Le Rassemblement national (RN) a rallié lundi le nouveau groupe de droite radicale du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour former la troisième force du Parlement européen devant les familles politiques de Giorgia Meloni et Emmanuel Macron.
Le chef du parti français, Jordan Bardella, présidera ce groupe baptisé «Patriotes pour l’Europe», a annoncé l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, lors d’une réunion à Bruxelles.
Cette alliance intervient au lendemain d’élections législatives en France qui ont vu l’extrême droite progresser moins que prévu et échouer à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
Le groupe comptera 84 eurodéputés de 12 nationalités et représentera «ce mouvement souverainiste auquel nous sommes très attachés», a déclaré M. Garraud, lors d’une conférence de presse.
«Nous sommes résolument contre cet aspect ultra-fédéraliste de l’Union européenne, le fait que l’UE veuille à tout prix dominer les États», a-t-il expliqué. «Jordan Bardella et Marine Le Pen travaillaient depuis longtemps pour former un groupe qui puisse réellement influer sur les décisions du Parlement européen», a-t-il souligné.
La Ligue de l’Italien Matteo Salvini a également scellé sa participation à la nouvelle alliance, qui sera selon lui «décisive pour changer l’avenir de cette Europe».
M. Orban avait dévoilé le 30 juin son intention de former ce groupe parlementaire, de concert avec le parti d’extrême droite autrichien FPÖ et le mouvement de l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis.
«Nous travaillons ensemble pour nous assurer de ne plus avoir d’immigration illégale et pour avoir la paix à notre porte», a déclaré lundi l’eurodéputé FPÖ Harald Vilimsky, qui semblait faire référence aux discussions engagées par Viktor Orban avec le président russe, Vladimir Poutine, pour «mettre fin à la guerre» en Ukraine.
En créant le nouveau groupe, M. Orban avait lui-même affiché l’ambition de faire entendre une voix différente: contre le soutien militaire à l’Ukraine, contre «l’immigration illégale» et pour la «famille traditionnelle».
Depuis, cinq partis de différents pays avaient déjà annoncé leur ralliement: le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le mouvement portugais Chega, l’espagnol VOX, et depuis samedi — le Parti populaire danois et le parti d’extrême droite indépendantiste flamand Vlaams Belang.
S’y ajoutent donc le Rassemblement national, avec 30 eurodéputés, et la Ligue de Matteo Salvini, forte de 8 élus. Le RN prend de facto le leadership du groupe en termes d’effectifs. Le Fidesz de Viktor Orban ne compte lui-même que dix élus.
Avec les derniers ralliements, le groupe s’impose pour l’heure comme la troisième force au Parlement européen derrière la droite pro-européenne (Parti populaire européen, PPE) et les sociaux-démocrates (S&D).
Il surpasse les libéraux de Renew (76 sièges), le groupe auquel appartient le parti Renaissance du président français, Emmanuel Macron.
Et il dépasse également le groupe de droite radicale des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), associé à la Première ministre italienne, Giorgia Meloni (78 sièges), aux positions plus atlantistes et fervent partisan du soutien militaire à l’Ukraine, contrairement aux positions défendues notamment par Viktor Orban.
La formation du nouveau groupe intervient alors que la Hongrie assure depuis le 1ᵉʳ juillet la présidence tournante de l’UE – déjà marquée par un déplacement à Moscou de Viktor Orban qui a suscité un tollé à Bruxelles.
Plusieurs des formations ayant rejoint les «Patriotes» faisaient jusqu’à présent partie du groupe Identité et démocratie (ID), où se trouvaient les députés du RN.
En revanche, la formation allemande d’extrême droite AfD reste toujours isolée au Parlement européen, après avoir été exclue du groupe ID à la suite d’une série de scandales impliquant l’un de ses dirigeants, soupçonné de proximité avec la Russie et la Chine.
Par Julien Girault, avec AFP
Le chef du parti français, Jordan Bardella, présidera ce groupe baptisé «Patriotes pour l’Europe», a annoncé l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, lors d’une réunion à Bruxelles.
Cette alliance intervient au lendemain d’élections législatives en France qui ont vu l’extrême droite progresser moins que prévu et échouer à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
Le groupe comptera 84 eurodéputés de 12 nationalités et représentera «ce mouvement souverainiste auquel nous sommes très attachés», a déclaré M. Garraud, lors d’une conférence de presse.
«Nous sommes résolument contre cet aspect ultra-fédéraliste de l’Union européenne, le fait que l’UE veuille à tout prix dominer les États», a-t-il expliqué. «Jordan Bardella et Marine Le Pen travaillaient depuis longtemps pour former un groupe qui puisse réellement influer sur les décisions du Parlement européen», a-t-il souligné.
La Ligue de l’Italien Matteo Salvini a également scellé sa participation à la nouvelle alliance, qui sera selon lui «décisive pour changer l’avenir de cette Europe».
M. Orban avait dévoilé le 30 juin son intention de former ce groupe parlementaire, de concert avec le parti d’extrême droite autrichien FPÖ et le mouvement de l’ex-Premier ministre tchèque Andrej Babis.
«Nous travaillons ensemble pour nous assurer de ne plus avoir d’immigration illégale et pour avoir la paix à notre porte», a déclaré lundi l’eurodéputé FPÖ Harald Vilimsky, qui semblait faire référence aux discussions engagées par Viktor Orban avec le président russe, Vladimir Poutine, pour «mettre fin à la guerre» en Ukraine.
Contre «l’immigration illégale»
En créant le nouveau groupe, M. Orban avait lui-même affiché l’ambition de faire entendre une voix différente: contre le soutien militaire à l’Ukraine, contre «l’immigration illégale» et pour la «famille traditionnelle».
Depuis, cinq partis de différents pays avaient déjà annoncé leur ralliement: le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le mouvement portugais Chega, l’espagnol VOX, et depuis samedi — le Parti populaire danois et le parti d’extrême droite indépendantiste flamand Vlaams Belang.
S’y ajoutent donc le Rassemblement national, avec 30 eurodéputés, et la Ligue de Matteo Salvini, forte de 8 élus. Le RN prend de facto le leadership du groupe en termes d’effectifs. Le Fidesz de Viktor Orban ne compte lui-même que dix élus.
Avec les derniers ralliements, le groupe s’impose pour l’heure comme la troisième force au Parlement européen derrière la droite pro-européenne (Parti populaire européen, PPE) et les sociaux-démocrates (S&D).
Il surpasse les libéraux de Renew (76 sièges), le groupe auquel appartient le parti Renaissance du président français, Emmanuel Macron.
Et il dépasse également le groupe de droite radicale des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), associé à la Première ministre italienne, Giorgia Meloni (78 sièges), aux positions plus atlantistes et fervent partisan du soutien militaire à l’Ukraine, contrairement aux positions défendues notamment par Viktor Orban.
La formation du nouveau groupe intervient alors que la Hongrie assure depuis le 1ᵉʳ juillet la présidence tournante de l’UE – déjà marquée par un déplacement à Moscou de Viktor Orban qui a suscité un tollé à Bruxelles.
Plusieurs des formations ayant rejoint les «Patriotes» faisaient jusqu’à présent partie du groupe Identité et démocratie (ID), où se trouvaient les députés du RN.
En revanche, la formation allemande d’extrême droite AfD reste toujours isolée au Parlement européen, après avoir été exclue du groupe ID à la suite d’une série de scandales impliquant l’un de ses dirigeants, soupçonné de proximité avec la Russie et la Chine.
Par Julien Girault, avec AFP
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