©Volunteers present the competition's logo prior to the UEFA Euro 2024 round of 16 football match between Spain and Georgia at the Cologne Stadium in Cologne on June 30, 2024. (Photo by Tobias SCHWARZ / AFP)
L'ennui triomphe parfois du spectacle à l'Euro-2024 et chacun cherche le coupable: la «pression énorme» de l'événement, le football devenu «partie d'échecs» ou la fatigue née d'un «calendrier non viable», avancent plusieurs acteurs ou observateurs.
En Allemagne, le championnat d'Europe est parti sur les chapeaux de roue, avec la démonstration 5-1 du pays hôte contre l'Écosse, suivie par quelques sommets enlevés, à l'image des matches Espagne-Croatie (3-0) ou Turquie-Géorgie (3-1).
Mais les promesses initiales ont laissé place à des rencontres beaucoup plus verrouillées. «Il y a eu des matches que j'ai regardés à la télévision et pour lesquels j'ai eu du mal à rester éveillé», a tranché le sélectionneur de l'Autriche, Ralf Rangnick, adepte d'un football énergique.
L'ex-international français Christophe Dugarry a tapé plus fort encore. «On est censé voir les meilleurs joueurs européens qui nous régalent toute la saison s'affronter», mais «là, c'est une purge, c'est d'un ennui mortel», a-t-il tempêté au micro de RMC.
La France et l'Angleterre, grandes favorites avant l'Euro, peinent à enflammer leurs supporters, et les Pays-Bas aussi, dans une moindre mesure. Parmi les demi-finalistes, l'Espagne surnage, ce qui a fait dire au quotidien Marca: «Pour ce qui est de jouer au football, personne ne peut nous battre».
Son défenseur, Dani Carvajal, a tout de même taclé le «calendrier non viable» du football mondial, générateur d'une fatigue incompatible avec un spectacle permanent: «Il est impossible pour les joueurs de maintenir leur niveau pendant une année entière, en jouant tous les trois jours».
«Beaucoup plus tactique»
L'empilement des matches et des compétitions n'est pas l'explication la plus pertinente, selon le milieu français Youssouf Fofana qui, lui, retient «une évolution du foot».
Didier Deschamps avance que le football d'aujourd'hui est beaucoup plus fermé et tactique, se jouant davantage sans le ballon. Il compare ce style de jeu à une partie d'échecs, surtout avec les coaches et les joueurs dans cet Euro.
De ce point de vue, les Bleus de Didier Deschamps font partie des champions d'Europe, avec une rigueur défensive et une discipline collective plus prégnantes que leur élan offensif.
Les vice-champions du monde, maladroits à l'approche du but adverse, se créent au moins des occasions, ce qui est rarement le cas du voisin d'outre-Manche.
Jamie Carragher, ex-défenseur international de Liverpool, critique la performance de l'Angleterre, affirmant qu'elle défie la logique du football. Il trouve anormal de jouer aussi mal et de continuer à gagner, comme il l'a exprimé dans sa chronique pour le Daily Telegraph après le quart de finale remporté aux tirs au but contre la Suisse.
Gagner sans flamber
Ce n'était pas un match «très agréable à regarder», a d'ailleurs lancé un journaliste au sélectionneur en conférence d'après-match. «Eh bien, je suis désolé, mais notre intention est toujours de bien manier le ballon», a répondu avec flegme Gareth Southgate.
Le patron des «Three Lions» a pointé du doigt le contexte inflammable du football de sélection: «Il s'agit d'événements nationaux avec une pression énorme, avec de très jeunes hommes au milieu de tout cela. Notre équipe a été soumise à une pression énorme depuis le début».
Il s'est félicité de la «résilience» affichée par son groupe, celle «que les équipes qui gagnent des tournois ont depuis des années: l'Italie, la France, l'Espagne... Ce n'est pas seulement du football pur, ce sont aussi d'autres attributs qu'elles ont eus».
Gagner et flamber ne vont donc pas forcément de pair, un avis partagé par Youssouf Fofana. Les critiques concernant le jeu des Bleus? «Personnellement, je m'en fous. Totalement. Parce qu'au final, on est demi-finalistes», a évacué le Monégasque.
Espagne contre France mardi et Pays-Bas contre Angleterre mercredi: il n'y aura que deux places à prendre pour le feu d'artifice prévu en finale, le 14 juillet, à Berlin.
Avec AFP
En Allemagne, le championnat d'Europe est parti sur les chapeaux de roue, avec la démonstration 5-1 du pays hôte contre l'Écosse, suivie par quelques sommets enlevés, à l'image des matches Espagne-Croatie (3-0) ou Turquie-Géorgie (3-1).
Mais les promesses initiales ont laissé place à des rencontres beaucoup plus verrouillées. «Il y a eu des matches que j'ai regardés à la télévision et pour lesquels j'ai eu du mal à rester éveillé», a tranché le sélectionneur de l'Autriche, Ralf Rangnick, adepte d'un football énergique.
L'ex-international français Christophe Dugarry a tapé plus fort encore. «On est censé voir les meilleurs joueurs européens qui nous régalent toute la saison s'affronter», mais «là, c'est une purge, c'est d'un ennui mortel», a-t-il tempêté au micro de RMC.
La France et l'Angleterre, grandes favorites avant l'Euro, peinent à enflammer leurs supporters, et les Pays-Bas aussi, dans une moindre mesure. Parmi les demi-finalistes, l'Espagne surnage, ce qui a fait dire au quotidien Marca: «Pour ce qui est de jouer au football, personne ne peut nous battre».
Son défenseur, Dani Carvajal, a tout de même taclé le «calendrier non viable» du football mondial, générateur d'une fatigue incompatible avec un spectacle permanent: «Il est impossible pour les joueurs de maintenir leur niveau pendant une année entière, en jouant tous les trois jours».
«Beaucoup plus tactique»
L'empilement des matches et des compétitions n'est pas l'explication la plus pertinente, selon le milieu français Youssouf Fofana qui, lui, retient «une évolution du foot».
Didier Deschamps avance que le football d'aujourd'hui est beaucoup plus fermé et tactique, se jouant davantage sans le ballon. Il compare ce style de jeu à une partie d'échecs, surtout avec les coaches et les joueurs dans cet Euro.
De ce point de vue, les Bleus de Didier Deschamps font partie des champions d'Europe, avec une rigueur défensive et une discipline collective plus prégnantes que leur élan offensif.
Les vice-champions du monde, maladroits à l'approche du but adverse, se créent au moins des occasions, ce qui est rarement le cas du voisin d'outre-Manche.
Jamie Carragher, ex-défenseur international de Liverpool, critique la performance de l'Angleterre, affirmant qu'elle défie la logique du football. Il trouve anormal de jouer aussi mal et de continuer à gagner, comme il l'a exprimé dans sa chronique pour le Daily Telegraph après le quart de finale remporté aux tirs au but contre la Suisse.
Gagner sans flamber
Ce n'était pas un match «très agréable à regarder», a d'ailleurs lancé un journaliste au sélectionneur en conférence d'après-match. «Eh bien, je suis désolé, mais notre intention est toujours de bien manier le ballon», a répondu avec flegme Gareth Southgate.
Le patron des «Three Lions» a pointé du doigt le contexte inflammable du football de sélection: «Il s'agit d'événements nationaux avec une pression énorme, avec de très jeunes hommes au milieu de tout cela. Notre équipe a été soumise à une pression énorme depuis le début».
Il s'est félicité de la «résilience» affichée par son groupe, celle «que les équipes qui gagnent des tournois ont depuis des années: l'Italie, la France, l'Espagne... Ce n'est pas seulement du football pur, ce sont aussi d'autres attributs qu'elles ont eus».
Gagner et flamber ne vont donc pas forcément de pair, un avis partagé par Youssouf Fofana. Les critiques concernant le jeu des Bleus? «Personnellement, je m'en fous. Totalement. Parce qu'au final, on est demi-finalistes», a évacué le Monégasque.
Espagne contre France mardi et Pays-Bas contre Angleterre mercredi: il n'y aura que deux places à prendre pour le feu d'artifice prévu en finale, le 14 juillet, à Berlin.
Avec AFP
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