©Crédit photo: John MacDougall/AFP
Figure incontournable de la sexologie, connue pour son franc-parler et son énergie débordante, la thérapeute Ruth Westheimer s’est éteinte à 96 ans, laissant un héritage d’ouverture et de bienveillance.
Ruth Westheimer, mondialement connue sous le nom de «Dr Ruth», s’est éteinte paisiblement, vendredi, à 96 ans, entourée de sa famille à son domicile new-yorkais. Malgré les tragédies et les obstacles qui ont jalonné sa vie, cette pétillante thérapeute de 1m40 a marqué son époque avec ses conseils sexo décomplexés, son éternel optimisme et son rire si distinctif.
Née Karola Ruth Siegel en 1928 en Allemagne dans une famille juive orthodoxe, son enfance bascule en 1938 quand son père est déporté après la nuit de Cristal. À 10 ans, elle est envoyée dans un orphelinat en Suisse pour échapper aux nazis. Elle ne reverra jamais ses parents, morts en camp de concentration.
Après la guerre, l’adolescente part en Palestine mandataire et intègre un groupe paramilitaire sioniste. Gravement blessée lors d’un attentat pendant la guerre d’indépendance d’Israël, la jeune combattante en gardera des talents de sniper qu’elle exhibera fièrement des décennies plus tard à une kermesse, médusant son petit-fils en décrochant 12 peluches au tir à la carabine!
Mariages, études à Paris, installation à New York en 1956… Dr Ruth enchaîne les aventures. En 1961, elle épouse un rescapé des camps comme elle, Manfred Westheimer, une belle histoire qui durera jusqu’à la mort de ce dernier en 1997.
Mère de famille et femme de ménage, Ruth décroche un doctorat à Columbia puis se forme auprès d’une pionnière de la sexologie avant de se lancer à 52 ans dans l’émission radio qui changera sa vie.
Dès 1980, «Sexually Speaking» rencontre un succès foudroyant. Avec son accent rocailleux et son humour, Dr Ruth aborde cash tous les tabous: orgasme féminin, plaisir solitaire, homosexualité… Ses conseils directs et sans jugement séduisent une Amérique avide de parler sexe. En deux ans, c’est un phénomène national. S’ensuivront des émissions télé, des dizaines de livres traduits dans le monde entier, des apparitions au cinéma…
Le secret de son aura? Une bienveillance contagieuse et un message libérateur: entre adultes consentants, tout est permis. Son ouverture d’esprit lui vaudra quelques critiques, notamment sur la prostitution qu’elle veut légaliser. À l’ère post #MeToo, certains jugent aussi sa vision du consentement datée. Mais c’est surtout l’admiration qui domine face à cette battante ayant surmonté tant d’épreuves.
Car cette icône de la culture pop, à l’énergie et la joie de vivre indéfectibles, n’a jamais oublié d’où elle venait. Hantée par la culpabilité du survivant, elle s’est battue pour donner un sens à son existence.
«Je ne savais pas que j’allais passer ma vie à parler d’orgasmes et d’érections, mais je savais que je devais faire quelque chose pour les autres afin de mériter d’avoir la vie sauve», confiait-elle en 2016. Mission accomplie, Dr Ruth. Votre rire et votre soif de vivre resteront votre plus bel héritage.
Ruth Westheimer, mondialement connue sous le nom de «Dr Ruth», s’est éteinte paisiblement, vendredi, à 96 ans, entourée de sa famille à son domicile new-yorkais. Malgré les tragédies et les obstacles qui ont jalonné sa vie, cette pétillante thérapeute de 1m40 a marqué son époque avec ses conseils sexo décomplexés, son éternel optimisme et son rire si distinctif.
Née Karola Ruth Siegel en 1928 en Allemagne dans une famille juive orthodoxe, son enfance bascule en 1938 quand son père est déporté après la nuit de Cristal. À 10 ans, elle est envoyée dans un orphelinat en Suisse pour échapper aux nazis. Elle ne reverra jamais ses parents, morts en camp de concentration.
Après la guerre, l’adolescente part en Palestine mandataire et intègre un groupe paramilitaire sioniste. Gravement blessée lors d’un attentat pendant la guerre d’indépendance d’Israël, la jeune combattante en gardera des talents de sniper qu’elle exhibera fièrement des décennies plus tard à une kermesse, médusant son petit-fils en décrochant 12 peluches au tir à la carabine!
Mariages, études à Paris, installation à New York en 1956… Dr Ruth enchaîne les aventures. En 1961, elle épouse un rescapé des camps comme elle, Manfred Westheimer, une belle histoire qui durera jusqu’à la mort de ce dernier en 1997.
Mère de famille et femme de ménage, Ruth décroche un doctorat à Columbia puis se forme auprès d’une pionnière de la sexologie avant de se lancer à 52 ans dans l’émission radio qui changera sa vie.
Dès 1980, «Sexually Speaking» rencontre un succès foudroyant. Avec son accent rocailleux et son humour, Dr Ruth aborde cash tous les tabous: orgasme féminin, plaisir solitaire, homosexualité… Ses conseils directs et sans jugement séduisent une Amérique avide de parler sexe. En deux ans, c’est un phénomène national. S’ensuivront des émissions télé, des dizaines de livres traduits dans le monde entier, des apparitions au cinéma…
Le secret de son aura? Une bienveillance contagieuse et un message libérateur: entre adultes consentants, tout est permis. Son ouverture d’esprit lui vaudra quelques critiques, notamment sur la prostitution qu’elle veut légaliser. À l’ère post #MeToo, certains jugent aussi sa vision du consentement datée. Mais c’est surtout l’admiration qui domine face à cette battante ayant surmonté tant d’épreuves.
Car cette icône de la culture pop, à l’énergie et la joie de vivre indéfectibles, n’a jamais oublié d’où elle venait. Hantée par la culpabilité du survivant, elle s’est battue pour donner un sens à son existence.
«Je ne savais pas que j’allais passer ma vie à parler d’orgasmes et d’érections, mais je savais que je devais faire quelque chose pour les autres afin de mériter d’avoir la vie sauve», confiait-elle en 2016. Mission accomplie, Dr Ruth. Votre rire et votre soif de vivre resteront votre plus bel héritage.
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