Paul Lederman, visionnaire et découvreur de talents, n’est plus
©Crédit photo: Joel Saget/AFP
Paul Lederman, impresario légendaire et découvreur de talents, s’est éteint à 84 ans, laissant derrière lui un héritage artistique considérable marqué par ses collaborations avec les plus grandes vedettes françaises.

Paul Lederman, impresario de renom, a tiré sa révérence à l’âge de 84 ans, laissant derrière lui un héritage artistique inestimable. Né au Maroc en 1940 de parents juifs polonais modestes, il débarque à Marseille en 1945 avant de s’installer à Paris. C’est en tant que disquaire qu’il fait ses premiers pas dans l’industrie musicale, écoutant inlassablement des milliers de chansons et développant une mémoire auditive hors du commun.

Son destin bascule lorsqu’il croise la route de Lucky Blondo, dont il fait son premier artiste avec le succès Jolie petite Sheila. Mais c’est sa rencontre avec Claude François, alors batteur inconnu de 20 ans, qui marquera un tournant décisif. Lederman lui fait chanter Belles, belles, belles et Si j’avais un marteau, posant les jalons d’une nouvelle approche dans la gestion de carrière artistique. Proche de «Cloclo», il nommera même ses deux premiers enfants Alexandre et Alexandra en son honneur.

Le flair légendaire de Lederman ne s’arrête pas là. Il découvre Coluche au Café de la Gare en 1974 et lance sa carrière avec des coups de génie comme la candidature présidentielle de 1981 et le «mariage» avec Thierry Le Luron. Son tableau de chasse impressionne: Hervé Vilard, Mike Brant, Michel Polnareff, Christophe, Michèle Torr, Thierry Le Luron, Renaud… Tous lui doivent une part de leur succès.


Producteur avisé, Lederman s’assure aussi des recettes substantielles en vendant par centaines de milliers des disques-compilations à thème dans les années 80. «Paul est un plombier de luxe, c’est un fabricant de tubes comme il n’y en a pas», disait de lui Thierry Le Luron.

Pourtant, derrière le visionnaire se cache aussi un homme d’affaires redoutable. Certaines collaborations se terminent devant les tribunaux, comme avec Les Inconnus ou les fils de Coluche. Accusé d’exploiter ses artistes, Lederman balaye les critiques: «De l’argent, j’en gagne, mais ce n’est pas le moteur. Un exploiteur se contente d’exploiter. Moi je travaille dix-huit heures par jour et c’est donc moi ‘l’exploité’, mais je ne me plains pas, j’aime ça.»

L’héritage de Paul Lederman est immense. Véritable découvreur de talents, il a révolutionné l’industrie musicale française avec son flair unique et son approche novatrice. Son empreinte restera à jamais gravée dans l’histoire du showbiz, malgré les controverses qui ont pu émailler son parcours. Un visionnaire qui aura marqué de son sceau indélébile le paysage artistique français.

Avec AFP
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