L’accord au Liban-Sud autour des armes du Hezbollah et du règlement global

Le Hezbollah se prépare sur deux fronts dans le conflit qui l’oppose à Israël: d’une part il poursuit ses préparatifs militaires et envoie des messages militaires clairs. Le plus récent est l’opération de reconnaissance de la base aérienne de Ramat David, située au nord d'Israël. Ce geste indique que le Hezbollah est prêt à étendre le champ de la guerre pour cibler des objectifs plus sensibles en Israël, si ce dernier élargit le périmètre de ses attaques.
D’autre part, il intensifie ses efforts sur le plan politique et diplomatique pour définir les grandes lignes dans le dossier libanais. Celui-ci fera l’objet de négociations dans le cadre d’une solution à long terme concernant le Liban-Sud, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces négociations se dérouleront après la fin de la guerre à Gaza et le début des discussions sur le statut futur de l’enclave.
En ce qui concerne les préparatifs militaires liés à la guerre, l'État libanais n’intervient pas; cette responsabilité est entièrement assumée par le Hezbollah. Quant à l'accord sur la solution à long terme, les discussions seront menées par les représentants politiques libanais en coordination avec le Hezbollah. Selon les informations disponibles, l'armée libanaise est tout à fait prête à traiter les réserves liées aux points litigieux sur la Ligne bleue entre le Liban et Israël. De nombreux points ont déjà été implicitement réglés avec la partie israélienne, dont six sur sept convenus lors des réunions à Naqoura entre les deux parties, sous la supervision de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Pour les sept points restants, dont le point B1 et le nord de Ghajar, des solutions ont été proposées et nécessitent des discussions qui pourraient se tenir rapidement.

L'armée libanaise s'est également préparée à gérer les violations israéliennes sur terre, en mer et dans les airs. La demande libanaise sera de mettre fin à ces violations de manière définitive. Il est important de noter qu'Israël peut surveiller une grande partie du territoire libanais grâce aux technologies installées dans ses positions militaires le long de la frontière. Le Liban ne peut pas exiger la suppression de ces technologies, étant donné qu'elles se trouvent sur le territoire israélien. Toutefois, le Liban peut utiliser des moyens similaires pour surveiller ses propres frontières ainsi que l'intérieur d'Israël.
Le problème majeur réside dans le fait qu'Israël conditionnera l'arrêt des violations à des garanties concernant les mouvements et les armements du Hezbollah. Cependant, ni l'armée libanaise ni l’État libanais ne pourront fournir ces garanties. En effet, la question est directement liée au Hezbollah, à sa présence militaire dans la région frontalière et au rôle qu'il prévoit de jouer à l'avenir. Cette situation sera particulièrement complexe, car l'absence de solution pourrait provoquer une nouvelle escalade des tensions dans une tentative de rétablir un nouveau statu quo.
La question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba est également en jeu. Les Américains et les Israéliens sont déterminés à ne pas aborder ce sujet. Toutefois, le Hezbollah et son allié, le président de la Chambre, Nabih Berry, insistent pour trouver une solution à cette question. Les Israéliens sont conscients qu’en l'absence de solution, le Hezbollah conservera le prétexte pour maintenir ses armes au sud du Litani et pourrait déclencher un conflit à la demande de son parrain iranien.
Selon des sources diplomatiques, cette « vulnérabilité» est dans l’intérêt du Hezbollah, qui s'accrochera à ce point pour justifier le maintien de ses armes dans une partie de la région frontalière sud.
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