Gena Rowlands, icône du cinéma indépendant américain, s'est éteinte à 94 ans, laissant une empreinte indélébile sur le grand écran.
Gena Rowlands, figure emblématique du cinéma indépendant américain, est décédée, mercredi, à l'âge de 94 ans. Connue pour ses rôles éclectiques dans une soixantaine de films, principalement sous la direction de son mari John Cassavetes, mais aussi de réalisateurs tels que Woody Allen et Jim Jarmusch, l'actrice a marqué de son empreinte le cinéma d'auteur. Selon le site spécialisé américain TMZ, Gena Rowlands s'est éteinte chez elle à Indian Wells, en Californie, entourée de sa famille. Son fils, Nick Cassavetes, a révélé en juin dernier qu'elle souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis cinq ans.
Gena Rowlands confiait que son mari, John Cassavetes, lui avait offert «les plus beaux rôles dont une actrice puisse rêver», tels que celui de la call girl dans Faces (1968) ou celui de la femme au foyer au bord de la folie dans A Woman Under the Influence (1974).
Travailler avec un réalisateur qui refusait les diktats des grands studios hollywoodiens était pour elle une expérience exaltante: «C'était très troublant car toute la responsabilité du rôle reposait sur vos épaules», disait-elle.
Le cinéma a été le ciment de leurs 35 années de mariage, avec des tournages souvent réalisés à domicile, par souci d'économie. Gena, entourée d'acteurs fidèles comme Peter Falk, Ben Gazzara et Seymour Cassel, préparait des spaghettis pour tous, dans une ambiance enfumée où flottaient les vapeurs de whisky. Leurs trois enfants, Nick, Xan (Alexandra) et Zoe, ont tous suivi les traces de leurs parents en devenant acteurs et réalisateurs.
John Cassavetes a sublimé le talent de sa muse, mettant en lumière sa beauté troublante et sa voix rauque de fumeuse, tout en puisant dans leur vie privée pour nourrir ses œuvres. Gena, quant à elle, se fondait toujours dans ses personnages avant même le premier clap: «On a tous en soi un petit bout de chacun des autres. Jouer, c'est simplement ouvrir une porte», disait-elle.
Une seule fois, elle a refusé un rôle proposé par John Cassavetes: celui de Mabel dans A Woman Under the Influence, initialement prévu pour le théâtre, qu'elle trouvait «trop intense émotionnellement pour être joué tous les soirs». John Cassavetes a réécrit le rôle pour le cinéma, permettant ainsi à Gena de remporter le Golden Globe de la meilleure actrice en 1975.
Virginia Cathryn Rowlands, née le 19 juin 1930 à Cambria, dans le Wisconsin, dans une famille aisée avec un père banquier et sénateur et une mère peintre, semblait destinée à une vie conventionnelle. Mais à 20 ans, fascinée par Bette Davis, elle quitte l'université du Wisconsin pour suivre des cours d'art dramatique à New York, où elle entame sa véritable carrière sur scène, notamment dans Sept ans de réflexion de George Axelrod. C'est là qu'elle rencontre John Cassavetes, un jeune comédien charismatique d'origine grecque, qu'elle épouse en 1954, seulement quatre mois après leur rencontre.
Subjugué par cette blonde électrique, tout comme lui passionnée par le cinéma français et italien, Cassavetes devient son partenaire tant à la vie qu'à l'écran. Bien que le théâtre demeure la première passion de Gena, elle est révélée au cinéma dans Middle of the Night de Paddy Chayefsky, où elle partage l'affiche avec Edward G. Robinson durant 18 mois.
En 1958, après avoir tourné dans plusieurs séries télévisées qui financent les débuts de John comme cinéaste, Gena se fait remarquer au cinéma dans The High Cost of Loving de José Ferrer et Lonely Are the Brave de David Miller, aux côtés de Kirk Douglas. Cependant, elle refuse les sirènes d'Hollywood et retourne à New York: «J'ai toujours suivi ce que me dictait mon cœur et je n'ai aucun regret.»
Cassavetes, qui touchait à des thèmes profondément féminins avec une sensibilité rare chez les hommes, lui fait interpréter des personnages puissants dans sept films, dont Opening Night (Ours d'argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin en 1978), Gloria (1980), et Love Streams avec Ben Gazzara (Ours d'or au Festival de Berlin en 1984).
Lorsque John Cassavetes décède d'une cirrhose du foie en 1989, à l'âge de 59 ans, Gena, qui vient de tourner Another Woman de Woody Allen, continue d'être très sollicitée pour le cinéma et la télévision. Elle tourne également sous la direction de son fils Nick Cassavetes, notamment dans Unhook the Stars (1996) avec Gérard Depardieu, et The Notebook (2004), rôle qui lui vaut le Golden Satellite Award du meilleur second rôle en 2005.
Gena accepte aussi un rôle de mère dans le premier film de sa fille Zoe, Broken English (2007), et est l'une des trois héroïnes de Parts per Billion de Brian Horiuchi (2013).
Remariée en 2012 à l'homme d'affaires Robert Forrest, Gena Rowlands reçoit en 2015 un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, avant de se retirer définitivement du monde du cinéma.
Avec AFP
Gena Rowlands, figure emblématique du cinéma indépendant américain, est décédée, mercredi, à l'âge de 94 ans. Connue pour ses rôles éclectiques dans une soixantaine de films, principalement sous la direction de son mari John Cassavetes, mais aussi de réalisateurs tels que Woody Allen et Jim Jarmusch, l'actrice a marqué de son empreinte le cinéma d'auteur. Selon le site spécialisé américain TMZ, Gena Rowlands s'est éteinte chez elle à Indian Wells, en Californie, entourée de sa famille. Son fils, Nick Cassavetes, a révélé en juin dernier qu'elle souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis cinq ans.
Gena Rowlands confiait que son mari, John Cassavetes, lui avait offert «les plus beaux rôles dont une actrice puisse rêver», tels que celui de la call girl dans Faces (1968) ou celui de la femme au foyer au bord de la folie dans A Woman Under the Influence (1974).
Travailler avec un réalisateur qui refusait les diktats des grands studios hollywoodiens était pour elle une expérience exaltante: «C'était très troublant car toute la responsabilité du rôle reposait sur vos épaules», disait-elle.
Le cinéma a été le ciment de leurs 35 années de mariage, avec des tournages souvent réalisés à domicile, par souci d'économie. Gena, entourée d'acteurs fidèles comme Peter Falk, Ben Gazzara et Seymour Cassel, préparait des spaghettis pour tous, dans une ambiance enfumée où flottaient les vapeurs de whisky. Leurs trois enfants, Nick, Xan (Alexandra) et Zoe, ont tous suivi les traces de leurs parents en devenant acteurs et réalisateurs.
John Cassavetes a sublimé le talent de sa muse, mettant en lumière sa beauté troublante et sa voix rauque de fumeuse, tout en puisant dans leur vie privée pour nourrir ses œuvres. Gena, quant à elle, se fondait toujours dans ses personnages avant même le premier clap: «On a tous en soi un petit bout de chacun des autres. Jouer, c'est simplement ouvrir une porte», disait-elle.
Une seule fois, elle a refusé un rôle proposé par John Cassavetes: celui de Mabel dans A Woman Under the Influence, initialement prévu pour le théâtre, qu'elle trouvait «trop intense émotionnellement pour être joué tous les soirs». John Cassavetes a réécrit le rôle pour le cinéma, permettant ainsi à Gena de remporter le Golden Globe de la meilleure actrice en 1975.
Virginia Cathryn Rowlands, née le 19 juin 1930 à Cambria, dans le Wisconsin, dans une famille aisée avec un père banquier et sénateur et une mère peintre, semblait destinée à une vie conventionnelle. Mais à 20 ans, fascinée par Bette Davis, elle quitte l'université du Wisconsin pour suivre des cours d'art dramatique à New York, où elle entame sa véritable carrière sur scène, notamment dans Sept ans de réflexion de George Axelrod. C'est là qu'elle rencontre John Cassavetes, un jeune comédien charismatique d'origine grecque, qu'elle épouse en 1954, seulement quatre mois après leur rencontre.
Subjugué par cette blonde électrique, tout comme lui passionnée par le cinéma français et italien, Cassavetes devient son partenaire tant à la vie qu'à l'écran. Bien que le théâtre demeure la première passion de Gena, elle est révélée au cinéma dans Middle of the Night de Paddy Chayefsky, où elle partage l'affiche avec Edward G. Robinson durant 18 mois.
En 1958, après avoir tourné dans plusieurs séries télévisées qui financent les débuts de John comme cinéaste, Gena se fait remarquer au cinéma dans The High Cost of Loving de José Ferrer et Lonely Are the Brave de David Miller, aux côtés de Kirk Douglas. Cependant, elle refuse les sirènes d'Hollywood et retourne à New York: «J'ai toujours suivi ce que me dictait mon cœur et je n'ai aucun regret.»
Cassavetes, qui touchait à des thèmes profondément féminins avec une sensibilité rare chez les hommes, lui fait interpréter des personnages puissants dans sept films, dont Opening Night (Ours d'argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin en 1978), Gloria (1980), et Love Streams avec Ben Gazzara (Ours d'or au Festival de Berlin en 1984).
Lorsque John Cassavetes décède d'une cirrhose du foie en 1989, à l'âge de 59 ans, Gena, qui vient de tourner Another Woman de Woody Allen, continue d'être très sollicitée pour le cinéma et la télévision. Elle tourne également sous la direction de son fils Nick Cassavetes, notamment dans Unhook the Stars (1996) avec Gérard Depardieu, et The Notebook (2004), rôle qui lui vaut le Golden Satellite Award du meilleur second rôle en 2005.
Gena accepte aussi un rôle de mère dans le premier film de sa fille Zoe, Broken English (2007), et est l'une des trois héroïnes de Parts per Billion de Brian Horiuchi (2013).
Remariée en 2012 à l'homme d'affaires Robert Forrest, Gena Rowlands reçoit en 2015 un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, avant de se retirer définitivement du monde du cinéma.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires