©RONNY HARTMANN / AFP
Privée de tête d'affiche avec le départ de Kylian Mbappé, la saison de Ligue 1, qui démarre vendredi, s'annonce plus indécise que jamais et le PSG peut craindre pour son hégémonie sans la superstar des Bleus, dans un contexte financier très incertain pour les clubs avec l'arrivée du nouveau diffuseur DAZN.
C'est un championnat aux multiples inconnues sur le plan sportif qui s'ouvre avec le déplacement du tenant du titre parisien au Havre mais le climat est surtout lourd en coulisses avec des interrogations sur l'exposition de la compétition et sa viabilité.
La Ligue de football professionnel a certes trouvé in extremis, deux semaines seulement avant le coup d'envoi des rencontres, un accord avec la plate-forme de streaming DAZN pour la diffusion de huit matches en direct, contre un montant de 400 millions d'euros annuels en moyenne. Mais le prix de l’abonnement proposé par la société britannique (29,99 euros par mois pour un engagement d'un an, 39,99 euros par mois sans engagement) soulève des questions, avec le risque de voir les fans déserter les écrans.
Le pari de la LFP et de son président Vincent Labrune sera-t-il gagnant? Le football tricolore, échaudé par le fiasco de Mediapro en 2020, retient en tout cas son souffle et craint pour ses ressources alors que le dernier rapport de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) a révélé des pertes de 273 millions d'euros en 2022-2023 pour les clubs de L1.
Les présidents espèrent que leur salut viendra du suspense, enfin relancé avec l'exil de Mbappé. Habituée à subir la domination sans partage de Paris, sacré pour la 10e fois en 12 ans depuis son rachat par le Qatar en 2011, la Ligue 1 pourrait en effet voir les rapports de force sensiblement évoluer avec le transfert de l'attaquant au Real Madrid.
Sans le meilleur buteur de son histoire, le PSG va devoir combler un vide immense et revoir de fond en comble une animation offensive qui reposait jusque-là essentiellement sur les épaules du capitaine de l'équipe de France.
Pour tourner la page, les dirigeants parisiens ont de fait réorienté leur projet sur des jeunes à fort potentiel, à l'image du milieu portugais Joao Neves (19 ans), acheté près de 60 millions d'euros au Benfica Lisbonne, ou de l'attaquant rennais Désiré Doué (19 ans), finaliste des Jeux Olympiques avec Thierry Henry et tout proche de rallier la capitale.
Pression sur Luis Enrique
Ces signatures ne pourront pas faire oublier Mbappé mais l'objectif de QSI (Qatar Sports Investments) est de placer cette fois l'entraîneur Luis Enrique au centre du pouvoir. La pression sera donc maximale sur les épaules du technicien espagnol après un premier exercice très réussi (triplé L1-Coupe de France-Trophée des champions) malgré un échec cuisant en demi-finales de la Ligue des champions face au Borussia Dortmund.
Pour damer le pion aux Parisiens, exploit que seuls Monaco (2017) et Lille (2021) ont réussi sous l'ère qatarie, plusieurs candidats avancent avec des ambitions, à commencer par le grand rival marseillais.
Sans Coupe d'Europe après une saison morne bouclée à la 8e place, l'OM de Pablo Longoria a encore tout changé, opérant un nouveau lifting avec neuf joueurs recrutés dont Elye Wahi, qui aura la lourde tâche de succéder à l'attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, l'ailier anglais Mason Greenwood, le milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg, (transfuge de Tottenham), ou le prometteur défenseur Lilian Brassier. Le tout dirigé par un coach renommé, l'Italien Roberto De Zerbi.
De retour en Ligue des champions après six ans d'absence, Monaco visera au moins un podium pour continuer de valoriser ses jeunes et pourquoi pas trouver un acheteur, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, propriétaire depuis 2011, cherchant à céder l'ASM.
Mais l'équipe du Rocher va trouver sur sa route d'autres prétendants comme Lille, qualifié pour les barrages de la Ligue des champions, mais surtout Lyon, relancé par Pierre Sage et qui a réalisé l'un des gros coups du mercato en enrôlant l'attaquant géorgien Georges Mikautadze, brillant avec Metz et à l'Euro-2024.
Nice espère se maintenir dans le Top 5 sous la houlette de Franck Haise et Brest, surprenant 3e en 2023-2024, va subir un véritable crash-test en jonglant entre championnat et Ligue des champions. Reste à savoir si ce tableau d'ensemble sera suffisant pour attirer du monde devant DAZN et éviter la crise en L1.
Avec AFP
C'est un championnat aux multiples inconnues sur le plan sportif qui s'ouvre avec le déplacement du tenant du titre parisien au Havre mais le climat est surtout lourd en coulisses avec des interrogations sur l'exposition de la compétition et sa viabilité.
La Ligue de football professionnel a certes trouvé in extremis, deux semaines seulement avant le coup d'envoi des rencontres, un accord avec la plate-forme de streaming DAZN pour la diffusion de huit matches en direct, contre un montant de 400 millions d'euros annuels en moyenne. Mais le prix de l’abonnement proposé par la société britannique (29,99 euros par mois pour un engagement d'un an, 39,99 euros par mois sans engagement) soulève des questions, avec le risque de voir les fans déserter les écrans.
Le pari de la LFP et de son président Vincent Labrune sera-t-il gagnant? Le football tricolore, échaudé par le fiasco de Mediapro en 2020, retient en tout cas son souffle et craint pour ses ressources alors que le dernier rapport de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) a révélé des pertes de 273 millions d'euros en 2022-2023 pour les clubs de L1.
Les présidents espèrent que leur salut viendra du suspense, enfin relancé avec l'exil de Mbappé. Habituée à subir la domination sans partage de Paris, sacré pour la 10e fois en 12 ans depuis son rachat par le Qatar en 2011, la Ligue 1 pourrait en effet voir les rapports de force sensiblement évoluer avec le transfert de l'attaquant au Real Madrid.
Sans le meilleur buteur de son histoire, le PSG va devoir combler un vide immense et revoir de fond en comble une animation offensive qui reposait jusque-là essentiellement sur les épaules du capitaine de l'équipe de France.
Pour tourner la page, les dirigeants parisiens ont de fait réorienté leur projet sur des jeunes à fort potentiel, à l'image du milieu portugais Joao Neves (19 ans), acheté près de 60 millions d'euros au Benfica Lisbonne, ou de l'attaquant rennais Désiré Doué (19 ans), finaliste des Jeux Olympiques avec Thierry Henry et tout proche de rallier la capitale.
Pression sur Luis Enrique
Ces signatures ne pourront pas faire oublier Mbappé mais l'objectif de QSI (Qatar Sports Investments) est de placer cette fois l'entraîneur Luis Enrique au centre du pouvoir. La pression sera donc maximale sur les épaules du technicien espagnol après un premier exercice très réussi (triplé L1-Coupe de France-Trophée des champions) malgré un échec cuisant en demi-finales de la Ligue des champions face au Borussia Dortmund.
Pour damer le pion aux Parisiens, exploit que seuls Monaco (2017) et Lille (2021) ont réussi sous l'ère qatarie, plusieurs candidats avancent avec des ambitions, à commencer par le grand rival marseillais.
Sans Coupe d'Europe après une saison morne bouclée à la 8e place, l'OM de Pablo Longoria a encore tout changé, opérant un nouveau lifting avec neuf joueurs recrutés dont Elye Wahi, qui aura la lourde tâche de succéder à l'attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, l'ailier anglais Mason Greenwood, le milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg, (transfuge de Tottenham), ou le prometteur défenseur Lilian Brassier. Le tout dirigé par un coach renommé, l'Italien Roberto De Zerbi.
De retour en Ligue des champions après six ans d'absence, Monaco visera au moins un podium pour continuer de valoriser ses jeunes et pourquoi pas trouver un acheteur, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, propriétaire depuis 2011, cherchant à céder l'ASM.
Mais l'équipe du Rocher va trouver sur sa route d'autres prétendants comme Lille, qualifié pour les barrages de la Ligue des champions, mais surtout Lyon, relancé par Pierre Sage et qui a réalisé l'un des gros coups du mercato en enrôlant l'attaquant géorgien Georges Mikautadze, brillant avec Metz et à l'Euro-2024.
Nice espère se maintenir dans le Top 5 sous la houlette de Franck Haise et Brest, surprenant 3e en 2023-2024, va subir un véritable crash-test en jonglant entre championnat et Ligue des champions. Reste à savoir si ce tableau d'ensemble sera suffisant pour attirer du monde devant DAZN et éviter la crise en L1.
Avec AFP
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