Gena Rowlands, récemment décédée à l’âge de 94 ans, a reçu plusieurs nominations aux Oscars et de nombreuses distinctions, laissant une empreinte indélébile dans le cinéma indépendant américain.
Les films les plus marquants de Gena Rowlands ont été réalisés par son mari d'origine gréco-américaine, John Cassavetes, qu’elle avait rencontré en 1953 à l'American Academy of Dramatic Arts. Depuis ce jour, ils ne s'étaient plus quittés.
Dès 1960, pendant trois décennies, elle a formé avec son mari un couplea passionné, tant dans la vie que sur grand écran. Ensemble, ils ont exploré des relations complexes et différents thèmes tels que l'infidélité et l'addiction. Lors d'une interview en 1981, Gena Rowlands avait expliqué à une journaliste que son partenariat avec Cassavetes était né de «circonstances et de tempérament». À leur rencontre, elle pensait qu'ils deviendraient des acteurs de théâtre, mais John Cassavetes s'est rapidement orienté vers le cinéma, déclarant qu'il ne voulait pas «travailler pour l'argent». Tous deux ont admis avoir eu le coup de foudre sur scène, John Cassavetes affirmant qu’elle était «fascinante».
Elle l'était vraiment. Gena Rowlands est une icône du cinéma qui a transcendé son jeu d'actrice, incarnant la passion, l'émotion et le glamour.
Gena Rowlands, que Woody Allen décrivait comme «incapable de fausseté», plongeait dans les profondeurs de son être pour incarner les tourments humains, offrant au public des performances aussi poignantes qu'émouvantes. Ses films étaient imprégnés d’émotions brutes, emportant les spectateurs dans une montagne russe de sentiments, les captivant à chaque mouvement, à chaque regard.
Gena Rowlands était aussi reconnue pour son élégance naturelle. Que ce soit sur un plateau ou face à ses partenaires, elle se déplaçait avec une grâce incomparable. Elle ensorcelait la caméra et insufflait une magie unique à l'écran. Certains la comparaient à Marilyn Monroe pour son attrait sensuel, mais Gena Rowlands possédait une force intérieure qui la rendait inébranlable face à la célébrité. Grâce au soutien indéfectible de son mari, elle restait concentrée sur son art, sans jamais afficher de fragilité. Elle ne jouait pas ses rôles, elle les vivait, rendant ses performances authentiques et inoubliables. Les spectateurs étaient suspendus à chacun de ses mots, totalement captivés par son interprétation.
Parmi ses films les plus remarquables, Faces (1968), réalisé par John Cassavetes, a été nommé pour trois Oscars. L'actrice est surtout connue pour son rôle bouleversant dans Une femme sous influence (1974), qui lui a valu un Golden Globe et une nomination aux Oscars, ainsi qu'une nomination pour John Cassavetes en tant que réalisateur. Dans Opening Night (1977), également réalisé par son mari, elle a dévoilé une autre facette de son talent, avec un humour subtil et percutant. En 1980, Gloria lui a valu une seconde nomination aux Oscars et le film a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise.
Elle a aussi été l'héroïne du film de Woody Allen, Une autre femme (1988). En 2015, l'actrice a reçu un Oscar d'honneur pour l’ensemble de sa carrière, avant de prendre sa retraite.
L'une des performances les plus touchantes de la carrière tardive de l’actrice est sans doute son rôle dans The Notebook (2004), réalisé par son fils Nick Cassavetes. Dans ce drame romantique devenu culte, Gena Rowlands incarne Allie Hamilton, une femme âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer. Sa performance poignante, en tandem avec James Garner, a ému des millions de spectateurs à travers le monde. Ironiquement, la vie a imité l'art de manière cruelle, puisque Rowlands a elle-même été diagnostiquée de la maladie d'Alzheimer dans ses dernières années.
L'impact de Gena Rowlands restera gravé dans l'histoire du cinéma indépendant américain. Son talent d'actrice, alliant authenticité et élégance, servira de leçon pour les générations futures. Elle restera à jamais dans les mémoires telle une femme libre qui a dépassé les stéréotypes de son époque, mettant en avant les droits des femmes à travers son talent. De plus, son histoire d'amour et son partenariat fidèle avec son mari resteront un modèle de la force de l’amour, brillamment incarné sur le grand écran.
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