L'ancien président américain Donald Trump pourrait faire appel à Elon Musk pour jouer un rôle dans son administration s'il est réélu en novembre, déclare-t-il dans un entretien accordé à Reuters lundi. Mais pourquoi M. Musk est-il si spécial?
Une odyssée non-rectiligne
L’homme le plus riche du monde, PDG de plusieurs multinationales (Tesla, SpaceX, Neuralink, The Boring Company) et fan de jeux vidéo, Elon Musk, est une personnalité imprévisible et intrigante.
Né le 28 juin 1971 à Pretoria en Afrique du Sud, il est d'origine britannique et hollandaise. Sa mère, Maye (née Haldeman), est un mannequin et une diététicienne née au Canada. Son père, Errol Musk, est un ingénieur électromécanicien sud-africain, pilote, marin, consultant, vendeur d'émeraudes et promoteur immobilier.
Diplômé en physique et en économie de l'université de Pennsylvanie, Elon Musk s'est installé en Californie en 1995 pour étudier à l'université de Stanford. Il a abandonné au bout de deux jours pour ensuite cofonder, avec son frère Kimbal, la société de logiciels de guides urbains en ligne Zip2, qui a été rachetée par Compaq pour 307 millions de dollars en 1999.
La même année, M. Musk a cofondé X.com, une banque directe qui a fusionné avec Confinity en 2000 pour former PayPal. En octobre 2002, eBay a racheté PayPal pour 1,5 milliard de dollars. Avec 100 millions de dollars issus de la vente de PayPal, Musk a fondé SpaceX, une société de services de vols spatiaux, en 2002.
En 2004, M. Musk a été l'un des premiers investisseurs à fournir la majeure partie du financement initial du constructeur de véhicules électriques Tesla Motors, Inc. (plus tard Tesla, Inc.), dont il a assumé la présidence en 2008. Et c’est en 2022 qu’il a acheté Twitter pour 44 milliards de dollars pour rebaptiser le service X l’année suivante.
Homme d’affaires accompli, Elon Musk a son mot à dire en politique. En septembre 2022, il a rejeté une demande ukrainienne visant à étendre la couverture du réseau Starlink jusqu'à la Crimée pour mener une attaque contre des forces russes dans la région.
Ministre de l’efficacité gouvernementale?
Elon Musk a soutenu la candidature de Trump à la présidence après que le candidat a survécu à une tentative d'assassinat en juillet et l'a interviewé le 12 août sur X.
Lors de l'entretien, M. Musk a proposé la création d'une «commission d'efficacité gouvernementale» chargée de superviser les dépenses publiques et de «réduire les gaspillages», et a déclaré qu'il aimerait faire partie d'un tel conseil.
M. Trump a évoqué l'idée que M. Musk fasse partie de son cabinet lors d'un entretien accordé à Reuters le 19 août. Interrogé sur la possibilité de nommer M. Musk à un poste ministériel ou à un rôle de conseiller, M. Trump a répondu: «C'est un homme très intelligent. Je le ferais certainement .» Musk a répondu sur X dans les heures qui ont suivi, en postant: «Je suis prêt à servir.»
Mais les choses n’ont pas toujours été aussi joviales entre les deux milliardaires. En juillet 2022, M. Trump a qualifié M. Musk de «bullshit artist» après que ce dernier a déclaré qu'il avait l'intention de voter pour Ron DeSantis. M. Musk avait déjà critiqué Trump, le qualifiant de «taureau dans un magasin de porcelaine».
Les subventions, c’est mal. Mais…
De plus, au cours du même entretien, M. Trump a déclaré qu'il envisageait de supprimer les subventions fédérales de 7.500 dollars accordées par l'administration de Joe Biden pour l'achat de véhicules électriques, ce qui pourrait nuire aux ventes du PDG de Tesla.
Quant à Elon Musk, il a affirmé, en 2021, que le gouvernement américain ne devrait pas accorder de subventions aux entreprises, mais imposer une taxe carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon lui, le marché libre permettrait de trouver la meilleure solution et la production de véhicules non respectueux de l'environnement devrait entraîner des conséquences.
Paradoxalement, Tesla a reçu des subventions assez généreuses. Depuis 2018, l’entreprise a gagné 9 milliards de dollars grâce à des systèmes de crédits zéro émission mis en place par le gouvernement américain.
Ainsi, l’imprévisible Elon Musk, entre paradoxes et ambitions, pourrait bien redéfinir les contours de l'engagement politique à l'ère des géants de la tech.
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