©(Photo de Ludovic MARIN/AFP)
Lucie Castets, candidate surprise du Nouveau Front populaire, entame des consultations avec Emmanuel Macron ce vendredi, alors que la gauche maintient la pression pour obtenir Matignon. Depuis la démission de Gabriel Attal, le gouvernement reste sans Premier ministre, plongeant la France dans une crise politique prolongée.
Lucie Castets et le Nouveau Front populaire ouvrent vendredi matin les consultations convoquées par Emmanuel Macron pour dénouer la crise politique née des législatives, la gauche maintenant la pression pour Matignon, toujours sans successeur pour Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire depuis le 16 juillet.
La haute fonctionnaire de 37 ans, inconnue avant sa désignation surprise par la coalition de gauche le 23 juillet, sera entourée par les chefs des partis et des groupes parlementaires insoumis, socialistes, écologistes et communistes à 10H30 à l’Élysée, où la discussion avec Emmanuel Macron s'annonce serrée.
En guise de prélude, Manuel Bompard a dénoncé sur LCI le «comportement d'autocrate» du chef de l'État, qui «ne peut pas continuer à s'accrocher au pouvoir comme il le fait», ni prétendre «constituer les majorités».
«Il doit accepter sa défaite, on a déjà perdu beaucoup trop de temps», a ajouté le coordinateur de la France insoumise, alors que le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal expédie les affaires courantes depuis 38 jours, un record depuis l'après-guerre.
«Combien de temps ça va durer?», s'est également demandé le patron du parti communiste Fabien Roussel, estimant sur TF1 que le refus de nommer «un Premier ministre d'une coalition arrivée en tête» s'apparente à «un putsch, un coup d'État, un coup de force démocratique».
Moins vindicative, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier a jugé qu'«Emmanuel Macron fait son Gaulois réfractaire» en pratiquant «l'inaction» et «l'obstruction». Mais pour la gauche, «il n'y a pas de plan B à Lucie Castets», a-t-elle souligné sur France Inter, jugeant que le chef de l'État devra la nommer car «il n'a pas le choix».
«Du côté des Français»
Toujours hors de question pour Emmanuel Macron, pour qui «personne n'a gagné» le 7 juillet, le NFP, bien qu'arrivé en tête en nombre de sièges, n'ayant «pas de majorité, quelle qu'elle soit».
M. Macron a d'abord invoqué une «trêve politique» pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la «majorité la plus large et la plus stable».
«Le président est du côté des Français, garant des institutions et surtout de l'expression de leur vote», qui a créé une «Assemblée sans majorité», a expliqué jeudi l’Élysée.
Avec ces entretiens au Palais – la gauche, le camp présidentiel, la droite, les centristes de Liot et les radicaux de gauche sont reçus vendredi, le RN et Éric Ciotti lundi –, le président poursuit cette stratégie. Qui doit déboucher sur la nomination d'un Premier ministre, a confirmé jeudi l'Élysée, sans donner de calendrier.
Pour écarter le NFP, le camp présidentiel s'emploie depuis le scrutin à rechercher les voies d'une entente avec la droite. Une stratégie qui lui a permis de conserver la présidence de l'Assemblée pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.
Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.
«Censure immédiate»
Une partie de la droite y est également favorable. Mais si LR a donné des signes d'ouverture en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le «pacte d'action» de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.
Dans cette Assemblée inédite en Ve République où chaque bloc se situe loin de la majorité absolue, le camp présidentiel, la droite mais aussi l'extrême droite ont un point commun: un gouvernement de gauche avec des ministres insoumis constituerait un casus belli.
«C'est s'exposer à une censure immédiate. (...) Ils savent qu'ils ne tiennent pas plus de 24 heures en ayant des membres de LFI en leur sein», a averti jeudi la ministre macroniste Aurore Bergé.
Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal.
Qualifié jusque dans son camp de «procrastinateur», avec de précédents remaniements à rallonge, le président bat les records de la Ve République avec ce gouvernement démissionnaire de 38 jours. Un «déni démocratique» pour la gauche (Yannick Jadot, EELV), qui agace également dans le camp du président.
«Je souhaite que nous sortions rapidement de cette situation qui n'est pas agréable», a exhorté jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, proche d'Édouard Philippe, appelant lui aussi «le plus rapidement possible à la nomination d'un gouvernement».
Par Baptiste PACE, AFP
Lucie Castets et le Nouveau Front populaire ouvrent vendredi matin les consultations convoquées par Emmanuel Macron pour dénouer la crise politique née des législatives, la gauche maintenant la pression pour Matignon, toujours sans successeur pour Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire depuis le 16 juillet.
La haute fonctionnaire de 37 ans, inconnue avant sa désignation surprise par la coalition de gauche le 23 juillet, sera entourée par les chefs des partis et des groupes parlementaires insoumis, socialistes, écologistes et communistes à 10H30 à l’Élysée, où la discussion avec Emmanuel Macron s'annonce serrée.
En guise de prélude, Manuel Bompard a dénoncé sur LCI le «comportement d'autocrate» du chef de l'État, qui «ne peut pas continuer à s'accrocher au pouvoir comme il le fait», ni prétendre «constituer les majorités».
«Il doit accepter sa défaite, on a déjà perdu beaucoup trop de temps», a ajouté le coordinateur de la France insoumise, alors que le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal expédie les affaires courantes depuis 38 jours, un record depuis l'après-guerre.
«Combien de temps ça va durer?», s'est également demandé le patron du parti communiste Fabien Roussel, estimant sur TF1 que le refus de nommer «un Premier ministre d'une coalition arrivée en tête» s'apparente à «un putsch, un coup d'État, un coup de force démocratique».
Moins vindicative, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier a jugé qu'«Emmanuel Macron fait son Gaulois réfractaire» en pratiquant «l'inaction» et «l'obstruction». Mais pour la gauche, «il n'y a pas de plan B à Lucie Castets», a-t-elle souligné sur France Inter, jugeant que le chef de l'État devra la nommer car «il n'a pas le choix».
«Du côté des Français»
Toujours hors de question pour Emmanuel Macron, pour qui «personne n'a gagné» le 7 juillet, le NFP, bien qu'arrivé en tête en nombre de sièges, n'ayant «pas de majorité, quelle qu'elle soit».
M. Macron a d'abord invoqué une «trêve politique» pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la «majorité la plus large et la plus stable».
«Le président est du côté des Français, garant des institutions et surtout de l'expression de leur vote», qui a créé une «Assemblée sans majorité», a expliqué jeudi l’Élysée.
Avec ces entretiens au Palais – la gauche, le camp présidentiel, la droite, les centristes de Liot et les radicaux de gauche sont reçus vendredi, le RN et Éric Ciotti lundi –, le président poursuit cette stratégie. Qui doit déboucher sur la nomination d'un Premier ministre, a confirmé jeudi l'Élysée, sans donner de calendrier.
Pour écarter le NFP, le camp présidentiel s'emploie depuis le scrutin à rechercher les voies d'une entente avec la droite. Une stratégie qui lui a permis de conserver la présidence de l'Assemblée pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.
Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.
«Censure immédiate»
Une partie de la droite y est également favorable. Mais si LR a donné des signes d'ouverture en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le «pacte d'action» de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.
Dans cette Assemblée inédite en Ve République où chaque bloc se situe loin de la majorité absolue, le camp présidentiel, la droite mais aussi l'extrême droite ont un point commun: un gouvernement de gauche avec des ministres insoumis constituerait un casus belli.
«C'est s'exposer à une censure immédiate. (...) Ils savent qu'ils ne tiennent pas plus de 24 heures en ayant des membres de LFI en leur sein», a averti jeudi la ministre macroniste Aurore Bergé.
Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal.
Qualifié jusque dans son camp de «procrastinateur», avec de précédents remaniements à rallonge, le président bat les records de la Ve République avec ce gouvernement démissionnaire de 38 jours. Un «déni démocratique» pour la gauche (Yannick Jadot, EELV), qui agace également dans le camp du président.
«Je souhaite que nous sortions rapidement de cette situation qui n'est pas agréable», a exhorté jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, proche d'Édouard Philippe, appelant lui aussi «le plus rapidement possible à la nomination d'un gouvernement».
Par Baptiste PACE, AFP
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