Le prestigieux Metropolitan Opera mise sur des créations contemporaines abordant des thèmes profonds et pertinents comme la guerre en Afghanistan, la santé mentale ou les droits civiques. Une stratégie audacieuse pour élargir et rajeunir son auditoire traditionnel.
Le Metropolitan Opera de New York, institution réputée pour son excellence artistique mais aussi son public élitiste, opère une mue en douceur. Pour sa 139e saison 2024-2025, le Met parie sur des œuvres originales ancrées dans l’époque, afin de se réinventer et de conquérir un nouveau public.
Grounded, un opéra sur l’Afghanistan pour ouvrir la saison
La saison démarrera le 23 septembre avec Grounded, un opéra spécialement commandé par le Met à la compositrice new-yorkaise Jeanine Tesori. L’œuvre met en scène Jess, une pilote de F-16 incarnée par la mezzo-soprano Emily D’Angelo, qui se retrouve aux commandes d’un drone en Afghanistan après une grossesse imprévue. Déchirée entre son rôle de mère et de «tueuse» à distance, elle doit préserver sa santé mentale et son intégrité.
Pour le directeur musical Yannick Nézet-Séguin, cette création «ouvre un débat essentiel sur la santé mentale et le stress post-traumatique». Le metteur en scène Michael Mayer mise sur une scénographie immersive à base d’écrans LED pour plonger le public dans ce dilemme moral.
Missy Mazzoli adaptera un best-seller en 2025-2026
La volonté d’ancrer l’opéra dans le monde contemporain se poursuivra lors de la saison suivante. Le Met a en effet commandé Lincoln in the Bardo à une autre compositrice, Missy Mazzoli, 43 ans. Il s’agira d’une adaptation du best-seller éponyme de George Saunders.
Dead Man Walking et Malcolm X à l’affiche en 2022-2023
Cette ouverture n’est pas nouvelle. Lors de la saison 2022-2023, le Met avait déjà adapté Dead Man Walking, vibrant plaidoyer contre la peine de mort, et monté X: The Life and Times of Malcolm X, portrait afrofuturiste de l’icône des droits civiques. Florencia en el Amazonas, premier opéra en espagnol donné depuis un siècle, visait aussi à toucher le public hispanique new-yorkais.
Séduire les amateurs de Broadway
Jeanine Tesori espère ainsi «séduire des spectateurs qui aiment Broadway et les comédies musicales, à quelques pâtés de maisons du Met, pour qu’ils tombent amoureux de l’opéra». Une stratégie aussi pragmatique qu’audacieuse.
Pour Peter Gelb, directeur du Met, c’est avec des opéras comme Grounded que l’institution «attirera un public plus jeune et plus large». Un pari nécessaire pour ce temple de l’art lyrique, longtemps perçu comme le fief d’une élite vieillissante.
Retransmission dans les cinémas du monde
La dernière de Grounded, le 19 octobre 2024, sera retransmise en direct dans des cinémas du monde entier. Une occasion supplémentaire pour le Met d’élargir son audience au-delà de New York.
Cette mue en profondeur, portée par le maestro Yannick Nézet-Séguin jusqu’en 2030, pourrait bien réussir son pari: rendre l’opéra plus accessible et surtout plus en phase avec les préoccupations contemporaines. Une révolution en douceur, sur fond de guerre afghane et de débats de société, pour dépoussiérer l’image parfois surannée du «Vieux Met».
Avec AFP
Le Metropolitan Opera de New York, institution réputée pour son excellence artistique mais aussi son public élitiste, opère une mue en douceur. Pour sa 139e saison 2024-2025, le Met parie sur des œuvres originales ancrées dans l’époque, afin de se réinventer et de conquérir un nouveau public.
Grounded, un opéra sur l’Afghanistan pour ouvrir la saison
La saison démarrera le 23 septembre avec Grounded, un opéra spécialement commandé par le Met à la compositrice new-yorkaise Jeanine Tesori. L’œuvre met en scène Jess, une pilote de F-16 incarnée par la mezzo-soprano Emily D’Angelo, qui se retrouve aux commandes d’un drone en Afghanistan après une grossesse imprévue. Déchirée entre son rôle de mère et de «tueuse» à distance, elle doit préserver sa santé mentale et son intégrité.
Pour le directeur musical Yannick Nézet-Séguin, cette création «ouvre un débat essentiel sur la santé mentale et le stress post-traumatique». Le metteur en scène Michael Mayer mise sur une scénographie immersive à base d’écrans LED pour plonger le public dans ce dilemme moral.
Missy Mazzoli adaptera un best-seller en 2025-2026
La volonté d’ancrer l’opéra dans le monde contemporain se poursuivra lors de la saison suivante. Le Met a en effet commandé Lincoln in the Bardo à une autre compositrice, Missy Mazzoli, 43 ans. Il s’agira d’une adaptation du best-seller éponyme de George Saunders.
Dead Man Walking et Malcolm X à l’affiche en 2022-2023
Cette ouverture n’est pas nouvelle. Lors de la saison 2022-2023, le Met avait déjà adapté Dead Man Walking, vibrant plaidoyer contre la peine de mort, et monté X: The Life and Times of Malcolm X, portrait afrofuturiste de l’icône des droits civiques. Florencia en el Amazonas, premier opéra en espagnol donné depuis un siècle, visait aussi à toucher le public hispanique new-yorkais.
Séduire les amateurs de Broadway
Jeanine Tesori espère ainsi «séduire des spectateurs qui aiment Broadway et les comédies musicales, à quelques pâtés de maisons du Met, pour qu’ils tombent amoureux de l’opéra». Une stratégie aussi pragmatique qu’audacieuse.
Pour Peter Gelb, directeur du Met, c’est avec des opéras comme Grounded que l’institution «attirera un public plus jeune et plus large». Un pari nécessaire pour ce temple de l’art lyrique, longtemps perçu comme le fief d’une élite vieillissante.
Retransmission dans les cinémas du monde
La dernière de Grounded, le 19 octobre 2024, sera retransmise en direct dans des cinémas du monde entier. Une occasion supplémentaire pour le Met d’élargir son audience au-delà de New York.
Cette mue en profondeur, portée par le maestro Yannick Nézet-Séguin jusqu’en 2030, pourrait bien réussir son pari: rendre l’opéra plus accessible et surtout plus en phase avec les préoccupations contemporaines. Une révolution en douceur, sur fond de guerre afghane et de débats de société, pour dépoussiérer l’image parfois surannée du «Vieux Met».
Avec AFP
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