… un jour d’inventer l’école! C’est, paraît-il, ce sacré Charlemagne, très vexé durant son règne d’avoir une éducation de rustre. Et il avait raison. 1.200 ans après ce grand homme, dans tous les sens du terme, la question est d’actualité. Partout dans le monde, des centaines de millions d’enfants se préparent à retrouver le chemin des écoles. Partout? Non!
Une région d’irréductibles ignares résiste encore et toujours à l’éducation. Parce que, il ne faut quand même pas exagérer, les Libanais, par exemple, diplômes sous le bras, excellent dans tous les domaines, partout dans le monde, depuis plus d’un siècle... il est temps d’y mettre un terme. C’est le dernier obstacle, avant de ramener ce peuple à une condition définitivement misérable.
La rentrée scolaire aura-t-elle lieu? Dans quelles conditions? Dans quelles régions? Personne ne le sait. Les enfants du sud du pays ont déjà raté une année. Un seul facteur est constant. Celui du coût prohibitif du droit, pourtant élémentaire, à apprendre. Le problème, par les temps qui courent, c’est que se cultiver est louche. L’éducation entraîne la réflexion qui entraîne l’esprit critique. Tout cela est extrêmement dangereux pour les «dirigeants». Mieux vaut occuper le citoyen à essayer d’allumer une ampoule, payer le «moteur», réserver une citerne d’eau, faire le plein, s’aligner dans les files d’attente des ambassades pour tenter de fuir un si bel enfer… au moins, l’esprit occupé à survivre, le Libanais ne posera pas trop de questions gênantes.
Et puis, des têtes bien faites et bien pleines sont hermétiques à la propagande. Ce n’est vraiment pas le moment de faire entrer le ver dans le fruit. Chaque Libanais doit rester coincé dans ses allégeances, dans les dogmes qu’on lui a fait adopter, dans la certitude des «victoires» qu’on lui vend. Parce que, sinon, comment continuer les guerres, la corruption et le clanisme?
Mais les Libanais savent, tous, que le but est de les abrutir de mots et de maux. Et ils ne se laissent pas faire. Les parents continueront à se saigner pour éduquer leurs enfants. Ces derniers étudieront à la lumière des bougies. On fera des choix entre acheter un livre et un repas. Personne ne viendra les aider. Mais, comme depuis la nuit des temps et malgré tous ceux qui veulent les briser et les brider, ils continueront à briller, partout sur la planète. Les monstres passent et ce peuple, qui a le génie en lui, se surpasse. Cela dit, Charlemagne, si tu pouvais donner un coup de main, ce ne serait pas de refus.
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