©Isabelle Huppert
Crédit photo: Alberto Pizzoli/AFP
Isabelle Huppert, présidente du jury de la Mostra de Venise, prône une vision humble et philosophique du cinéma lors du festival.
L’actrice française Isabelle Huppert, présidente du jury de la 81e Mostra de Venise, a donné le coup d'envoi du festival avec une note de légèreté, reprenant la devise olympique: «L’important, c’est de participer.» Cette phrase, loin d'être anodine, illustre une volonté de dédramatiser la compétition pour le Lion d’or et de rappeler que l’essentiel réside dans l’existence même des films, dans le fait qu’ils soient vus et appréciés. «Ce qui compte, c’est que tous les films soient là, qu’ils existent. Être projetés de cette manière, c’est déjà une récompense en soi. L’important, c’est de participer», a-t-elle affirmé avec conviction lors de la conférence de presse sur le Lido.
Le jury qu'elle préside, où figure également la célèbre actrice chinoise Zhang Ziyi (Tigre et dragon, Mémoires d’une geisha), a pour mission de décerner le Lion d’or parmi les 21 films en compétition. Parmi eux, la très attendue suite de Joker avec Lady Gaga, ainsi qu’une évocation de la fin de vie de Maria Callas, avec Angelina Jolie dans le rôle de la célèbre cantatrice. «Par définition, un jury est subjectif et c’est justement cette subjectivité qui fait la rareté, la valeur et la beauté du prix. Faire un choix, c’est parfois renoncer», a-t-elle observé, avec une touche de philosophie.
Habituée du Lido, Isabelle Huppert connaît bien ce festival où elle a été récompensée deux fois du prix de la meilleure actrice, dans des films de Claude Chabrol: en 1988 pour Une affaire de femmes et en 1995 pour La Cérémonie. «J’ai une longue histoire avec le festival de Venise, mais je préfère ne pas vous dire quand elle a commencé, pour ne pas me rendre compte à quel point le temps passe vite», a-t-elle confié avec humour, partageant quelques-uns de ses souvenirs extraordinaires. Lors de cet échange, l’actrice de 71 ans a aussi évoqué la difficulté de faire du cinéma, un secteur fragilisé par la pandémie de Covid. «Je ne suis pas réalisatrice, je ne suis qu’actrice, mais nous savons tous ce que cela exige en termes de courage, d’endurance, de solitude et de détermination pour réaliser un film», a-t-elle tenu à rappeler.
Avec AFP
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