Harris creuse son avance sur Trump
©(BRENDAN SMIALOWSKI/AFP)
La démocrate Kamala Harris devance le républicain Donald Trump de 45% à 41% dans un sondage Reuters/Ipsos publié jeudi, indiquant que la vice-présidente suscite un nouvel enthousiasme parmi les électeurs et bouleverse la course à l'approche de l'élection du 5 novembre.

Cet avantage de 4 points de pourcentage parmi les électeurs inscrits montre que l'avance détenue par Harris sur l'ancien président se creuse. Dans un sondage Reuters/Ipsos réalisé fin juillet, elle n'était que d'un point seulement. La nouvelle enquête, réalisée durant les huit jours précédant mercredi avec une marge d'erreur de 2 points, montre notamment que Mme Harris gagne du soutien parmi les femmes et les Hispaniques.

Mme Harris devance M. Trump de 49% à 36%, soit 13 points de pourcentage, parmi les électrices et les électeurs hispaniques. Dans quatre sondages Reuters/Ipsos réalisés en juillet, Mme Harris avait une avance de 9 points chez les femmes et de 6 points chez les Hispaniques.

M. Trump est en tête parmi les électeurs blancs et les hommes, avec des marges similaires à celles de juillet. En revanche, son avance parmi les électeurs sans diplôme universitaire s'est réduite à 7 points dans le dernier sondage, contre 14 points en juillet.

Ces résultats illustrent les bouleversements qu'a connus la course à la présidence des États-Unis durant l'été. Le 21 juillet, le président Joe Biden, 81 ans, a mis un terme à sa campagne qui battait de l'aile, après une prestation désastreuse lors du débat contre M. Trump, ce qui a incité ses collègues démocrates à abandonner sa candidature à la réélection.

Mme Harris a depuis gagné du terrain face à M. Trump dans les sondages nationaux et dans les États clés. Si les sondages nationaux, dont ceux de Reuters/Ipsos, donnent des indications importantes sur les opinions de l'électorat, ce sont les résultats du collège électoral, État par État, qui déterminent le vainqueur. En effet, une poignée d'États clés sont susceptibles de jouer un rôle décisif.

En 2020, dans les sept États où l'élection a été la plus serrée – le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie, l'Arizona, la Caroline du Nord, le Michigan et le Nevada –, M. Trump avait une avance de 45% à 43% sur Mme Harris parmi les électeurs inscrits au registre électoral, selon le sondage.


Depuis qu'elle a officiellement accepté l'investiture démocrate la semaine dernière, Mme Harris s'est lancée dans une tournée des États clés, dont la Géorgie, où M. Biden avait perdu des soutiens avant de mettre fin à sa campagne.

Un enthousiasme croissant


Quelque 73% des électeurs démocrates inscrits dans le sondage ont déclaré qu'ils étaient plus enthousiastes à l'idée de voter en novembre après l'entrée en lice de Mme Harris. Et, alors qu'un sondage Reuters/Ipsos réalisé en mars avait révélé que 61% des personnes interrogées qui avaient l'intention de voter pour Biden le faisaient principalement pour stopper Trump, 52% des électeurs de Harris interrogés en août ont voté pour la soutenir en tant que candidate plutôt que pour s'opposer à Trump.

«Nous voyons dans ce sondage que les gens sont plus motivés par l'avenir que par le passé», a déclaré Aimee Allison, fondatrice de She the People, un groupe libéral qui vise à augmenter le nombre de femmes de couleur dans les fonctions électives. «Ils considèrent Kamala Harris comme l'avenir, tandis que les républicains estiment que cette élection ne concerne que Trump. Les électeurs sont plus enclins à s'engager lorsqu'ils ont la possibilité de “plus que” battre Trump».

Mais les électeurs de Trump ont également exprimé leur enthousiasme à l'égard de leur candidat, 64% d'entre eux déclarant que leur choix était davantage motivé par le soutien à Trump que par l'opposition à Harris.

Le sondage a été réalisé à l'échelle nationale auprès de 4.253 adultes de nationalité américaine, dont 3.562 électeurs inscrits.

Le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr, qui a suspendu sa campagne le 23 août alors que le sondage était encore en cours, bénéficiait du soutien de 6% des électeurs.

Jason Lange et Bo Erickson, avec Reuters
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