© (Photo OLIVER BUNIC / AFP)
La Serbie a signé jeudi l'achat de douze avions de combat Rafale en présence du président français Emmanuel Macron, en visite à Belgrade pour finaliser plusieurs accords économiques et réitérer son souhait de voir la Serbie rejoindre une Union européenne "forte et souveraine".
"Le choix des avions de chasse Rafale par la Serbie est un choix clair, celui d'une alliance de long terme entre nos deux pays au sein d'une Europe plus forte et plus souveraine", a déclaré Emmanuel Macron, soulignant le "tournant stratégique" que représente ce contrat pour Belgrade, dont l'aviation était jusqu'alors composée de Migs russes.
La Serbie entretient depuis toujours des relations amicales avec la Russie, n'a jamais imposé de sanctions à Moscou depuis la guerre en Ukraine et a annoncé en début d'année l'acquisition du système antidrones russe Repellent.
Interrogé à plusieurs reprises sur ces liens et les risques de voir des avions de combat français pilotés par une armée qui s'approvisionne aussi auprès de Moscou et Pékin, M. Macron a préféré se féliciter du contrat signé avec Dassault Aviation.
"Je vois tant de gens qui reprochent à la Serbie d'avoir des partenariats avec la Russie et la Chine, que ne se félicite-t-on quand le partenariat avec la France est formidable?", a lancé le président français.
Le président serbe, Aleksandar Vucic, qui s'est dit "reconnaissant" de "rejoindre le prestigieux club Rafale", a aussi défendu ce jeu d'équilibriste entre Est et Ouest.
"Je suis fier de la politique étrangère serbe", a-t-il dit. "Je sais qu'Emmanuel [Macron, ndlr] aimerait qu'on impose des sanctions à la Russie, je sais que ça lui plairait. Mais nous ne l'avons pas fait, et nous n'en avons pas honte", a martelé M. Vucic, rappelant que la Serbie avait envoyé de l'aide humanitaire en Ukraine et reconnaissait son "intégrité territoriale".
2,7 milliards
Les douze Rafales (neuf monosiège et trois biplace) coûteront 2,7 milliards d'euros, a précisé M. Vucic juste après la signature du contrat, et devraient remplacer la flotte vieillissante de Migs russes de l'armée serbe d'ici 2029.
Auprès de l'AFP, le président Vucic a expliqué que la quasi-totalité des "avions intercepteurs" serbes et "l'ensemble" des "avions de combat venaient de Russie". "Nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a-t-il déclaré.
La France met aussi cet argument en avant, évoquant une logique "d'arrimage de la Serbie à l'Union européenne". Belgrade peut faire le "choix stratégique" de "coopérer avec un pays européen" pour renouveler sa flotte, espère-t-on à Paris.
À noter que, concernant le dossier de vente des Rafales, le ministère français de la Défense a démenti, vendredi, les «allégations diffusées sur les réseaux sociaux concernant le refus des Émirats arabes unis d'acheter 80 avions de combat Rafale à la suite de l'arrestation du PDG de Telegram, Pavel Durov». «Ces informations relèvent d'une campagne de désinformation», a déclaré le ministère.
Le président français, Emmanuel Macron (C-L), et le président serbe, Aleksandar Vucic (C-R), assistent au Forum sur la jeunesse et l'intelligence artificielle à InGrid - Schneider Electric LLC à Novi Sad le 30 août 2024, lors d'une visite officielle de deux jours du président français en Serbie. La Serbie a signé un contrat d'achat de 12 avions de guerre Rafale auprès de l'entreprise française Dassault Aviation le 29 août 2024, lors d'une visite d'État du président Emmanuel Macron à Belgrade.
"Pour un modèle européen de l'IA"
Sur un autre plan, Emmanuel Macron a plaidé en faveur d'un "modèle" européen de l'intelligence artificielle autour de "trois s", "science, standards et solutions", pour "rattraper le retard" face à la Chine et aux États-Unis.
Belgrade s'apprête à assurer la présidence du partenariat mondial pour l’IA et la France accueillera le sommet de l’IA en février 2025. Le président français et son homologue serbe ont donc participé à un forum sur ces enjeux à Novi Sad, deuxième ville de Serbie.
"Nous, Européens, nous sommes un peu distancés"; "les Chinois et les Américains investissent beaucoup plus", a regretté Emmanuel Macron. Il a incité l'Europe à "rattraper le retard, innover, investir beaucoup plus qu'on le fait aujourd'hui pour être au même rythme, au même standard que la Chine et les États-Unis".
Mais il a estimé qu'elle devait aussi "inventer" son propre "modèle" face à celui de Pékin, "totalement maîtrisé par le gouvernement" et celui de Washington, fruit d'une "innovation totalement privée".
"La Serbie et l'UE"
La France soutient officiellement le processus d'adhésion de la Serbie à l'UE, défendu par Aleksandar Vucic malgré une opinion publique majoritairement défavorable.
"La place de la Serbie est dans l'Union européenne, elle a un rôle important à jouer, qui peut avoir valeur d'exemple et d'entraînement pour toute la région. Et nous sommes déterminés à continuer d'appuyer tous les efforts en matière de consolidation à cet égard, de votre force économique, des réformes économiques, de l'amélioration de la vie au quotidien ainsi que de l'État de droit", a martelé M. Macron en conférence de presse.
Huit mois après des élections législatives serbes entachées de fraudes selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Parlement européen, remportées par le parti présidentiel, M. Macron souhaite que "les négociations d'adhésion puissent avancer et que les conditions soient rapidement réunies pour l'ouverture d'un nouveau bloc de chapitres".
Avec AFP
"Le choix des avions de chasse Rafale par la Serbie est un choix clair, celui d'une alliance de long terme entre nos deux pays au sein d'une Europe plus forte et plus souveraine", a déclaré Emmanuel Macron, soulignant le "tournant stratégique" que représente ce contrat pour Belgrade, dont l'aviation était jusqu'alors composée de Migs russes.
La Serbie entretient depuis toujours des relations amicales avec la Russie, n'a jamais imposé de sanctions à Moscou depuis la guerre en Ukraine et a annoncé en début d'année l'acquisition du système antidrones russe Repellent.
Interrogé à plusieurs reprises sur ces liens et les risques de voir des avions de combat français pilotés par une armée qui s'approvisionne aussi auprès de Moscou et Pékin, M. Macron a préféré se féliciter du contrat signé avec Dassault Aviation.
"Je vois tant de gens qui reprochent à la Serbie d'avoir des partenariats avec la Russie et la Chine, que ne se félicite-t-on quand le partenariat avec la France est formidable?", a lancé le président français.
Le président serbe, Aleksandar Vucic, qui s'est dit "reconnaissant" de "rejoindre le prestigieux club Rafale", a aussi défendu ce jeu d'équilibriste entre Est et Ouest.
"Je suis fier de la politique étrangère serbe", a-t-il dit. "Je sais qu'Emmanuel [Macron, ndlr] aimerait qu'on impose des sanctions à la Russie, je sais que ça lui plairait. Mais nous ne l'avons pas fait, et nous n'en avons pas honte", a martelé M. Vucic, rappelant que la Serbie avait envoyé de l'aide humanitaire en Ukraine et reconnaissait son "intégrité territoriale".
2,7 milliards
Les douze Rafales (neuf monosiège et trois biplace) coûteront 2,7 milliards d'euros, a précisé M. Vucic juste après la signature du contrat, et devraient remplacer la flotte vieillissante de Migs russes de l'armée serbe d'ici 2029.
Auprès de l'AFP, le président Vucic a expliqué que la quasi-totalité des "avions intercepteurs" serbes et "l'ensemble" des "avions de combat venaient de Russie". "Nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a-t-il déclaré.
La France met aussi cet argument en avant, évoquant une logique "d'arrimage de la Serbie à l'Union européenne". Belgrade peut faire le "choix stratégique" de "coopérer avec un pays européen" pour renouveler sa flotte, espère-t-on à Paris.
À noter que, concernant le dossier de vente des Rafales, le ministère français de la Défense a démenti, vendredi, les «allégations diffusées sur les réseaux sociaux concernant le refus des Émirats arabes unis d'acheter 80 avions de combat Rafale à la suite de l'arrestation du PDG de Telegram, Pavel Durov». «Ces informations relèvent d'une campagne de désinformation», a déclaré le ministère.
Le président français, Emmanuel Macron (C-L), et le président serbe, Aleksandar Vucic (C-R), assistent au Forum sur la jeunesse et l'intelligence artificielle à InGrid - Schneider Electric LLC à Novi Sad le 30 août 2024, lors d'une visite officielle de deux jours du président français en Serbie. La Serbie a signé un contrat d'achat de 12 avions de guerre Rafale auprès de l'entreprise française Dassault Aviation le 29 août 2024, lors d'une visite d'État du président Emmanuel Macron à Belgrade.
"Pour un modèle européen de l'IA"
Sur un autre plan, Emmanuel Macron a plaidé en faveur d'un "modèle" européen de l'intelligence artificielle autour de "trois s", "science, standards et solutions", pour "rattraper le retard" face à la Chine et aux États-Unis.
Belgrade s'apprête à assurer la présidence du partenariat mondial pour l’IA et la France accueillera le sommet de l’IA en février 2025. Le président français et son homologue serbe ont donc participé à un forum sur ces enjeux à Novi Sad, deuxième ville de Serbie.
"Nous, Européens, nous sommes un peu distancés"; "les Chinois et les Américains investissent beaucoup plus", a regretté Emmanuel Macron. Il a incité l'Europe à "rattraper le retard, innover, investir beaucoup plus qu'on le fait aujourd'hui pour être au même rythme, au même standard que la Chine et les États-Unis".
Mais il a estimé qu'elle devait aussi "inventer" son propre "modèle" face à celui de Pékin, "totalement maîtrisé par le gouvernement" et celui de Washington, fruit d'une "innovation totalement privée".
"La Serbie et l'UE"
La France soutient officiellement le processus d'adhésion de la Serbie à l'UE, défendu par Aleksandar Vucic malgré une opinion publique majoritairement défavorable.
"La place de la Serbie est dans l'Union européenne, elle a un rôle important à jouer, qui peut avoir valeur d'exemple et d'entraînement pour toute la région. Et nous sommes déterminés à continuer d'appuyer tous les efforts en matière de consolidation à cet égard, de votre force économique, des réformes économiques, de l'amélioration de la vie au quotidien ainsi que de l'État de droit", a martelé M. Macron en conférence de presse.
Huit mois après des élections législatives serbes entachées de fraudes selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et le Parlement européen, remportées par le parti présidentiel, M. Macron souhaite que "les négociations d'adhésion puissent avancer et que les conditions soient rapidement réunies pour l'ouverture d'un nouveau bloc de chapitres".
Avec AFP
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