L’académie Goncourt a dévoilé, mardi, la première sélection de 16 romans en compétition pour le prestigieux prix littéraire français. Parmi les auteurs en lice figurent des noms attendus comme Gaël Faye, Kamel Daoud et Maylis de Kerangal, mais aussi quelques surprises.
Le coup d’envoi de la course au prix Goncourt 2024 a été donné ce mardi avec l’annonce des 16 romans retenus dans la première sélection. Comme chaque année, cette liste fait des heureux et des déçus parmi les auteurs et éditeurs qui espèrent décrocher la récompense la plus convoitée de la rentrée littéraire.
Sans grande surprise, on retrouve dans cette sélection des noms très attendus comme Gaël Faye avec Jacaranda (Grasset), le deuxième roman de l’auteur révélé par Petit pays en 2016, ou encore Kamel Daoud dont le livre Houris (Gallimard) était très scruté, lui qui avait manqué de peu le Goncourt en 2014 avec Meursault, contre-enquête.
Maylis de Kerangal, habituée des prix littéraires, est sélectionnée pour Jour de ressac (Verticales) qui marque son retour au Havre. Philippe Jaenada avec La Désinvolture est une bien belle chose (Mialet-Barrault), une enquête sur un suicide, et Sandrine Collette pour Madelaine avant l’aube (JC Lattès) font aussi partie des noms auxquels on pouvait s’attendre.
Parmi les surprises, on note la présence de Paris musée du 21e siècle: le dix-huitième arrondissement (Minuit) de Thomas Clerc qui s’apparente plus à une déambulation qu’à un roman traditionnel. L’arrivée dans la liste d’Olivier Norek, ancien auteur de polars, pour Les Guerriers de l’hiver (Michel Lafon) sur la guerre russo-finlandaise de 1939-1940, constitue aussi une petite victoire pour cet éditeur peu habitué à figurer dans les sélections du Goncourt.
Autre motif de satisfaction, les éditions de l’Olivier voient Archipels d’Hélène Gaudy retenu parmi les 16 romans. La sélection confirme aussi les bons échos de la critique sur Aucun respect (Stock) d’Emmanuelle Lambert, Le Club des enfants perdus (POL) de Rebecca Lighieri, Dors ton sommeil de brute (Gallimard) de Carole Martinez, ou encore Cœur de Thibault de Montaigu aux éditions Albin Michel.
Dans la veine des romans centrés sur des figures historiques, Jean-Noël Orengo raconte l’architecte Albert Speer dans Vous êtes l’amour malheureux du Führer (Grasset), tandis qu’Étienne Kern s’intéresse à Émile Coué, l’inventeur de la fameuse méthode, avec La Vie meilleure (Gallimard). Enfin, deux romans ont pour décor le Maroc: Tout le bruit du Guéliz de Ruben Barrouk (Albin Michel) se déroule à Marrakech et Le Bastion des larmes (Julliard) prend place à Salé.
Cette sélection marque le début d’une course de plusieurs mois jusqu’à la remise du prix le 4 novembre. Une deuxième sélection de 8 titres sera annoncée le 1er octobre, avant la révélation des 4 finalistes le 22 octobre. Le jury, présidé pour la première fois par Philippe Claudel, devra éviter le scénario des deux dernières éditions où le lauréat n’a été départagé qu’au 14ème et dernier tour de scrutin.
En parallèle, 14 des 16 romans concourront aussi pour le Goncourt des lycéens (décerné le 28 novembre), Gaël Faye et Carole Martinez l’ayant déjà remporté, ainsi que pour le Goncourt des détenus (remis le 17 décembre). La saison des prix littéraires est bel et bien lancée, réservant sans doute encore quelques surprises.
Avec AFP
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