Les enseignants en grève et le ministère de l'Éducation sévit

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, refuse toujours d’émettre un décret pour nommer un nouveau conseil d’administration du Fonds de compensation, malgré les appels du syndicat des enseignants, qui estime que ce décret permettrait au Fonds de repartir sur de nouvelles bases.
Partant, un plan de sauvetage financier serait mis en place pour garantir les indemnités des enseignants et égaliser progressivement les pensions des enseignants retraités. Parallèlement, le gouvernement refuse d’émettre un décret augmentant la contribution des propriétaires d’écoles au Fonds. Ces derniers continuent de payer ces cotisations selon l’ancienne grille salariale, c’est-à-dire avec des salaires devenus insignifiants. Cela est dû à l’absence de renouvellement du protocole modifié entre le syndicat des enseignants et l’Union des établissements scolaires pour augmenter les pensions des enseignants retraités.
Face à cette situation, le syndicat des enseignants a convoqué des assemblées générales pour le vendredi 20 septembre 2024, afin de voter l’autorisation pour le syndicat de garantir les indemnités et les pensions des enseignants.
En fait, le conseil exécutif du syndicat tiendra une réunion mercredi prochain pour discuter des modalités d’action et prendre une décision finale concernant la recommandation qui sera soumise aux assemblées générales, prévues le vendredi 20 septembre 2024 à 15h00 en première session et à 16h00 en seconde session si le quorum n’est pas atteint.
Selon le président du syndicat, Néhmé Mahfoud, le syndicat s’est retrouvé dans une impasse malgré les appels et déclarations adressés au Premier ministre sortant, Najib Mikati, pour sauver le Fonds de compensation des enseignants des écoles privées. Il a insisté sur la nécessité d’émettre un décret nommant un nouveau conseil d’administration et d’un autre augmentant de 30 fois les contributions et déductions en faveur du fonds. Le syndicat demande également le renouvellement du protocole permettant au Fonds de continuer à verser les pensions des enseignants retraités à une valeur six fois supérieure.
Ce mouvement de contestation intervient neuf mois après le refus de Mikati de publier la loi sur le financement du Fonds de compensation pour les enseignants des écoles privées et de modifier certaines dispositions des lois concernant les enseignants et la gestion du budget scolaire.

Le refus de publier cette loi, qui concerne aussi les enseignants retraités du secteur privé et qui finance le Fonds de compensation, a conduit ces derniers à signer un protocole temporaire avec les écoles privées sous l’égide du ministre de l’Éducation, Abbas Halabi, pour garantir la continuité du versement des pensions.
Toutefois, ce protocole expire le 30 septembre, laissant les enseignants confrontés à deux problèmes majeurs: soit le protocole doit être renouvelé pour une année supplémentaire en l’absence de cadre législatif, soit Mikati doit publier la loi et émettre le décret augmentant la contribution des écoles au Fonds pour assurer la pérennité des droits des enseignants retraités.
Pour ce qui est de la réunion prévue vendredi prochain, le syndicat des enseignants a appelé les assemblées générales à voter pour des actions, telles que des manifestations et autres formes de pression.
Selon des sources bien informées, des discussions sont en cours entre le ministère de l’Éducation, le syndicat des enseignants et l’Union des établissements scolaires pour renouveler le protocole selon lequel les écoles versent 900.000 livres libanaises par an pour chaque élève afin de financer les augmentations des pensions des enseignants retraités.
Il est à noter que le directeur général de l’Éducation, Imad el-Achkar, prendra des mesures strictes contre les directeurs d’écoles qui refusent de payer ces cotisations. Toutefois, le problème majeur réside dans le refus de Mikati, à ce jour, de publier le décret nommant un nouveau conseil d’administration du Fonds de compensation, malgré les appels répétés du syndicat des enseignants pour sauver le fonds de sa crise financière.
Face à cette situation, le syndicat des enseignants se prépare à élever le ton et ne se limitera pas à la grève cette fois. Il prévoit, en effet, des manifestations et des mouvements de protestation jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites, envisageant même une grève ouverte, quelques jours seulement après la rentrée des classes et le début de la nouvelle année scolaire.
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