Libanité et occupation sont deux sujets qui divisent plus que jamais les Libanais.
Le Hezbollah n’est pas libanais et constitue sur le double plan militaire et politique une occupation iranienne du Liban. Néanmoins, ses partisans sont des Libanais.
À l’opposé, le Hezbollah, en tant qu’organisation, fait partie intégrante de la République islamique d’Iran (RII). Il n’est pas un simple proxi qui exécute les ordres de Qom, mais bien plus que ça.
Son rôle est d’une importance capitale pour la RII : il constitue l’épine dorsale de son armée de conquête. Il est en fait la composante principale de la Brigade de Jérusalem chargée de l’exportation de la Révolution islamique aux quatre coins du monde, au sein du Corps des gardiens de la Révolution islamique, ce dernier étant la structure dominante en Iran qui répond directement au Guide suprême, Ali Khamenei. Les membres de cette Brigade sont chiites. De ce fait, elle opère principalement dans les pays où la présence de chiites duodécimains existe (Irak, Liban, Bahreïn, Koweït, Arabie Saoudite, EAU …).
De plus, le Hezbollah est la composante principale de « l’Axe de la Résistance ». Celui-ci englobe les composantes de la Brigade de Jérusalem en plus d’entités non chiites, telles que le régime d’Assad en Syrie, le Hamas à Gaza, les Houthis au Yémen, les Brigades de la Résistance au Liban.
Le Hezbollah est un pur produit de la RII depuis son établissement en février 1979. Nul besoin de prouver que la RII lui fournit armes, renseignements et argent (en sus d’autres ressources en provenance de la diaspora chiite, de sa mainmise sur l’État libanais, de son économie parallèle aux dépens de l’État et d’activités illicites et autres).
Certaines déclarations de ses dirigeants sont parfois biaisées par la nécessité d’entretenir un discours libanais répondant aux soucis de sa clientèle ou pour satisfaire un besoin politique ou polémique tactique en direction du public libanais ou de ses opposants et détracteurs locaux, régionaux ou internationaux.
C’est pourquoi, il faut surtout se référer à son communiqué-manifeste de 1985 qui représente son entrée officielle sur la scène politique libanaise. Il y définit clairement sa relation organique avec la RII, son objectif ultime (l’islamisation du monde, suivant l’interprétation de l’Islam chiite duodécimain de l’Ayatollah Khomeiny, la « Wilayat El Faqih ») et le moyen stratégique de l’atteindre, à savoir le Jihad. De plus, il y précise son objectif concernant le Liban qui est de l’intégrer dans la Oumma (islamique) dont le noyau est la RII.
Suite au congrès du parti en 2009, un nouveau document politique a été publié. Il complémente le communiqué fondateur de 1985, mais il ne le contredit pas. Il l’actualise, en ce sens qu’il prend en ligne de compte les « données libanaises », suite à sa participation aux élections législatives pour la première fois en 1992, inaugurant son entrée dans l’État Libanais.
Depuis, le Hezbollah a raffiné son discours « libanais » :
1) Il a le monopole de la résistance contre l’occupant israélien. Il s’autoproclame résistance sans qualificatif quand il s’adresse aux Libanais, alors qu’il se nomme résistance islamique sur les sites internet.
2) Son objectif nominal est la libération de l’intégralité des territoires libanais, considérant que les hameaux de Chebaa ainsi que les collines de Kfarchouba et le bourg de Ghajar sont toujours sous occupation.
3) Il se proclame défenseur des réserves maritimes de gaz dans les eaux territoriales libanaises jouxtant les eaux israéliennes.
4) Il assure qu’il est le seul capable de défendre le Liban (et non pas l’armée libanaise !) contre toute tentative d’agression israélienne possible à cause de la nature expansionniste de l’entité sioniste, et ce jusqu’à la destruction de l’État d’Israël. Ce qui justifie la détention illimitée dans le temps de ses armes.
Force est de constater que le Hezbollah est passé maitre-jongleur dans le maniement, avec une dextérité incomparable, du long terme, du moyen terme et du court terme, définissant des buts atteignables dans chaque étape du processus menant à la réalisation de son objectif ultime.
Avec toutes ces informations vérifiables et preuves à l’appui, il est difficile de nier que le Liban est sous occupation iranienne. Il est difficile cependant de confronter cette occupation, le Hezbollah étant perçu par certains comme Libanais, en raison de son ancrage populaire dans la communauté chiite et de sa présence au Parlement et au gouvernement.
Cette perception est confortée par une reconnaissance internationale de sa « Libanité ». Si cette reconnaissance semble être dans l’ordre des choses pour la Chine ou la Russie, vu leur relation stratégique avec la RII, elle est en contradiction flagrante avec les alliés et les partenaires de l’Occident au Moyen-Orient. Elle reflète cependant ce que l’Occident semble croire être ses intérêts stratégiques et économiques. Il cherche pour le moment à ne pas afficher une malveillance vis-à-vis de la RII afin de faire aboutir les négociations de Vienne.
Par ailleurs, c’est l’appétit boulimique du pouvoir et/ou de l’argent chez un grand nombre de soi-disant leaders et de forces politiques qui les a conduits sur le chemin de la soumission au Hezbollah, au nom d’une présumée realpolitik.
La soumission de la classe politique voyou repose sur l’équation suivante : le Hezbollah utilise le Liban comme rampe de lancement de son « projet islamique » dans la région et dans le monde en échange de miettes de pouvoir pour la classe politique, de la gestion de ses contradictions et la protection de sa corruption.
Une autre variante encore plus insidieuse de la libanité du Hezbollah est sa libanisation. Celle-ci est pratiquée par certains milieux qui s’affichent souverainistes. En réalité, celle-ci est impossible à réaliser car le Hezbollah perdrait sa raison d’être en l’acceptant.
Mais quelle est la réalité de la soi-disant légalité libanaise du Parti de Dieu ?
1- Le Hezbollah n'a aucune existence légale. Aucune référence n’y est faite dans les registres du ministère de l'Intérieur.
2- Il ne possède aucun statut légal en tant que force armée au sein de l’ensemble des institutions étatiques. Or le principe de base sur lequel repose n’importe quel État est l’exclusivité de la détention des armes par cet État et la décision de guerre et de paix.
3- Sa présence armée contredit l’accord de Taëf qui est explicite concernant le désarmement des milices. Il n’a jamais été question dans les négociations de Taëf de résistance armée en dehors de l’État libanais. Le contraire est vrai : la libération est confiée exclusivement à l'État libanais qui devrait étendre sa souveraineté aux régions occupées du Sud et revenir à l’application de l'accord d'Armistice avec Israël, signé le 23 mars 1949.
4- Il bafoue la majorité des articles la Constitution et plus particulièrement son prélude qui résume l’entente nationale concernant la signification de l’entité libanaise.
5- Il est carrément l’ennemi du monde arabe et ne respecte pas les résolutions de l’ONU.
Le Liban est aujourd’hui en enfer, et l’enfer possède plusieurs étages mais il n’a pas de fond.
Objectivement, il n’y a pas de salut avec le Hezbollah. Son ancrage au Liban est extrêmement dangereux pour la stabilité, la sécurité et la paix dans la région.
Quant à la feuille de route pour le sauvetage du Liban, elle peut être consultée sur la page Facebook « Dr.Toufic Hindi ».
Le Hezbollah n’est pas libanais et constitue sur le double plan militaire et politique une occupation iranienne du Liban. Néanmoins, ses partisans sont des Libanais.
À l’opposé, le Hezbollah, en tant qu’organisation, fait partie intégrante de la République islamique d’Iran (RII). Il n’est pas un simple proxi qui exécute les ordres de Qom, mais bien plus que ça.
Son rôle est d’une importance capitale pour la RII : il constitue l’épine dorsale de son armée de conquête. Il est en fait la composante principale de la Brigade de Jérusalem chargée de l’exportation de la Révolution islamique aux quatre coins du monde, au sein du Corps des gardiens de la Révolution islamique, ce dernier étant la structure dominante en Iran qui répond directement au Guide suprême, Ali Khamenei. Les membres de cette Brigade sont chiites. De ce fait, elle opère principalement dans les pays où la présence de chiites duodécimains existe (Irak, Liban, Bahreïn, Koweït, Arabie Saoudite, EAU …).
De plus, le Hezbollah est la composante principale de « l’Axe de la Résistance ». Celui-ci englobe les composantes de la Brigade de Jérusalem en plus d’entités non chiites, telles que le régime d’Assad en Syrie, le Hamas à Gaza, les Houthis au Yémen, les Brigades de la Résistance au Liban.
Le Hezbollah est un pur produit de la RII depuis son établissement en février 1979. Nul besoin de prouver que la RII lui fournit armes, renseignements et argent (en sus d’autres ressources en provenance de la diaspora chiite, de sa mainmise sur l’État libanais, de son économie parallèle aux dépens de l’État et d’activités illicites et autres).
Certaines déclarations de ses dirigeants sont parfois biaisées par la nécessité d’entretenir un discours libanais répondant aux soucis de sa clientèle ou pour satisfaire un besoin politique ou polémique tactique en direction du public libanais ou de ses opposants et détracteurs locaux, régionaux ou internationaux.
C’est pourquoi, il faut surtout se référer à son communiqué-manifeste de 1985 qui représente son entrée officielle sur la scène politique libanaise. Il y définit clairement sa relation organique avec la RII, son objectif ultime (l’islamisation du monde, suivant l’interprétation de l’Islam chiite duodécimain de l’Ayatollah Khomeiny, la « Wilayat El Faqih ») et le moyen stratégique de l’atteindre, à savoir le Jihad. De plus, il y précise son objectif concernant le Liban qui est de l’intégrer dans la Oumma (islamique) dont le noyau est la RII.
Suite au congrès du parti en 2009, un nouveau document politique a été publié. Il complémente le communiqué fondateur de 1985, mais il ne le contredit pas. Il l’actualise, en ce sens qu’il prend en ligne de compte les « données libanaises », suite à sa participation aux élections législatives pour la première fois en 1992, inaugurant son entrée dans l’État Libanais.
Depuis, le Hezbollah a raffiné son discours « libanais » :
1) Il a le monopole de la résistance contre l’occupant israélien. Il s’autoproclame résistance sans qualificatif quand il s’adresse aux Libanais, alors qu’il se nomme résistance islamique sur les sites internet.
2) Son objectif nominal est la libération de l’intégralité des territoires libanais, considérant que les hameaux de Chebaa ainsi que les collines de Kfarchouba et le bourg de Ghajar sont toujours sous occupation.
3) Il se proclame défenseur des réserves maritimes de gaz dans les eaux territoriales libanaises jouxtant les eaux israéliennes.
4) Il assure qu’il est le seul capable de défendre le Liban (et non pas l’armée libanaise !) contre toute tentative d’agression israélienne possible à cause de la nature expansionniste de l’entité sioniste, et ce jusqu’à la destruction de l’État d’Israël. Ce qui justifie la détention illimitée dans le temps de ses armes.
Force est de constater que le Hezbollah est passé maitre-jongleur dans le maniement, avec une dextérité incomparable, du long terme, du moyen terme et du court terme, définissant des buts atteignables dans chaque étape du processus menant à la réalisation de son objectif ultime.
Avec toutes ces informations vérifiables et preuves à l’appui, il est difficile de nier que le Liban est sous occupation iranienne. Il est difficile cependant de confronter cette occupation, le Hezbollah étant perçu par certains comme Libanais, en raison de son ancrage populaire dans la communauté chiite et de sa présence au Parlement et au gouvernement.
Cette perception est confortée par une reconnaissance internationale de sa « Libanité ». Si cette reconnaissance semble être dans l’ordre des choses pour la Chine ou la Russie, vu leur relation stratégique avec la RII, elle est en contradiction flagrante avec les alliés et les partenaires de l’Occident au Moyen-Orient. Elle reflète cependant ce que l’Occident semble croire être ses intérêts stratégiques et économiques. Il cherche pour le moment à ne pas afficher une malveillance vis-à-vis de la RII afin de faire aboutir les négociations de Vienne.
Par ailleurs, c’est l’appétit boulimique du pouvoir et/ou de l’argent chez un grand nombre de soi-disant leaders et de forces politiques qui les a conduits sur le chemin de la soumission au Hezbollah, au nom d’une présumée realpolitik.
La soumission de la classe politique voyou repose sur l’équation suivante : le Hezbollah utilise le Liban comme rampe de lancement de son « projet islamique » dans la région et dans le monde en échange de miettes de pouvoir pour la classe politique, de la gestion de ses contradictions et la protection de sa corruption.
Une autre variante encore plus insidieuse de la libanité du Hezbollah est sa libanisation. Celle-ci est pratiquée par certains milieux qui s’affichent souverainistes. En réalité, celle-ci est impossible à réaliser car le Hezbollah perdrait sa raison d’être en l’acceptant.
Mais quelle est la réalité de la soi-disant légalité libanaise du Parti de Dieu ?
1- Le Hezbollah n'a aucune existence légale. Aucune référence n’y est faite dans les registres du ministère de l'Intérieur.
2- Il ne possède aucun statut légal en tant que force armée au sein de l’ensemble des institutions étatiques. Or le principe de base sur lequel repose n’importe quel État est l’exclusivité de la détention des armes par cet État et la décision de guerre et de paix.
3- Sa présence armée contredit l’accord de Taëf qui est explicite concernant le désarmement des milices. Il n’a jamais été question dans les négociations de Taëf de résistance armée en dehors de l’État libanais. Le contraire est vrai : la libération est confiée exclusivement à l'État libanais qui devrait étendre sa souveraineté aux régions occupées du Sud et revenir à l’application de l'accord d'Armistice avec Israël, signé le 23 mars 1949.
4- Il bafoue la majorité des articles la Constitution et plus particulièrement son prélude qui résume l’entente nationale concernant la signification de l’entité libanaise.
5- Il est carrément l’ennemi du monde arabe et ne respecte pas les résolutions de l’ONU.
Le Liban est aujourd’hui en enfer, et l’enfer possède plusieurs étages mais il n’a pas de fond.
Objectivement, il n’y a pas de salut avec le Hezbollah. Son ancrage au Liban est extrêmement dangereux pour la stabilité, la sécurité et la paix dans la région.
Quant à la feuille de route pour le sauvetage du Liban, elle peut être consultée sur la page Facebook « Dr.Toufic Hindi ».
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