En visite à Malte, le pape François a appelé à une réponse massive et rapide face à l'urgence migratoire créée par la guerre en Ukraine, en profitant au passage par critiquer Poutine sans le nommer.
Le souverain pontife, qui s'exprimait à La Valette devant le président maltais George Vella et le corps diplomatique, a déploré que "de l'est de l'Europe, de l'Orient où la lumière se lève en premier, soient venues les ténèbres de la guerre".
"Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits", a-t-il ajouté dans une allusion univoque au président russe Vladimir Poutine, sans cependant le nommer.
Il a également dénoncé "les séductions de l'autocratie" et "les nouveaux impérialismes" qui font peser sur le monde la menace d'une "Guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations".
Interrogé par un journaliste dans l'avion sur la possibilité qu'il se rende prochainement à Kiev, il a répondu: "C'est sur la table".
Le pontife argentin, âgé de 85 ans, a été invité le mois dernier par Volodymyr Zelensky à jouer le rôle de médiateur dans les négociations entre Kiev et Moscou et à se rendre dans son pays, envahi le 24 février par les troupes russes.
Face à ce conflit qui a jeté sur les routes de l'exil plus de 4,1 millions d'Ukrainiens et aggrave la "crise migratoire", il a appelé à "des réponses globales et partagées" pour répondre à l'afflux de personnes fuyant leur pays, du sud vers le nord ou de l'est vers l'ouest.
"Il n'est pas possible que certains pays prennent en charge l'ensemble du problème dans l'indifférence des autres !", a lancé le pape.
Sous un ciel bleu mais par fort vent, François a embarqué dans l'après-midi à bord d'un bateau à destination de Gozo (nord), l'une des trois îles habitées de Malte, pour une prière au sanctuaire national de Ta'Pinu. Son départ a été salué par une salve tirée des canons de la forteresse ainsi que les cloches des églises de la capitale.
Dans le principal lieu de pèlerinage du pays, il a mis en garde contre la "répétition d'un répertoire du passé", appelant l'Eglise à prendre "des chemins nouveaux d'évangélisation". Si le catholicisme est toujours inscrit dans la Constitution maltaise, la religion a subi ces dernières années un net recul et une chute des vocations.
Environ 3.000 personnes ont assisté à son homélie au sanctuaire de Ta'Pinu. Jean-Paul II, avant lui, était venu s'y recueillir - en 1990 et 2001 - et les habitants témoignent que l'affluence y était bien plus nombreuse. "En 1990, je m'en souviens, c'était bourré de monde", a ainsi assuré à l'AFP Marion Pizzuto, 62 ans.
Dans son discours au palais présidentiel, le pape a par ailleurs opposé les vertus de "l'honnêteté, la justice, le sens du devoir et la transparence" à "l'illégalité et à la corruption" qui ternissent la réputation de Malte.
Le petit Etat, membre de l'Union européenne, assoit en effet une partie de sa prospérité économique sur le secteur des jeux de hasard en ligne, les sociétés offshore et les fameux "passeports dorés" qui offrent la résidence ou la nationalité à de riches investisseurs, dont l'origine de la fortune est parfois douteuse.
L'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia en 2017, qui a choqué le pays et le monde, a ravivé les accusations de laxisme autour de ce fléau.
Ce voyage, son 36e à l'étranger depuis son élection en 2013, est l'occasion pour le pape jésuite de retrouver sa traditionnelle "papamobile" pour saluer les fidèles massés le long de son parcours dans les rues de l'archipel, beaucoup agitant un drapeau du Vatican.
Dans la foule, Joanna Sultana, une femme au foyer de 41 ans, s'est dite heureuse d'avoir pu apercevoir le pape argentin dont elle espérait "un message de paix pour tous". "Je l'ai juste aperçu, mais ça valait la peine".
Dimanche, le chef des 1,3 milliard de catholiques se recueillera dans la grotte de Saint Paul - patron de l'île qui y fit naufrage en l'an 60, selon la tradition chrétienne - puis célèbrera la messe et l'Angelus à Floriana, près de La Valette, où quelque 10.000 personnes sont attendues. Il rencontrera aussi des migrants dans un centre d'accueil à Hal Far (sud).
François, opéré en 2021 du côlon et qui a annulé en février des engagements en raison d'une "douleur aiguë au genou", a dû utiliser pour la première fois une plateforme élévatrice pour monter et descendre de son avion.
Avec AFP
Le pape François a fustigé samedi à Malte avec des mots forts l’invasion russe de l'Ukraine, où il a dit envisager de se rendre prochainement à l'invitation du président Volodymyr Zelensky.
"Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits", a-t-il ajouté dans une allusion univoque au président russe Vladimir Poutine, sans cependant le nommer.
Il a également dénoncé "les séductions de l'autocratie" et "les nouveaux impérialismes" qui font peser sur le monde la menace d'une "Guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations".
Interrogé par un journaliste dans l'avion sur la possibilité qu'il se rende prochainement à Kiev, il a répondu: "C'est sur la table".
Le pontife argentin, âgé de 85 ans, a été invité le mois dernier par Volodymyr Zelensky à jouer le rôle de médiateur dans les négociations entre Kiev et Moscou et à se rendre dans son pays, envahi le 24 février par les troupes russes.
Face à ce conflit qui a jeté sur les routes de l'exil plus de 4,1 millions d'Ukrainiens et aggrave la "crise migratoire", il a appelé à "des réponses globales et partagées" pour répondre à l'afflux de personnes fuyant leur pays, du sud vers le nord ou de l'est vers l'ouest.
"Il n'est pas possible que certains pays prennent en charge l'ensemble du problème dans l'indifférence des autres !", a lancé le pape.
Dans le principal lieu de pèlerinage du pays, il a mis en garde contre la "répétition d'un répertoire du passé", appelant l'Eglise à prendre "des chemins nouveaux d'évangélisation". Si le catholicisme est toujours inscrit dans la Constitution maltaise, la religion a subi ces dernières années un net recul et une chute des vocations.
Environ 3.000 personnes ont assisté à son homélie au sanctuaire de Ta'Pinu. Jean-Paul II, avant lui, était venu s'y recueillir - en 1990 et 2001 - et les habitants témoignent que l'affluence y était bien plus nombreuse. "En 1990, je m'en souviens, c'était bourré de monde", a ainsi assuré à l'AFP Marion Pizzuto, 62 ans.
Dans son discours au palais présidentiel, le pape a par ailleurs opposé les vertus de "l'honnêteté, la justice, le sens du devoir et la transparence" à "l'illégalité et à la corruption" qui ternissent la réputation de Malte.
Le petit Etat, membre de l'Union européenne, assoit en effet une partie de sa prospérité économique sur le secteur des jeux de hasard en ligne, les sociétés offshore et les fameux "passeports dorés" qui offrent la résidence ou la nationalité à de riches investisseurs, dont l'origine de la fortune est parfois douteuse.
L'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia en 2017, qui a choqué le pays et le monde, a ravivé les accusations de laxisme autour de ce fléau.
Ce voyage, son 36e à l'étranger depuis son élection en 2013, est l'occasion pour le pape jésuite de retrouver sa traditionnelle "papamobile" pour saluer les fidèles massés le long de son parcours dans les rues de l'archipel, beaucoup agitant un drapeau du Vatican.
Dans la foule, Joanna Sultana, une femme au foyer de 41 ans, s'est dite heureuse d'avoir pu apercevoir le pape argentin dont elle espérait "un message de paix pour tous". "Je l'ai juste aperçu, mais ça valait la peine".
Dimanche, le chef des 1,3 milliard de catholiques se recueillera dans la grotte de Saint Paul - patron de l'île qui y fit naufrage en l'an 60, selon la tradition chrétienne - puis célèbrera la messe et l'Angelus à Floriana, près de La Valette, où quelque 10.000 personnes sont attendues. Il rencontrera aussi des migrants dans un centre d'accueil à Hal Far (sud).
François, opéré en 2021 du côlon et qui a annulé en février des engagements en raison d'une "douleur aiguë au genou", a dû utiliser pour la première fois une plateforme élévatrice pour monter et descendre de son avion.
Avec AFP
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