Souhaid annonce la création d’un «conseil pour la libération du Liban de l’occupation iranienne»
Le président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, l’ancien député de Jbeil, Farès Souhaid, a annoncé lundi la formation prochaine d’un « conseil national chargé de déterminer les moyens à même de libérer le Liban de l’occupation iranienne ».
Dans le cadre d’une conférence de presse à Achrafieh en présence notamment de l’ancien ministre et député Ahmad Fatfat, M. Souhaid a lancé un « appel à une résistance nationale civile rejetant la violence et attachée à la paix, la démocratie, la Constitution, au consensus de Taëf qui a mis fin à la guerre, et aux résolutions internationales et arabes, afin de sauver notre pays et de recouvrer sa souveraineté, son indépendance et sa place dans le concert des nations ».
« Le Liban traverse en ces jours l’une des étapes les plus dangereuses de son histoire. Il est sous le coup de l’occupation, d’une volonté hypothéquée, de la pauvreté, du vol caractérisé et de la famine. Il a perdu les éléments de son indépendance conquise en 1943 puis recouvrée au cours de deux intifada successives, en 2005 et 2019 », a estimé l’ancien coordinateur général du mouvement du 14 Mars. « Certains responsables et hommes politiques ont accepté de se soumettre et de composer avec les forces de facto qui ont provoqué l’érosion de l’Etat et de ses institutions, ainsi que de tout ce qui a trait à la dignité, la liberté et au vivre-ensemble », a-t-il noté.
« L’occupation a rompu nos relations avec le monde arabe (…) dont nous sommes un élément essentiel, historiquement et en vertu de la volonté de la majorité des Libanais, conformément à l’accord de Taëf, qui est devenu la Constitution. Les forces d’occupation nous ont aussi éloigné du monde libre (…) », a-t-il ajouté.
« La force qui occupe le Liban et domine son Etat a profité d’un repli arabe, d’une offensive iranienne contre la région et d’un soutien du régime des Mollahs (…) qui se vante d’occuper quatre capitales arabes où il a mis en place des combinaisons de pouvoir qui n’ont produit que destruction, guerres, pauvreté, scandales, crises, sous-développement et malheurs », a souligné Farès Souhaid.
« La force d’occupation prétend qu’elle protège le Liban. La vérité est que le Liban s’est libéré des occupations étrangères avec le retrait successif des armées et des organisations non-libanaises de son territoire, la dernière en date étant l’armée du régime syrien, le 25 avril 2005. Mais son allié iranien a tôt fait de le remplacer à travers une force militaire qui lui est affiliée, formée de personnes disposant de la nationalité libanaise, mais, en pratique, soldats dans l’armée de l’Iran et au service de son projet d’exportation de la révolution par le biais des Pasdaran », a-t-il noté.

« Le Liban, pays ouvert de par sa composition et sa culture plurielle, ne représente pas plus, aux yeux de cette force hégémonique, qu’un bastion, un arsenal d’armes, de munitions et de missiles et un camp d’entrainement pour initier des guerres à l’intérieur des pays arabes, aux dépens des peuples arabes et de leurs intérêts », a ajouté l’ancien député.
« Ils ont prétendu transformer notre pays en barricade contre Israël, mais ils en ont fait une barricade contre nos frères arabes ainsi qu’une terre de meurtres, de violence et de menaces contre tous ceux parmi les Libanais qui ne partagent pas leur opinion, ainsi que le point de départ d’actes terroristes vers plusieurs pays du monde », a-t-il encore dit.
« Si l’Etat au Liban ne se relève pas et ne met pas fin au parti des armes iraniennes, il n’y aura pas de solutions aux crises du Liban, qui ont mené le pays à l’abîme », a-t-il conclu.
Rappelons que M. Souhaid est appelé à comparaître le 13 décembre prochain devant le juge d’instruction du Mont-Liban, Ziad Daghid, pour être entendu sur la base d’une plainte présentée contre lui par le Hezbollah, qui l'accuse notamment de réveiller le spectre de la discorde sectaire.
D'autres voix ont également appelé lundi, à l'occasion de la fête de l’indépendance, à la lutte contre l’hégémonie iranienne, notamment l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui a rejeté, dans le cadre d'un entretien à la chaine al-Hurra, « la responsabilité de la domination du Hezbollah sur la République » sur l'accord de Mar Mikhaël qui, le 14 février 2006, avait scellé l'alliance entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre, dirigé à l’époque par le président de la République, Michel Aoun.
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