Chelsea à la croisée des chemins
Entre le processus de sélection de son futur propriétaire après la mise hors-jeu de Roman Abramovitch et les nombreux enjeux sportifs, à commencer par le quart de finale aller de Ligue des champions, mercredi (22h00, Beyrouth) contre le Real Madrid, Chelsea va connaître un mois d'avril capital pour son avenir.

Le tirage au sort n'a pas été tendre avec le tenant du titre en lui réservant le Real, tombeur du Paris SG, qui survole la Liga.

Les Blues avaient éliminé les Merengues en demi-finale l'an dernier, avec un bon nul 1-1 obtenu au Estadio Alfredo di Stefano et une solide victoire (2-0) au retour, les deux matches étant joués à huis-clos.

Différence de taille cette année: la qualification se jouera à Santiago Bernabeu et les stades seront pleins.

Chelsea a vu le gouvernement assouplir les restrictions imposées dans le cadre des sanctions financières contre son actuel propriétaire, l'oligarque russe Roman Abramovitch.

Les Londoniens ont notamment été autorisés à vendre des billets pour les matches de coupe et les déplacements de ses supporters à l'extérieur.

Stamford Bridge ne sonnera donc pas creux lors de ce mois d'avril chargé et une réaction des Blues est attendue après avoir bien mal préparé leur échéance européenne.

Samedi, ils ont craqué en dix minutes, après avoir ouvert le score en début de seconde période, contre le promu Brentford pour encaisser une sévère défaite 4-1 qui a fragilisé leur 3e place en Premier League.

Ne pas se laisser distraire

Ils n'ont plus que cinq points d'avance sur Tottenham (4e) et Arsenal (5e), alors que ces derniers comptent un match en moins et que, le 20 avril, ils viendront défier Chelsea.

Et entre la double confrontation avec le Real et le choc contre Arsenal, les Blues disputeront une demi-finale de la Coupe d'Angleterre contre Crystal Palace, à Wembley.

Il est donc primordial de ne pas se laisser distraire pour des Londoniens irréprochables jusqu'ici dans leur concentration sur le terrain, malgré tant d'incertitudes en dehors.


Samedi, ils ont pâti d'une atmosphère pesante après des protestations de supporters contre l'un des candidats au rachat du club, aux abords du stade, avant le match.

L'image de la famille Ricketts, propriétaire des Cubs, l'une des deux franchises de base-ball de Chicago, et qui avait déjà tenté une approche en 2018 pour acquérir Chelsea, a été entachée par des e-mails aux relents islamophobes du patriarche, Joe, 80 ans, même si celui-ci n'a plus de rôle au sein de la société familiale.

Son fil, Tom, s'est excusé à plusieurs reprises, qualifiant de "répugnants" les messages incriminés remontant à 2019.

Mais des centaines de supporters des Blues avaient manifesté avec ds pancartes "Non aux Ricketts ! Non au racisme !".

Offre choisie le 18

Une bien mauvaise nouvelle pour le consortium américain qui compte également les milliardaires Ken Griffin et Dan Gilbert, alors que le processus de vente entre dans sa phase finale.

Trois autres candidats au rachat ont été retenus par la banque d'affaires Raines, chargée de piloter le processus.

Les autres prétendants sont le co-propriétaire des LA Dodgers (baseball), Todd Boehly, lui aussi déjà intéressé par Chelsea, en 2019.

Le co-propriétaire des Boston Celtics (basket), Stephen Pagliuca, et une offre plus "british" menée par Martin Broughton, ancien président de British Airways et de Liverpool, associé à l'ancien athlète et président du comité d'organisation des JO-2012 de Londres, Sebastian Coe, complètent le quatuor.

Les offres finales doivent être soumises le 11 avril au plus tard et, le 18, Raines devrait soumettre son offre favorite au gouvernement britannique qui tranchera. Mais le soutien des supporters aux nouveaux propriétaires sera sans doute un critère important.

Thomas Tuchel espère néanmoins que, mercredi, tout le monde ne pensera qu'au terrain et à rien d'autre.

"J'espère que les supporters se rappellent qu'on a une équipe en lice dans trois compétitions, qui est à un moment crucial de sa saison et qu'ils ne devront pas être distraits aux abords du stade ou pendant le match. On a déjà suffisamment de choses à gérer en ce moment", avait-il pesté après la déroute contre Brentford.
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