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Des manifestants participent à une manifestation contre la crise économique à l'entrée de la résidence présidentielle à Colombo le 12 avril 2022. (AFP)
Le Sri Lanka, confronté à un endettement abyssal et un manque de liquidités, a officiellement annoncé être en défaut de paiement sur sa dette extérieure. La crise mondiale engendrée par la COVID-19 a complètement interrompu les flux touristiques qui constituaient la principale source de revenus du pays, une situation qui a été aggravé par des années de corruption et de mauvaise gestion des finances publiques. Le pays cherche actuellement à obtenir un renflouement du FMI sous la forme d'un prêt de 3 milliards de dollars américains sur trois ans.
Le Sri Lanka s'est déclaré en défaut de paiement mardi sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, alors que son président est confronté à une vive contestation populaire face à la pire crise économique de l'histoire de l'île.
"Nous ne sommes plus capables de rembourser la dette extérieure", a déclaré à la presse le gouverneur de la Banque centrale, Nandalal Weerasinghe. "Ceci est un défaut préventif et négocié. Nous l'avons annoncé aux créanciers", a-t-il ajouté. Le ministère des Finances a précisé que ce défaut de paiement concernait toutes les obligations extérieures, y compris les prêts accordés par des gouvernements étrangers, en prévision d'un sauvetage par le Fonds monétaire international (FMI), auprès duquel Colombo espère décrocher un soutien de quelque trois milliards de dollars sur trois ans.
"Le gouvernement ne prend cette mesure d'urgence qu'en dernier recours, afin d'éviter une nouvelle détérioration de la situation financière" du pays, selon le communiqué du ministère. "Le Sri Lanka suspendra les remboursements pendant une période intérimaire en attendant une restructuration ordonnée", a pour sa part déclaré à la presse le secrétaire au Trésor, Mahinda Siriwardena.
Les créanciers sont libres de capitaliser les intérêts qui leur sont dus ou d'opter pour un remboursement en roupies sri-lankaises, a-t-il ajouté.
Une situation de pénuries
Des semaines de coupures de courant et de graves pénuries de nourriture, de carburant et de produits pharmaceutiques ont plongé une grande partie des 22 millions d'habitants dans la misère, alors que le Sri Lanka connaît sa pire récession depuis son indépendance en 1948.
La crise, due à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays de sa manne touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon les économistes.
Le gouvernement a imposé une large interdiction des importations afin de préserver ses réserves de devises étrangères et de les utiliser pour le service de la dette. Ce mois, la frustration de la population à l'égard du gouvernement s'est largement répandue, et de longues files d'attente se forment désormais chaque jour sur l'île pour acheter les rares réserves d'essence, de gaz et de kérosène.
Dimanche, des médecins sri-lankais ont prévenu qu'ils étaient presque à court de médicaments vitaux, ajoutant que la crise économique risquait de faire plus de victimes sur l'île que la pandémie de coronavirus. Plusieurs établissements ont déjà suspendu des opérations de routine depuis le mois dernier parce qu'ils manquaient d'anesthésiques. L'Association médicale a souligné que même les opérations urgentes pourraient ne plus être possibles bientôt.
Le peuple appelle à la chute du régime
Les mesures annoncées par le pouvoir et la démission dimanche soir de la majorité des membres du gouvernement, n'est pour l'heure pas parvenue à apaiser la colère populaire.
Mardi, des milliers de personnes campaient devant le bureau du président Gotabaya Rajapaksa à Colombo, pour la quatrième journée consécutive de manifestations appelant à sa démission. L'année dernière, les agences de notation internationales ont abaissé la note du Sri Lanka, empêchant de facto le pays d'accéder aux marchés de capitaux étrangers pour obtenir les prêts nécessaires au financement des importations de nourriture, de carburant et de médicaments.
Le Sri Lanka a demandé un allègement de sa dette à l'Inde et à la Chine. Mais ces deux pays ont préféré lui offrir davantage de lignes de crédit pour acheter des produits de base. La Chine et le Japon détiennent chacun environ 10% de la dette extérieure du Sri Lanka, tandis que la part de l'Inde est inférieure à 5%. La plus grande part, soit 47%, est constituée d'emprunts sur le marché par le biais d'obligations souveraines internationales et d'autres instruments similaires.
Le défaut de paiement ne dissuadera pas la Chine d'accorder de nouveaux prêts au Sri Lanka, a déclaré à Pékin le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian. "La Chine a toujours fait de son mieux pour fournir de l'assistance au développement économique et social de Sri Lanka. Nous continuerons à le faire", a-t-il dit.
Le service de la dette du Sri Lanka pour l'année civile 2022 était estimé à un peu moins de 7 milliards de dollars, sur des réserves de seulement 1,9 milliard de dollars fin mars. Le gouvernement cherche à obtenir un renflouement du FMI alors que la monnaie locale a perdu un tiers de sa valeur au cours du mois dernier.
La semaine dernière, des responsables du ministère des Finances avaient déclaré à l'AFP que le gouvernement entendait proposer à ses créanciers une restructuration négociée de sa dette, afin d'éviter "un défaut de paiement dur".
Avec AFP
Le Sri Lanka s'est déclaré en défaut de paiement mardi sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, alors que son président est confronté à une vive contestation populaire face à la pire crise économique de l'histoire de l'île.
"Nous ne sommes plus capables de rembourser la dette extérieure", a déclaré à la presse le gouverneur de la Banque centrale, Nandalal Weerasinghe. "Ceci est un défaut préventif et négocié. Nous l'avons annoncé aux créanciers", a-t-il ajouté. Le ministère des Finances a précisé que ce défaut de paiement concernait toutes les obligations extérieures, y compris les prêts accordés par des gouvernements étrangers, en prévision d'un sauvetage par le Fonds monétaire international (FMI), auprès duquel Colombo espère décrocher un soutien de quelque trois milliards de dollars sur trois ans.
"Le gouvernement ne prend cette mesure d'urgence qu'en dernier recours, afin d'éviter une nouvelle détérioration de la situation financière" du pays, selon le communiqué du ministère. "Le Sri Lanka suspendra les remboursements pendant une période intérimaire en attendant une restructuration ordonnée", a pour sa part déclaré à la presse le secrétaire au Trésor, Mahinda Siriwardena.
Les créanciers sont libres de capitaliser les intérêts qui leur sont dus ou d'opter pour un remboursement en roupies sri-lankaises, a-t-il ajouté.
Une situation de pénuries
Des semaines de coupures de courant et de graves pénuries de nourriture, de carburant et de produits pharmaceutiques ont plongé une grande partie des 22 millions d'habitants dans la misère, alors que le Sri Lanka connaît sa pire récession depuis son indépendance en 1948.
La crise, due à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays de sa manne touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon les économistes.
Le gouvernement a imposé une large interdiction des importations afin de préserver ses réserves de devises étrangères et de les utiliser pour le service de la dette. Ce mois, la frustration de la population à l'égard du gouvernement s'est largement répandue, et de longues files d'attente se forment désormais chaque jour sur l'île pour acheter les rares réserves d'essence, de gaz et de kérosène.
Dimanche, des médecins sri-lankais ont prévenu qu'ils étaient presque à court de médicaments vitaux, ajoutant que la crise économique risquait de faire plus de victimes sur l'île que la pandémie de coronavirus. Plusieurs établissements ont déjà suspendu des opérations de routine depuis le mois dernier parce qu'ils manquaient d'anesthésiques. L'Association médicale a souligné que même les opérations urgentes pourraient ne plus être possibles bientôt.
Le peuple appelle à la chute du régime
Les mesures annoncées par le pouvoir et la démission dimanche soir de la majorité des membres du gouvernement, n'est pour l'heure pas parvenue à apaiser la colère populaire.
Mardi, des milliers de personnes campaient devant le bureau du président Gotabaya Rajapaksa à Colombo, pour la quatrième journée consécutive de manifestations appelant à sa démission. L'année dernière, les agences de notation internationales ont abaissé la note du Sri Lanka, empêchant de facto le pays d'accéder aux marchés de capitaux étrangers pour obtenir les prêts nécessaires au financement des importations de nourriture, de carburant et de médicaments.
Le Sri Lanka a demandé un allègement de sa dette à l'Inde et à la Chine. Mais ces deux pays ont préféré lui offrir davantage de lignes de crédit pour acheter des produits de base. La Chine et le Japon détiennent chacun environ 10% de la dette extérieure du Sri Lanka, tandis que la part de l'Inde est inférieure à 5%. La plus grande part, soit 47%, est constituée d'emprunts sur le marché par le biais d'obligations souveraines internationales et d'autres instruments similaires.
Le défaut de paiement ne dissuadera pas la Chine d'accorder de nouveaux prêts au Sri Lanka, a déclaré à Pékin le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian. "La Chine a toujours fait de son mieux pour fournir de l'assistance au développement économique et social de Sri Lanka. Nous continuerons à le faire", a-t-il dit.
Le service de la dette du Sri Lanka pour l'année civile 2022 était estimé à un peu moins de 7 milliards de dollars, sur des réserves de seulement 1,9 milliard de dollars fin mars. Le gouvernement cherche à obtenir un renflouement du FMI alors que la monnaie locale a perdu un tiers de sa valeur au cours du mois dernier.
La semaine dernière, des responsables du ministère des Finances avaient déclaré à l'AFP que le gouvernement entendait proposer à ses créanciers une restructuration négociée de sa dette, afin d'éviter "un défaut de paiement dur".
Avec AFP
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