L'union sacrée occidentale des sanctions contre la Russie a déjà mis à mal la Chine sur la scène internationale en raison de sa relation privilégiée avec Moscou. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen représente la volonté de Washington de passer à l'offensive sur ce point en avertissant Pékin du risque de limiter son "intégration" dans l'économie mondiale. Elle a par ailleurs appelé à réformer les grandes institutions économiques mondiales, comme le FMI.
Pékin est resté un partenaire de Moscou malgré l'invasion de l'Ukraine. "La Chine a récemment affirmé sa relation spéciale avec la Russie. J'espère ardemment que la Chine fera quelque chose de positif de cette relation et aidera à mettre fin à cette guerre", a déclaré Mme Yellen. Et d'avertir le géant asiatique qu'"à l'avenir, il sera de plus en plus difficile de séparer les questions économiques des considérations plus larges d'intérêt national, y compris la sécurité nationale".
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont pris plusieurs séries de sanctions économiques et financières contre la Russie, notamment des gels d'avoirs et des interdictions de transactions contre les grandes banques russes. Ces mesures doivent forcer "le Kremlin à choisir entre soutenir son économie et financer la suite de la guerre brutale de (Vladimir) Poutine", a rappelé Janet Yellen.
Réformer les institutions internationales
La secrétaire au Trésor a également appelé à une réforme des grandes institutions économiques mondiales, estimant que la guerre en Ukraine prouvait la nécessité de faire évoluer des organisations comme le Fonds monétaire international. "Nous devons moderniser nos institutions existantes - le FMI et les banques multilatérales de développement - pour qu'elles soient adaptées au 21e siècle, où les défis et les risques sont de plus en plus mondiaux", a-t-elle déclaré, à cinq jours du début des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se dérouleront de nouveau en mode hybride.
Mme Yellen a notamment appelé à regarder "la gouvernance de l'institution, pour s'assurer qu'elle reflète à la fois l'économie mondiale actuelle et les engagements des membres envers les principes et objectifs sous-jacents du FMI".
"Certains diront peut-être que ce n'est pas le moment de voir les choses en grand", a reconnu la ministre. "Mais je pense que c'est le bon moment pour réparer les failles dans notre système financier international, qui nous posent problème en temps réel."
Avec AFP
Commentaires