Depuis mercredi, des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou encore Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
Aux fenêtres du bâtiment emblématique, où était pendue une banderole "Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde", des étudiants, certains vêtus de noir et portant masques ou cagoules, écrivaient sur un tableau des messages à destination des manifestants venus participer à une assemblée générale.
Vers 13H30, les CRS ont repoussé les étudiants rassemblés sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessés. Les jeunes, certains les yeux rougis, ont reculé en chantant "Et tout le monde déteste la police".
Les étudiants aux fenêtres ont lancé des objets tels que poubelle, extincteurs, bouteilles ou même mobilier, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"La peste et le choléra"
"Macron et Le Pen, ils ne nous représentent pas du tout. Ce sont deux options aussi mauvaises l'une que l'autre et on en a marre de devoir choisir entre la peste et le choléra", explique à l'AFP Clémence, 23 ans, étudiante en Master d'anglais à la Sorbonne, le visage recouvert d'un foulard blanc. "On se demande quel avenir on aura dans quelques années. On s'inquiète pour le climat, la précarité, le climat politique".
"On va avoir cinq ans d'ultralibéralisme ou de fascisme. C'est une catastrophe pour notre génération. On estime que cette élection nous a été volée et c'est notre avenir qui nous est volé. On réagit", ajoute Eli, étudiant en master de philo à la Sorbonne, qui lui non plus ne veut pas donner son nom de famille.
La direction de la communication de Paris 1 a expliqué que les cours étaient "maintenus en distanciel" jusqu'au "samedi 16 avril inclus". L'ensemble des sites (une dizaine, dont celui de Tolbiac) sont "fermés aux étudiants, mais ouverts aux personnels".
Les entrées du campus de Sciences Po Paris à Nancy ont été bloquées mercredi et 80 personnes selon la préfecture se sont rassemblées jeudi devant l'antenne de Reims.
A Paris, 150 étudiants ont bloqué l'entrée de Science Po Paris au 27 rue Saint-Guillaume, où a notamment étudié le président Emmanuel Macron. Des banderoles indiquaient: "Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers", "Non à l'extrême droite", "Féministes antifascistes".
"La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes", dit à l'AFP Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année syndiqué à Solidaires, un syndicat qui soutient ce mouvement.
"C'est un vent de révolte et de rejet de la situation", a-t-il poursuivi. "On s'inscrit dans cette continuité-là, en mobilisant cette école qui est un lieu emblématique de la Macronie, son système, son idéologie et des personnes qui la fabriquent. C'est important pour nous de montrer que même dans ces lieux-là, on se mobilise".
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