©Distribution de l'aide alimentaire pour les déplacés au Yémen victime d'une guerre larvée depuis 2017. (AFP)
"La hausse des prix des denrées alimentaires pourrait avoir des effets considérables, au-delà de l'augmentation de l'insécurité alimentaire", écrit l'institution dans ses dernières prévisions économiques, soulignant que "historiquement, dans la région MENA, les augmentations des prix du pain ont contribué à davantage de troubles sociaux et de conflits".
La Russie et l'Ukraine sont d'importants producteurs et exportateurs mondiaux de céréales et d'engrais nécessaires à l'agriculture. La Russie est également un acteur clé du marché de l'énergie.
Dans la région MENA, qui dépend fortement des approvisionnements en blé de ces deux pays, le conflit va "probablement exacerber les pressions inflationnistes provoquées par la pandémie de Covid-19", souligne le rapport.
Selon la Banque mondiale, le taux d'inflation devrait passer de 1,2% en 2021 à 3% cette année dans les riches pays du Golfe producteurs de pétrole. Les pays importateurs, eux, subiront une inflation de 3,7%, contre 1,4% l'an dernier.
Pour certains pays importateurs de pétrole, "les subventions alimentaires seront difficiles à maintenir avec des ressources limitées", prévient l'organisation.
La hausse des prix du pétrole devrait toutefois bénéficier aux riches pays producteurs de brut et tirer la croissance régionale à 5,2% en 2022, au plus haut depuis 2016.
"La région dans son ensemble est soutenue par le pétrole" et se porte "beaucoup mieux" que d'autres, explique à l'AFP Daniel Lederman, économiste en chef pour la région MENA. Mais la croissance y est néanmoins "insuffisante et inégale".
"Insuffisante car beaucoup d'économies de la région restent plus pauvres, en terme de PIB par habitant, qu'elles ne l'étaient en 2019, avant la pandémie", poursuit l'économiste.
Et "inégale car les pays qui se rétabliront le plus vite en 2022 sont les exportateurs de pétrole, alors que les importateurs devraient souffrir".
"Lorsque les prix de l'énergie et des denrées alimentaires augmentent, ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui en pâtissent", conclut Daniel Lederman.
AFP
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