©Le tableau intitulé "Into the Breach" honorant Kayla Mueller, travailleuse humanitaire assassinée par Daesh, commémore le raid militaire américain de 2019, du nom de Kayla Mueller, qui a tué le chef terroriste de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi en Syrie. (AFP)
Plusieurs années après la chute de l'État Islamique, des membres de la sinistre cellule des "Beatles" responsable de la détention et de l'exécution de plusieurs dizaines d'otages ont été jugés par la justice américaine. El Shafee El-Sheikh a été reconnu coupable de la capture et la mort de journalistes et travailleurs humanitaires et encourt la réclusion à perpétuité. Un autre membre du groupe, Alexanda Kotey sera fixé sur sa peine le 29 avril prochain.
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El Shafee el-Sheikh, membre de la sinistre cellule des "Beatles" au sein du groupe jihadiste Etat islamique (EI), a été reconnu coupable jeudi par un tribunal américain d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la mort de quatre otages américains en Syrie, un verdict salué par les familles des victimes.
Accusé d'être membre de ce trio sanguinaire, surnommé ainsi par les otages en raison de leur accent britannique, il était jugé à Alexandria, près de Washington, pour la capture et la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, et pour son soutien à une organisation terroriste.
Le jury de ce procès devant un tribunal fédéral n'a mis que 12 heures pour le déclarer coupable des huit chefs d'accusation qui pesaient contre lui. Il n'a pas réagi à l'annonce du verdict, alors que des membres des familles des victimes, présents à l'audience, avaient les larmes aux yeux.
Âgé de 33 ans, El Shafee el-Sheikh a choisi de garder le silence tout au long de ce premier procès d'importance contre le groupe extrémiste aux États-Unis, qui a duré deux semaines. Par la voix de son avocate, il a admis avoir rejoint les rangs de l'État Islamique tout en niant être l'un des "Beatles". "C'est un jour où nous n'avons pas eu besoin de bombes ou de balles pour obtenir justice", a déclaré après le verdict Diane Foley, qui s'était battue pour faire libérer son fils finalement exécuté en 2014. "Je pense vraiment que la justice l'a emporté".
La fermeture d'un chapitre monstrueux
Carl Mueller, le père de la jeune humanitaire enlevée en 2013 et déclarée morte en 2015 par l'EI, s'est aussi félicité de l'issue du procès. "Nous avons tous vu le meilleur du système judiciaire américain", a-t-il dit aux côtés de sa femme, Marsha, qui avait livré un témoignage poignant la semaine dernière. Sa sentence doit être prononcée le 12 août. Il encourt la réclusion à perpétuité, une peine "probablement pire que la peine de mort", a estimé M. Mueller.
"Un crime terroriste ouvre une blessure béante dans une société, seule la justice peut mettre un terme à un tel chapitre monstrueux", a commenté le journaliste français Nicolas Hénin, otage entre 2013 et 2014 et qui avait témoigné de la cruauté de ses geôliers. "Elle ne ramène pas les morts, ne guérit pas toutes les blessures, mais elle apaise. Elle désigne qui est coupable, qui est victime et elle ramène un peu d'ordre", a-t-il dit dans un message à l'AFP.
Cette cellule aurait supervisé la détention, entre 2012 et 2015, d'au moins 27 otages originaires d'une quinzaine de pays (Royaume-Uni, Japon, Espagne, France, Danemark, Nouvelle-Zélande, Pérou...), et mis en scène l'exécution d'une dizaine d'entre eux dans d'insoutenables vidéos de propagande.
Pendant le procès, une dizaine d'anciens otages ont livré des témoignages effrayants sur les violences subies durant leur captivité: simulation de noyade, tabassage systématique, tortures psychologiques... Ils ont décrit des hommes qui formaient une véritable "équipe" et se distinguaient par "leur sadisme", toujours "masqués" et "gantés", qui interdisaient de les regarder et distribuaient les coups sans compter.
Une enquête complexe
Mercredi, avant la délibération du jury, le procureur Raj Parekh a assuré que l'accusation avait rassemblé "une mosaïque de preuves" démontrant qu'il faisait partie d'un "complot terrifiant et inhumain", qui a "résulté dans la mort" de captifs américains, britanniques et japonais.
Pour l'accusation, El Shafee el-Sheikh était "Ringo" alors que certains otages semblaient penser qu'il était "George". Il n'a jamais été réellement identifié comme membre du groupe par les ex-otages appelés à la barre, qui avaient toujours vu les membres de ce trio masqués.
El Shafee el-Sheikh avait été arrêté avec Alexanda Kotey, un autre des "Beatles", par les forces kurdes en Syrie en 2018. En détention, il avait admis devant des journalistes avoir été "sans compassion" avec des otages placés sous sa supervision.
Ils avaient été transférés aux États-Unis pour être jugés, mais Alexanda Kotey a choisi de plaider coupable et sera fixé sur sa peine le 29 avril. Pour les juger, Washington avait promis de ne pas requérir la peine de mort.
L'autre membre du groupe, Mohammed Emwazi, a été tué dans une attaque de drones en 2015. Surnommé "Jihadi John", il avait été identifié après être apparu avec un couteau de boucher sur des vidéos de propagande de l'EI mettant en scène la décapitation d'otages occidentaux.
Avec AFP
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El Shafee el-Sheikh, membre de la sinistre cellule des "Beatles" au sein du groupe jihadiste Etat islamique (EI), a été reconnu coupable jeudi par un tribunal américain d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la mort de quatre otages américains en Syrie, un verdict salué par les familles des victimes.
Accusé d'être membre de ce trio sanguinaire, surnommé ainsi par les otages en raison de leur accent britannique, il était jugé à Alexandria, près de Washington, pour la capture et la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, et pour son soutien à une organisation terroriste.
Le jury de ce procès devant un tribunal fédéral n'a mis que 12 heures pour le déclarer coupable des huit chefs d'accusation qui pesaient contre lui. Il n'a pas réagi à l'annonce du verdict, alors que des membres des familles des victimes, présents à l'audience, avaient les larmes aux yeux.
Âgé de 33 ans, El Shafee el-Sheikh a choisi de garder le silence tout au long de ce premier procès d'importance contre le groupe extrémiste aux États-Unis, qui a duré deux semaines. Par la voix de son avocate, il a admis avoir rejoint les rangs de l'État Islamique tout en niant être l'un des "Beatles". "C'est un jour où nous n'avons pas eu besoin de bombes ou de balles pour obtenir justice", a déclaré après le verdict Diane Foley, qui s'était battue pour faire libérer son fils finalement exécuté en 2014. "Je pense vraiment que la justice l'a emporté".
La fermeture d'un chapitre monstrueux
Carl Mueller, le père de la jeune humanitaire enlevée en 2013 et déclarée morte en 2015 par l'EI, s'est aussi félicité de l'issue du procès. "Nous avons tous vu le meilleur du système judiciaire américain", a-t-il dit aux côtés de sa femme, Marsha, qui avait livré un témoignage poignant la semaine dernière. Sa sentence doit être prononcée le 12 août. Il encourt la réclusion à perpétuité, une peine "probablement pire que la peine de mort", a estimé M. Mueller.
"Un crime terroriste ouvre une blessure béante dans une société, seule la justice peut mettre un terme à un tel chapitre monstrueux", a commenté le journaliste français Nicolas Hénin, otage entre 2013 et 2014 et qui avait témoigné de la cruauté de ses geôliers. "Elle ne ramène pas les morts, ne guérit pas toutes les blessures, mais elle apaise. Elle désigne qui est coupable, qui est victime et elle ramène un peu d'ordre", a-t-il dit dans un message à l'AFP.
Cette cellule aurait supervisé la détention, entre 2012 et 2015, d'au moins 27 otages originaires d'une quinzaine de pays (Royaume-Uni, Japon, Espagne, France, Danemark, Nouvelle-Zélande, Pérou...), et mis en scène l'exécution d'une dizaine d'entre eux dans d'insoutenables vidéos de propagande.
Pendant le procès, une dizaine d'anciens otages ont livré des témoignages effrayants sur les violences subies durant leur captivité: simulation de noyade, tabassage systématique, tortures psychologiques... Ils ont décrit des hommes qui formaient une véritable "équipe" et se distinguaient par "leur sadisme", toujours "masqués" et "gantés", qui interdisaient de les regarder et distribuaient les coups sans compter.
Une enquête complexe
Mercredi, avant la délibération du jury, le procureur Raj Parekh a assuré que l'accusation avait rassemblé "une mosaïque de preuves" démontrant qu'il faisait partie d'un "complot terrifiant et inhumain", qui a "résulté dans la mort" de captifs américains, britanniques et japonais.
Pour l'accusation, El Shafee el-Sheikh était "Ringo" alors que certains otages semblaient penser qu'il était "George". Il n'a jamais été réellement identifié comme membre du groupe par les ex-otages appelés à la barre, qui avaient toujours vu les membres de ce trio masqués.
El Shafee el-Sheikh avait été arrêté avec Alexanda Kotey, un autre des "Beatles", par les forces kurdes en Syrie en 2018. En détention, il avait admis devant des journalistes avoir été "sans compassion" avec des otages placés sous sa supervision.
Ils avaient été transférés aux États-Unis pour être jugés, mais Alexanda Kotey a choisi de plaider coupable et sera fixé sur sa peine le 29 avril. Pour les juger, Washington avait promis de ne pas requérir la peine de mort.
L'autre membre du groupe, Mohammed Emwazi, a été tué dans une attaque de drones en 2015. Surnommé "Jihadi John", il avait été identifié après être apparu avec un couteau de boucher sur des vidéos de propagande de l'EI mettant en scène la décapitation d'otages occidentaux.
Avec AFP
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