©Les militaires français sont devenus indésirables depuis l'arrivée au pouvoir de la junte malienne. (Photo by Steeve JORDAN / AFP)
La France aura achevé de retirer sa force Barkhane du Mali "vers la fin de l'été", a confirmé dans un entretien avec l'AFP le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, en visite officielle au Gabon.
Et au Mali - où les militaires français sont devenus indésirables depuis l'arrivée au pouvoir d'une junte "otage", selon Paris, de mercenaires de la société de sécurité russe Wagner - comme chez ses voisins où la France veut "ré-articuler" sa présence militaire au Sahel, "le combat contre le terrorisme doit être mené d'abord par les armées africaines", insistait vendredi soir le général Burkhard.
Le retrait de Barkhane crée-t-il un vide au Mali et au-delà ou bien les forces maliennes ont réussi à le combler ?
Réponse: "Nous ne sommes pas encore désengagés, nous sommes en train de nous ré-articuler hors du Mali. Nous n’avons pas encore libéré les emprises.
Nos opérations sont concentrées pour appuyer le désengagement et les mouvements logistiques. Nous sommes encore engagés contre les groupes terroristes.
L'hiver dernier, nous avons désengagé tous les postes du nord à Tessalit, Kidal, Tombouctou. Pour autant, la situation est restée stable, parce que nous ne sommes pas les seuls à agir. Les forces armées maliennes (Fama) sont là, et il y a la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma) et la mission de formation de l'Union européenne (EUTM), le maillage est quand même assez important.
Il va falloir que les Maliens compensent effectivement le départ de Barkhane et qu’ils trouvent des moyens pour assurer la sécurisation des zones que nous allons quitter. Notre désengagement se fait en liaison avec les Fama.
J’ai donné des consignes très claires pour que nous quittions le Mali en bon ordre et en sécurité tout en gardant une bonne relation avec les Fama. Mon homologue malien a donné des ordres identiques à ses unités. Nous allons quitter Gossi (centre) en liaison avec les Fama. La lutte contre le terrorisme continue pour nous et pour les armées sahéliennes.
Le désengagement est une opération complexe d’un point de vue sécuritaire et logistique, son déroulement dépend de beaucoup de paramètres. Il y a encore des opérations contre les groupes terroristes au Mali. Nous avons neutralisé, il y a un peu plus de 10 jours, une trentaine de jihadistes de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). La ré-articulation de la force Barkhane hors du Mali sera achevée vers la fin de l’été".
Comment voyez vous l’évolution de la présence militaire française au Niger ?
R: "Je la vois de la manière qui sera définie par les autorités nigériennes. L'intensité et le niveau d’engagement, ce sont les autorités nigériennes qui vont les fixer. Nous sommes en train de faire le point, nous leur avons dit que nous étions prêts à continuer à les appuyer.
Le président Mohamed Bazoum s'est positionné, ce sont eux qui vont décider sur cette question. Soit ils veulent que nous restions engagés au même niveau, soit ils veulent l'augmenter, ou alors continuer avec des moyens différents. Ils fixeront le curseur, ce n’est pas nous. Le combat contre le terrorisme doit être d’abord conduit par les armées africaines, sous peine de ne pas trouver de solution".
Peut-il y avoir un renforcement de la présence de Barkhane au Tchad ?
R: "Il peut y avoir un renforcement en terme de redistribution, notamment avec le redéploiement de nos moyens aériens. Ce qui est sûr, c’est que la France appuie le Tchad dans la lutte contre le terrorisme.
Le Tchad est un allié extrêmement sérieux et courageux, c’est le pays qui a accepté de déployer des troupes en dehors de ses frontières et qui participe à la Minusma. Mais c’est aussi un pays qui est soumis à des pressions et des menaces multidirectionnelles, au nord avec des menaces plutôt intérieures, au sud, avec le lac Tchad et la menace jihadistes, et avec la Centrafrique qui n'est plus vraiment contrôlée.
Le Tchad est un peu pénalisé par le désordre de certains pays à ses frontières. Pour autant, tout cela semble actuellement assez maitrisé".
Avec AFP
Et au Mali - où les militaires français sont devenus indésirables depuis l'arrivée au pouvoir d'une junte "otage", selon Paris, de mercenaires de la société de sécurité russe Wagner - comme chez ses voisins où la France veut "ré-articuler" sa présence militaire au Sahel, "le combat contre le terrorisme doit être mené d'abord par les armées africaines", insistait vendredi soir le général Burkhard.
Le retrait de Barkhane crée-t-il un vide au Mali et au-delà ou bien les forces maliennes ont réussi à le combler ?
Réponse: "Nous ne sommes pas encore désengagés, nous sommes en train de nous ré-articuler hors du Mali. Nous n’avons pas encore libéré les emprises.
Nos opérations sont concentrées pour appuyer le désengagement et les mouvements logistiques. Nous sommes encore engagés contre les groupes terroristes.
L'hiver dernier, nous avons désengagé tous les postes du nord à Tessalit, Kidal, Tombouctou. Pour autant, la situation est restée stable, parce que nous ne sommes pas les seuls à agir. Les forces armées maliennes (Fama) sont là, et il y a la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma) et la mission de formation de l'Union européenne (EUTM), le maillage est quand même assez important.
Il va falloir que les Maliens compensent effectivement le départ de Barkhane et qu’ils trouvent des moyens pour assurer la sécurisation des zones que nous allons quitter. Notre désengagement se fait en liaison avec les Fama.
J’ai donné des consignes très claires pour que nous quittions le Mali en bon ordre et en sécurité tout en gardant une bonne relation avec les Fama. Mon homologue malien a donné des ordres identiques à ses unités. Nous allons quitter Gossi (centre) en liaison avec les Fama. La lutte contre le terrorisme continue pour nous et pour les armées sahéliennes.
Le désengagement est une opération complexe d’un point de vue sécuritaire et logistique, son déroulement dépend de beaucoup de paramètres. Il y a encore des opérations contre les groupes terroristes au Mali. Nous avons neutralisé, il y a un peu plus de 10 jours, une trentaine de jihadistes de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). La ré-articulation de la force Barkhane hors du Mali sera achevée vers la fin de l’été".
Comment voyez vous l’évolution de la présence militaire française au Niger ?
R: "Je la vois de la manière qui sera définie par les autorités nigériennes. L'intensité et le niveau d’engagement, ce sont les autorités nigériennes qui vont les fixer. Nous sommes en train de faire le point, nous leur avons dit que nous étions prêts à continuer à les appuyer.
Le président Mohamed Bazoum s'est positionné, ce sont eux qui vont décider sur cette question. Soit ils veulent que nous restions engagés au même niveau, soit ils veulent l'augmenter, ou alors continuer avec des moyens différents. Ils fixeront le curseur, ce n’est pas nous. Le combat contre le terrorisme doit être d’abord conduit par les armées africaines, sous peine de ne pas trouver de solution".
Peut-il y avoir un renforcement de la présence de Barkhane au Tchad ?
R: "Il peut y avoir un renforcement en terme de redistribution, notamment avec le redéploiement de nos moyens aériens. Ce qui est sûr, c’est que la France appuie le Tchad dans la lutte contre le terrorisme.
Le Tchad est un allié extrêmement sérieux et courageux, c’est le pays qui a accepté de déployer des troupes en dehors de ses frontières et qui participe à la Minusma. Mais c’est aussi un pays qui est soumis à des pressions et des menaces multidirectionnelles, au nord avec des menaces plutôt intérieures, au sud, avec le lac Tchad et la menace jihadistes, et avec la Centrafrique qui n'est plus vraiment contrôlée.
Le Tchad est un peu pénalisé par le désordre de certains pays à ses frontières. Pour autant, tout cela semble actuellement assez maitrisé".
Avec AFP
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