Ce samedi 16 avril, cent cinquante militants déterminés se sont réunis pour la première fois dans un grand hôtel de Byblos, à quelques kilomètres de Beyrouth, pour soutenir une liste d’indépendants qui se présentent aux élections législatives du 15 mai, avec la volonté farouche de « dégager » les partis politiques dominants, qui sont prêts à en découdre pour conserver leur mainmise sur le Liban.
Le paradoxe libanais, le voici : un sondage, commandé par la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) et réalisé par la société Statistics Lebanon, montre que 25% des électeurs libanais pensent voter pour des listes indépendantes dont les représentants revendiquent l’héritage des grandes mobilisations populaires des années 2019-2021.
Dans le même temps, ces nouveaux venus admettent qu’ils ne croient guère à leurs chances de s’imposer dans la plupart des circonscriptions. «Dans notre pays, explique un mathématicien venu soutenir à Byblos ce samedi 16 avril la liste d’indépendants, ce sont toujours les grands partis traditionnels qui se partagent le gâteau». Ce même jour, et ailleurs au Liban, des nervis de ces milices armées qui empoisonnent le pays empêchaient des candidats de l’opposition de se réunir. La bataille sera rude. On parle de seulement une dizaine d’indépendants élus au final.
Une certitude, les grands féodaux qui se partagent le pouvoir depuis tant d’années sont bien décidés à ne laisser que des miettes aux héritiers des grandes manifestations populaires, toujours aussi déterminés à obtenir le départ des élites politiques et financières du pays.
Un blogueur tête de gondole !
Pour la première réunion de leur liste, les cinq candidats indépendants menés par un dentiste, Ghassan Germanos dans la région de Byblos, avaient réuni près de cent cinquante personnes. Une ambiance chaleureuse, les sièges sagement alignés, une bouteille d’eau pour chaque sympathisant, beaucoup de femmes, peu de jeunes, une classe d’âge entre 30 et 50 ans surreprésentée, une forte représentation de cadres et de professions libérales. Soit une assemblée studieuse et déterminée à reprendre le contrôle d’existences bouleversées dans un monde chancelant. Du genre de celles que réunit le courant écologiste dans les grandes villes françaises !
Après une minute de silence en mémoire des morts de l’explosion du 4 août 2020, au Port, tous les intervenants dénoncent pêle-mêle «le népotisme», «les oligarchies», «l’absence de perspective» et «les agissements du président Aoun». Un des cinq candidats, homme d’affaires chiite, appelle à la libération du Sud Liban, fief du Hezbollah. Beaucoup, comme lui, prennent à partie le mouvement chiite, qui serait la cause de tous les maux du Liban.
Lors de ce baptême du feu, on découvre parmi les initiateurs de la liste une star d’internet, Pierre Hachach, suivi par plusieurs dizaines de « followers » et enthousiastes à l’idée de prolonger par un engagement politique ses vidéos remarquées sur Facebook contre le président Aoun et son gendre Gebran Bassil, le successeur désigné.
Les indécis, ultime espoir
Venu en voisin. La tête de liste des indépendants de la circonscription de Baabda, Michel Chamoun, trente ans à peine, a démarré son parcours politique voici dix ans aux «Forces Libanaises» de Samir Geagea. Blessé au dos et à la main droite par des balles en caoutchouc tirées par les forces de l’ordre lors d’une manifestation au centre-ville, le 19 janvier 2020, il prend alors fait et cause pour la Révolution. «Aux législatives de 2018, ma circonscription ne comptait que 80.000 électeurs sur 170.000 inscrits. Nous allons convaincre les indécis pour gagner».
La première réunion de la liste de Michel Chamoun aura lieu mardi prochain. Il lui reste juste un mois, comme à ceux de Byblos, pour éradiquer le système confessionnel et clientéliste né lors de l’Indépendance en 1943 ! Ce n’est pas gagné d’avance.
Mondafrique
Le paradoxe libanais, le voici : un sondage, commandé par la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) et réalisé par la société Statistics Lebanon, montre que 25% des électeurs libanais pensent voter pour des listes indépendantes dont les représentants revendiquent l’héritage des grandes mobilisations populaires des années 2019-2021.
Dans le même temps, ces nouveaux venus admettent qu’ils ne croient guère à leurs chances de s’imposer dans la plupart des circonscriptions. «Dans notre pays, explique un mathématicien venu soutenir à Byblos ce samedi 16 avril la liste d’indépendants, ce sont toujours les grands partis traditionnels qui se partagent le gâteau». Ce même jour, et ailleurs au Liban, des nervis de ces milices armées qui empoisonnent le pays empêchaient des candidats de l’opposition de se réunir. La bataille sera rude. On parle de seulement une dizaine d’indépendants élus au final.
Une certitude, les grands féodaux qui se partagent le pouvoir depuis tant d’années sont bien décidés à ne laisser que des miettes aux héritiers des grandes manifestations populaires, toujours aussi déterminés à obtenir le départ des élites politiques et financières du pays.
Un blogueur tête de gondole !
Pour la première réunion de leur liste, les cinq candidats indépendants menés par un dentiste, Ghassan Germanos dans la région de Byblos, avaient réuni près de cent cinquante personnes. Une ambiance chaleureuse, les sièges sagement alignés, une bouteille d’eau pour chaque sympathisant, beaucoup de femmes, peu de jeunes, une classe d’âge entre 30 et 50 ans surreprésentée, une forte représentation de cadres et de professions libérales. Soit une assemblée studieuse et déterminée à reprendre le contrôle d’existences bouleversées dans un monde chancelant. Du genre de celles que réunit le courant écologiste dans les grandes villes françaises !
Après une minute de silence en mémoire des morts de l’explosion du 4 août 2020, au Port, tous les intervenants dénoncent pêle-mêle «le népotisme», «les oligarchies», «l’absence de perspective» et «les agissements du président Aoun». Un des cinq candidats, homme d’affaires chiite, appelle à la libération du Sud Liban, fief du Hezbollah. Beaucoup, comme lui, prennent à partie le mouvement chiite, qui serait la cause de tous les maux du Liban.
Lors de ce baptême du feu, on découvre parmi les initiateurs de la liste une star d’internet, Pierre Hachach, suivi par plusieurs dizaines de « followers » et enthousiastes à l’idée de prolonger par un engagement politique ses vidéos remarquées sur Facebook contre le président Aoun et son gendre Gebran Bassil, le successeur désigné.
Les indécis, ultime espoir
Venu en voisin. La tête de liste des indépendants de la circonscription de Baabda, Michel Chamoun, trente ans à peine, a démarré son parcours politique voici dix ans aux «Forces Libanaises» de Samir Geagea. Blessé au dos et à la main droite par des balles en caoutchouc tirées par les forces de l’ordre lors d’une manifestation au centre-ville, le 19 janvier 2020, il prend alors fait et cause pour la Révolution. «Aux législatives de 2018, ma circonscription ne comptait que 80.000 électeurs sur 170.000 inscrits. Nous allons convaincre les indécis pour gagner».
La première réunion de la liste de Michel Chamoun aura lieu mardi prochain. Il lui reste juste un mois, comme à ceux de Byblos, pour éradiquer le système confessionnel et clientéliste né lors de l’Indépendance en 1943 ! Ce n’est pas gagné d’avance.
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