"La police a tiré plusieurs coups de semonce. Trois personnes semblent avoir été touchées par des ricochets et sont actuellement soignées à l'hôpital", a écrit la police dans un communiqué. Les trois blessés, dont l'état n'est pas connu, sont également "en état d'arrestation, soupçonnés de crime", est-il précisé.
C'est le deuxième affrontement de ce type en quatre jours à Norrköping. La première fois, les manifestants avaient protesté contre un rassemblement du groupuscule anti-immigration et anti-Islam "Ligne dure", dirigé par le Dano-Suédois Rasmus Paludan, 40 ans.
Jeudi et vendredi, environ 12 policiers ont été blessés lors de ces affrontements.
Portrait d'un provocateur
Bi-national, Rasmus Paludan, qui entend se présenter aux élections législatives suédoises en septembre mais ne compte pour le moment pas les signatures nécessaires pour faire acte de candidature, fait actuellement une "tournée" en Suède où il se rend dans des quartiers à forte population musulmane pour y brûler le Coran.
En 2019, cet avocat de formation, qui a été condamné pour injures racistes, avait déjà tenté sa chance au Danemark, son pays natal, où il avait rassemblé à peine 10.000 voix. En novembre 2020, il avait été arrêté en France puis expulsé. Cinq autres militants avaient été arrêtés en Belgique peu après, accusés d'avoir voulu "propager la haine" en brûlant un Coran à Bruxelles.
Youtubeur à ses heures perdues, il a provoqué des incidents à plusieurs reprises ces dernières années. En 2019, il avait brûlé un Coran entouré de bacon et avait été bloqué pendant un mois par Facebook après la publication d'une photo amalgamant immigration et criminalité.
Impact diplomatique
À la suite de ces événements, la diplomatie irakienne a annoncé dans un communiqué avoir convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois. Elle estime que laisser manifester des partisans d'extrême droite souhaitant brûler une copie du Coran est un acte "provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré".
Et elle met en garde contre les "graves répercussions" de cette affaire sur les "relations entre la Suède et les musulmans en général, que ce soit dans les pays musulmans ou arabes, ou dans les communautés musulmanes en Europe".
Avec AFP
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