©Le ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov lors de sa rencontre avec son homologue malien Abdoulaye Diop à Moscou en 2021. (AFP)
"Nous recevons ce deuxième lot d'équipements militaires en provenance de la Russie. C'est la manifestation d'un partenariat très fructueux avec l'État russe", a déclaré le général de division Oumar Diarra, chef d'état-major général, selon un communiqué de la Direction de l'information et des relations publique des armées (Dirpa).
La livraison porte sur deux hélicoptères "de type Mi-24P, des radars de quatrième génération et d'autres équipements de combat", indique le compte Twitter des Forces armées maliennes (FAMa).
Un accord antérieur à la junte?
Bamako avait déjà réceptionné le 31 mars, deux hélicoptères de combat et des radars russes, des "hélicoptères d'attaque Mil Mi-35P" (version du Mi-24P à l'export) et des "systèmes radars mobiles 59N6-TE", selon la lettre d'information spécialisée Africa Intelligence.
"Si cet équipement permet au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, de se prévaloir personnellement du renforcement [de l'armée malienne] avec l'appui de la Russie, c'est en réalité l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), renversé par Goïta [...] qui est à l'origine de la commande", écrit Africa Intelligence dans une note publiée le 11 avril.
De même source, cette commande entrait dans le cadre d'un accord "conclu de gouvernement à gouvernement en 2019" et prévoyant l'achat d'hélicoptères "à des conditions financières sensiblement plus intéressantes" que celles proposées par le groupe européen Airbus.
Interrogé par l'AFP, un responsable de la communication au ministère de la Défense à Bamako a démenti ces informations. "Même les hélicoptères réceptionnés il y a deux semaines n'étaient [pas] des commandes du régime IBK [...] Nous ne reconnaissons pas de commandes d'un autre régime", a assuré ce responsable, sous le couvert de l'anonymat.
Vers un retrait occidental ?
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 dans un Mali en pleine tourmente sécuritaire se sont rapprochés de la Russie en même temps qu'ils se détournaient de la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013. Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été.
Le Mali a accueilli en grand nombre ce que la junte présente comme des instructeurs russes. Leur présence alimente des interrogations sur l'avenir de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), dont le mandat est censé être renouvelé en juin.
Selon l'ONU et Londres, un incident sans précédent s'est produit le 22 mars dans la zone de Tessit (nord du Mali) quand un hélicoptère de l'armée malienne a tiré des roquettes à proximité d'un détachement de Casques bleus britanniques, sans faire de blessés.
Avec AFP
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