©Wang Yi, Ministre des Affaires Étrangères chinois, a signé un accord historique de coopération sécuritaire avec les îles Salomon, qui renforce la présence navale chinoise dans le Pacifique. (AFP)
Pékin et les îles Salomon ont signé le 19 avril un accord sécuritaire historique, dans lequel la Chine est autorisé à déployer ses forces navales et terrestres en vue de garantir la "stabilité à long-terme" de l'archipel. Vivement contesté par les États-Unis et l'Australie, ce rapprochement entre les deux pays renforce l'empreinte chinoise dans les îles Pacifiques et laisse présager la construction future d'une base navale dans la région.
La Chine a indiqué mardi avoir signé un vaste accord de sécurité avec les Iles Salomon, alors que plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, s'inquiètent des ambitions militaires de Pékin dans le Pacifique.
Les Iles Salomon ont été secouées fin 2021 par des émeutes meurtrières alimentées par le ressentiment d'une partie de la population contre l'influence grandissante de la Chine. Des commerces détenus par des Chinois avaient été vandalisés et incendiés à Honiara, la capitale de cet archipel du Pacifique sud, situé à environ 1.500 km de l'Australie. L'Australie avait été l'un des acteurs de la région à déployer aux Iles Salomon des forces de maintien de la paix à la demande du gouvernement.
Pékin, qui avait envoyé instructeurs de police et matériel anti-émeutes, cherchait depuis à renforcer son dispositif de protection sur l'île. Le mois dernier, une version préliminaire de l'accord avait fuité. Le document avait provoqué une onde de choc en Australie, car il comprenait des propositions autorisant des déploiements policiers et navals chinois dans l'archipel.
Canberra et Washington s'inquiètent depuis longtemps de la possibilité que la Chine construise une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa puissance maritime bien au-delà de ses frontières.
Un accord de coopération décrié
Manasseh Sogavare, Premier ministre des Salomon, avait confirmé le mois dernier qu'un accord en matière de sécurité avec Pékin était bien en préparation, mais démenti tout projet de construction d'une base navale.
"Les ministres des Affaires étrangères de la Chine et des Iles Salomon ont récemment signé l'accord-cadre de coopération en matière de sécurité", a affirmé mardi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. Il s'agit d'une coopération "normale entre deux pays, souverains et indépendants", s'est défendu M. Wang. L'accord permettra de soutenir "la stabilité à long terme" des Iles Salomon, a-t-il argué.
Ces dernières semaines, l'Australie et les États-Unis ont multiplié les efforts diplomatiques pour dissuader les Iles Salomon de se rapprocher de Pékin. "Nous pensons que la signature d'un tel accord risquerait d'accroître la déstabilisation au sein des Iles Salomon et de créer un précédent inquiétant pour la région des îles du Pacifique dans son ensemble", a estimé lundi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Dans la foulée, les États-Unis ont annoncé l'envoi d'une délégation diplomatique de haut niveau pour une tournée dans le Pacifique, avec les Salomon comme priorité pour contrer les ambitions de Pékin. La semaine dernière déjà, le ministre australien du Pacifique, Zed Seselja, avait été dépêché à Honiara pour une réunion inhabituelle avec le Premier ministre de l'île.
Taïwan en ligne de mire
En novembre dernier, des émeutes avaient secoué trois jours durant ce pays de 800.000 habitants. Les causes de ces violences étaient multiples. Outre la colère vis-à-vis du gouvernement et les difficultés économiques aggravées par la pandémie, figurait la rivalité historique entre les habitants de l'île la plus peuplée du pays, Malaita, et ceux de Guadalcanal, où se situe la capitale administrative du pays.
Il était aussi reproché au Premier ministre de vouloir forger des liens plus étroits avec Pékin, après avoir brusquement rompu en 2019, les relations de longue date avec Taïwan. La Chine s'oppose à toute reconnaissance diplomatique de Taïwan, qu'elle considère comme faisant partie de son propre territoire. Le pouvoir communiste de Pékin en fait un prérequis pour l'établissement de relations diplomatiques avec d'autres pays.
Alors que Washington cherche à renforcer sa présence dans la région pour contrer l'influence chinoise, les États-Unis avaient annoncé en février rouvrir une ambassade aux Iles Salomon, après 29 ans de fermeture.
Avec AFP
La Chine a indiqué mardi avoir signé un vaste accord de sécurité avec les Iles Salomon, alors que plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, s'inquiètent des ambitions militaires de Pékin dans le Pacifique.
Les Iles Salomon ont été secouées fin 2021 par des émeutes meurtrières alimentées par le ressentiment d'une partie de la population contre l'influence grandissante de la Chine. Des commerces détenus par des Chinois avaient été vandalisés et incendiés à Honiara, la capitale de cet archipel du Pacifique sud, situé à environ 1.500 km de l'Australie. L'Australie avait été l'un des acteurs de la région à déployer aux Iles Salomon des forces de maintien de la paix à la demande du gouvernement.
Pékin, qui avait envoyé instructeurs de police et matériel anti-émeutes, cherchait depuis à renforcer son dispositif de protection sur l'île. Le mois dernier, une version préliminaire de l'accord avait fuité. Le document avait provoqué une onde de choc en Australie, car il comprenait des propositions autorisant des déploiements policiers et navals chinois dans l'archipel.
Canberra et Washington s'inquiètent depuis longtemps de la possibilité que la Chine construise une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa puissance maritime bien au-delà de ses frontières.
Un accord de coopération décrié
Manasseh Sogavare, Premier ministre des Salomon, avait confirmé le mois dernier qu'un accord en matière de sécurité avec Pékin était bien en préparation, mais démenti tout projet de construction d'une base navale.
"Les ministres des Affaires étrangères de la Chine et des Iles Salomon ont récemment signé l'accord-cadre de coopération en matière de sécurité", a affirmé mardi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. Il s'agit d'une coopération "normale entre deux pays, souverains et indépendants", s'est défendu M. Wang. L'accord permettra de soutenir "la stabilité à long terme" des Iles Salomon, a-t-il argué.
Ces dernières semaines, l'Australie et les États-Unis ont multiplié les efforts diplomatiques pour dissuader les Iles Salomon de se rapprocher de Pékin. "Nous pensons que la signature d'un tel accord risquerait d'accroître la déstabilisation au sein des Iles Salomon et de créer un précédent inquiétant pour la région des îles du Pacifique dans son ensemble", a estimé lundi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Dans la foulée, les États-Unis ont annoncé l'envoi d'une délégation diplomatique de haut niveau pour une tournée dans le Pacifique, avec les Salomon comme priorité pour contrer les ambitions de Pékin. La semaine dernière déjà, le ministre australien du Pacifique, Zed Seselja, avait été dépêché à Honiara pour une réunion inhabituelle avec le Premier ministre de l'île.
Taïwan en ligne de mire
En novembre dernier, des émeutes avaient secoué trois jours durant ce pays de 800.000 habitants. Les causes de ces violences étaient multiples. Outre la colère vis-à-vis du gouvernement et les difficultés économiques aggravées par la pandémie, figurait la rivalité historique entre les habitants de l'île la plus peuplée du pays, Malaita, et ceux de Guadalcanal, où se situe la capitale administrative du pays.
Il était aussi reproché au Premier ministre de vouloir forger des liens plus étroits avec Pékin, après avoir brusquement rompu en 2019, les relations de longue date avec Taïwan. La Chine s'oppose à toute reconnaissance diplomatique de Taïwan, qu'elle considère comme faisant partie de son propre territoire. Le pouvoir communiste de Pékin en fait un prérequis pour l'établissement de relations diplomatiques avec d'autres pays.
Alors que Washington cherche à renforcer sa présence dans la région pour contrer l'influence chinoise, les États-Unis avaient annoncé en février rouvrir une ambassade aux Iles Salomon, après 29 ans de fermeture.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires