Macron réélu : réactions arabes, internationales et tour de presse
©Des États-Unis à l'Ukraine, la presse étrangère et les dirigeants mondiaux ont globalement salué cette victoire. (Photo by Thomas COEX / AFP)

Réélu avec 58,5% des suffrages, le président français Emmanuel Macron peut se targuer d'obtenir un score considérable en ayant battu l'extrême droite de Marine Le Pen. La presse étrangère et les dirigeants mondiaux ont globalement salué cette victoire.


Les réactions à l'international se succèdent après l'annonce de la victoire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle française sur sa rivale Marine Le Pen.

Le président américain Joe Biden a félicité son homologue français, affirmant que leurs deux pays continueront à coopérer pour défendre la démocratie.


J'ai hâte de poursuivre notre étroite coopération, notamment pour soutenir l'Ukraine, pour défendre la démocratie et pour contrer les changements climatiques, a tweeté M. Biden, pour qui la France reste un partenaire" clé pour faire face aux défis mondiaux.


Le voisin canadien a également réagi dans la foulée. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a publié un message sur Twitter, louant le travail à poursuivre entre le Canada et la France, sur les enjeux importants, qui vont de la défense de la démocratie à la lutte contre les changements climatiques et à la croissance économique pour la classe moyenne.


Le chancelier allemand social-démocrate Olaf Scholz a, lui aussi, salué la nette victoire du président français. «Vos électeurs d’aujourd’hui ont également envoyé un engagement fort en faveur de l’Europe. Je suis heureux que nous poursuivions notre bonne coopération !».

Soutenu par son allié français depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a salué la réélection de Macron, qualifié de «vrai ami de l'Ukraine».

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Quant au président russe Vladimir Poutine, il a adressé lundi ses félicitations à son homologue français par un télégramme envoyé à Emmanuel Macron. «Je vous souhaite sincèrement du succès dans votre action publique, ainsi qu’une bonne santé», a-t-il déclaré.

Enfin, le président de la Commission européenne s'est réjouie de cette réélection, enjoignant Emmanuel Macron à «continuer» leur «excellente relation» pour faire «avancer la France et l'Europe».

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Unanimité de la presse étrangère

La presse étrangère a salué dans son ensemble la victoire d'Emmanuel Macron, mettant l'accent sur la défaite de l'extrême droite arrivée aux portes du pouvoir dans un scénario jamais vu jusqu'à présent en France.

"Une fois encore, le front républicain antifasciste a fonctionné en France. C'est un grand soulagement", a réagi le journal allemand de gauche Tageszeitung, pour qui la France est “passée à deux doigts du désastre”, au vu du score spectaculaire (41,46 %) de l’extrême droite.

Chez le voisin belge, le quotidien Le Soir explique qu'une “nouvelle ère commence” dès aujourd’hui pour la “guerre de succession” à Emmanuel Macron. Pour le quotidien vespéral, il s'agit d'une “franche victoire, et ‘en même temps’, pour reprendre la formule fétiche d’Emmanuel Macron, une sorte de défaite”.

Le Washington Post espère quant à lui que ces cinq prochaines années tiennent la route au niveau du programme centriste affiché par Emmanuel Macron. "Les États-Unis, l’Europe et la France elle-même peuvent reprendre leur respiration”, explique le journal américain. Un point noir cependant pour le président français qui “n’a pas réussi à marginaliser les populismes d’extrême droite et d’extrême gauche”. Le titre souligne “qu'il est plus que jamais vital que le centre politique tienne bon en France, ce pays européen crucial”. Si Macron “tire les leçons de la montée du populisme dans son pays, répond aux préoccupations – légitimes – de ses détracteurs, et gouverne en conséquence, alors le centre pourra tenir le coup et même, comme l’espèrent sans doute les Américains, s’étendre”.

Vu de Russie, pays désormais isolé sur la scène internationale en raison de son invasion de l'Ukraine, le site conservateur Vzgliad pose la question : "Emmanuel Macron sera-t-il le dernier président de la Ve République ?". L'article au ton pessimiste sur l'avenir de la Constitution française explique qu'elle “ne pourra pas durer éternellement” et qu’il est “tout à fait possible qu’elle s’achève avec Macron. Macron n’a pas trouvé de solutions en cinq ans", une politique qui "pourrait conduire à une explosion socio-politique, après quoi surgira une tout autre république.”

Enfin, le quotidien de la République islamique d'Iran Hamchahri écrit que “Emmanuel Macron a fait quelque chose que même les responsables politiques les plus expérimentés de l’histoire française contemporaine n’ont pas été en mesure d’accomplir”. Pour le journal, “le succès de Macron, qui a remporté deux élections consécutives, est l’un des accomplissements qui lui vaudront sûrement d’entrer dans l’histoire de France.”

Réactions arabes

Emmanuel Macron a raflé la mise avec 87,4% des voix au Maroc et 79% des suffrages obtenus au Liban. Le président a obtenu des scores similaires de par le monde, avec un pic réalisé aux Etats-Unis dans la ville de San Francisco avec 96,3% des voix.

Le quotidien d'Abou Dhabi, The National, rétorque que le “programme nationaliste” du Rassemblement national de Marine Le Pen est la conséquence visible “d'un pays amèrement divisé”. La tâche ne sera pas aisée pour le président qui devra “combler ces divisions et trouver des soutiens pour ses projets qui visent à rendre le pays plus compétitif” selon le titre émirati.

Le quotidien algérien L'Expression retrace l'historique d'un Macron décrit comme "un OVNI qui a dynamité la gauche". Néanmoins, son nouveau mandat pourrait être semé d'embûches dès le mois de juin, "si son triomphe, ce soir, paraît inéluctable, rien ne prouve que les prochaines législatives lui rendront la pareille. Mélenchon est, sur ce point, catégorique et il croit dur comme fer à la cohabitation", selon le titre algérien.

 
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