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Le leader nord-coréen Kim Jong-Un a annoncé vouloir accélérer le développement de son arsenal nucléaire, lors d'un défilé militaire qui a été l'occasion d'exhiber les plus puissantes armes balistiques du pays. Ces propos pourraient s'adresser au nouveau président sud-coréen, le conservateur Yoon suk-Yeol qui est partisan d'une ligne dure envers Pyongyang et a menacé de lancer une frappe préventive sur Pyongyang si nécessaire. 

Le président de Corée du Nord, Kim Jong-Un, a annoncé vouloir développer les capacités nucléaires du pays, lors de son discours en l'honneur du 90e anniversaire de l'Armée populaire de Corée du Nord. (AFP)

La Corée du Nord va rapidement accélérer le développement de son arsenal nucléaire, a annoncé le dirigeant Kim Jong Un lors d'un défilé militaire géant à Pyongyang où ses plus puissants missiles balistiques intercontinentaux ont été exhibés, ont rapporté mardi les médias officiels.

Vêtu d'un uniforme militaire blanc, le leader nord-coréen a assisté à un défilé de chars, de lance-roquettes et de ses plus gros missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) lundi en fin de journée à Pyongyang.

Cette parade a été organisée dans le cadre du 90e anniversaire de l'Armée populaire révolutionnaire de Corée, dont la date de fondation a été officiellement fixée à 1932, même si l'existence de la Corée du Nord est postérieure. "Nous continuerons à prendre des mesures pour renforcer et développer les capacités nucléaires de notre nation à un rythme accéléré", a lancé Kim Jong Un, selon des propos rapportés par l'agence de presse nord-coréenne KCNA.

"Les armes nucléaires, symbole de notre force nationale et au centre de notre puissance militaire, doivent être renforcées en termes de qualité et de portée", a-t-il déclaré.

Les nombreux pourparlers diplomatiques visant à convaincre le dirigeant d'y renoncer sont au point mort depuis l'échec, en 2019, d'une rencontre entre Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump.

Un avertissement au nouveau gouvernement sud-coréen 


Kim Jong Un a averti lundi qu'il pourrait utiliser son arsenal nucléaire si les "intérêts fondamentaux" de son pays se trouvaient menacés. Si ce type d'armes a avant tout un rôle dissuasif, elles "ne peuvent être liées à cet unique objectif", a-t-il dit selon KCNA.Des responsables et analystes américains et sud-coréens estiment que Pyongyang pourrait bientôt reprendre ses essais d'armes nucléaires, interrompus en 2017.

Les propos du dirigeant nord-coréen pourraient s'adresser au nouveau président élu de Corée du Sud, le conservateur Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai, selon des analystes. M. Yoon a promis d'adopter une ligne plus dure face aux provocations du Nord.

"Il est intéressant de noter que M. Kim parle maintenant plus spécifiquement de l'objectif de ses armes nucléaires", selon Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes. "M. Yoon a menacé de lancer une frappe préventive sur Pyongyang si nécessaire, et M. Kim semble dire indirectement qu'il pourrait avoir à répondre par des moyens nucléaires si M. Yoon allait effectivement de l'avant".

Cheong Seong-chang, chercheur principal à l'Institut privé Sejong, a déclaré à l'AFP que M. Kim pourrait avoir envoyé un message en portant son uniforme blanc avec l'étoile de maréchal - le plus haut grade militaire de la Corée du Nord. "Cela symbolise son attitude ultra-forte à l'égard de la future administration Yoon Suk-yeol, qui a identifié le Nord comme son ennemi et a déclaré qu'elle envisageait de développer la capacité de lancer des frappes préventives".

Une puissance de frappe en partie fictive 

Des photos du défilé montrent d'énormes missiles noirs et blancs posés sur des lanceurs mobiles, tandis que des Nord-Coréens en tenue traditionnelle agitent des drapeaux et des fleurs sur la place Kim Il Sung à Pyongyang. Selon KCNA, les armes les plus sophistiquées, notamment le Hwasong-17, ont été exhibées.

La Corée du Nord avait annoncé le 25 mars avoir lancé la veille, pour la première fois, ce "missile monstre", publiant des photos et des vidéos dans laquelle apparait Kim Jong Un en train de superviser cet essai, dans une mise en scène très étudiée.

Des analystes ont cependant relevé des incohérences dans le récit de Pyongyang. Les services de renseignement américains et sud-coréens ont conclu qu'il s'agissait en réalité du Hwasong-15, un ICBM moins avancé et déjà testé en 2017.

"Malgré tout le battage médiatique (...), le défilé militaire nord-coréen de lundi n'a pas vraiment montré beaucoup de nouvelles capacités", a commenté Chad O'Carroll du site spécialisé NK News, basé à Séoul. "Les photos suggèrent qu'il s'agissait en grande partie d'une répétition du défilé spectaculaire d'octobre 2020" au cours duquel le Hwasong-17 avait été exposé pour la première fois, a-t-il ajouté dans un tweet.

Avec AFP
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