Tout est sous les verrous.
(Sauf les criminels)
Les émotions. Les mots. Les morts. Les souvenirs.
Les odeurs familières. Les odeurs-famille.
Le souffle. Le souffle est sous les verrous. La voix est verrouillée.
Et pourtant, les rues ont hurlé justice.
Les cœurs ont essayé de rebattre. À l’unisson ? Ou pas.
Le drapeau d’espérance a survolé tous les autres, tous les cieux. Il a gratté le ciel. Foudroyé le sifflement noir. Apaisé les nuages. Parlé à nos anges… les inconnus aussi. Et aux stars des petites ruelles. Ceux qui, incognitos, assis sur leurs chaises en paille, revoient défiler devant un chez-soi détruit et mille fois rebâti, les autres ; les indignés, les assoiffés de justice. Ceux qui hurlent de plus belle. Contre les loups. Après le rouge. 365 jours après le noir assourdissant qui a tout ravagé. Jusqu’aux souvenirs de nos enfants, ceux qui enlacent – tout – encore, ceux qui savent étreindre.
La gorge sèche, une pointe dans l’âme, après le retour insolent de la même date, rien ne s’adoucit, plus rien ne part… tout – tous – n’est plus.
Une même chaîne : le flou aux regards, les larmes rebelles au coin des yeux et la mort au myocarde – pas de mots difficiles – juste le muscle du cœur, le lâche. Lâcher-prise. Demain, peut-être. Quand les pieds ne tiendront plus debout.
Et puis la gifle de tous les jours : quelques grabuges dans un coin, près de nos toits, les querelles malintentionnées, les *self-defense* et les lignes de démarcation… à quoi bon. Ils s’entretuaient aussi, ils s’aimaient aussi, ils s’appelaient aussi, se parlaient, se querellaient, s’enlaçaient, parfois, aussi, ceux qui ne sont plus là. Ceux qui voyaient tout, ceux qui entendaient tout, ceux qui savaient aimer (ou se battre !).
Où sont-ils ? (Où es-tu ?)
Où est passée notre pulsion de vie?
La retrouvera-t-on un jour ? Au fond d’une valise à quatre roues, après avoir fait les quatre cents coups, s’être saigné aux quatre veines, aux quatre coins du monde ?
Un de ces quatre…
Mais les aiguilles figées dans nos têtes en l’air avancent, nous révélant au fond d’un miroir brisé, sept ans de malheur et nos quatre vérités. L’enfance meurtrie, les valeurs bafouées, les champignons meurtriers, nucléaires ou vénéneux. Même si l’on sait «what you did last summer», avant le jugement – dernier ! – même si ceux qui ne tombent pas dans l’amnésie, ceux qui ne nient pas l’Histoire, notre histoire, la Vraie, existent encore, eux, les rares justiciers, tout en nous est sous les verrous d’un absurde sec, insensible, égaré, ou pire encore, blasé. Et puis Rien. *Locked down*.
“Press Home to unlock.”
Et dans nos yeux vides d’avoir tout pleuré, un seul nom, qui bat plus fort que tous les noms effacés, va plus loin que toutes les valises trimballées, crie plus fort que tous les silences effrités, les fenêtres violées, la chair déchiquetée… les lions affamés, et leurs proies.
Beyrouth!
https://feuillesblanches.com/
(Sauf les criminels)
Les émotions. Les mots. Les morts. Les souvenirs.
Les odeurs familières. Les odeurs-famille.
Le souffle. Le souffle est sous les verrous. La voix est verrouillée.
Et pourtant, les rues ont hurlé justice.
Les cœurs ont essayé de rebattre. À l’unisson ? Ou pas.
Le drapeau d’espérance a survolé tous les autres, tous les cieux. Il a gratté le ciel. Foudroyé le sifflement noir. Apaisé les nuages. Parlé à nos anges… les inconnus aussi. Et aux stars des petites ruelles. Ceux qui, incognitos, assis sur leurs chaises en paille, revoient défiler devant un chez-soi détruit et mille fois rebâti, les autres ; les indignés, les assoiffés de justice. Ceux qui hurlent de plus belle. Contre les loups. Après le rouge. 365 jours après le noir assourdissant qui a tout ravagé. Jusqu’aux souvenirs de nos enfants, ceux qui enlacent – tout – encore, ceux qui savent étreindre.
La gorge sèche, une pointe dans l’âme, après le retour insolent de la même date, rien ne s’adoucit, plus rien ne part… tout – tous – n’est plus.
Une même chaîne : le flou aux regards, les larmes rebelles au coin des yeux et la mort au myocarde – pas de mots difficiles – juste le muscle du cœur, le lâche. Lâcher-prise. Demain, peut-être. Quand les pieds ne tiendront plus debout.
Et puis la gifle de tous les jours : quelques grabuges dans un coin, près de nos toits, les querelles malintentionnées, les *self-defense* et les lignes de démarcation… à quoi bon. Ils s’entretuaient aussi, ils s’aimaient aussi, ils s’appelaient aussi, se parlaient, se querellaient, s’enlaçaient, parfois, aussi, ceux qui ne sont plus là. Ceux qui voyaient tout, ceux qui entendaient tout, ceux qui savaient aimer (ou se battre !).
Où sont-ils ? (Où es-tu ?)
Où est passée notre pulsion de vie?
La retrouvera-t-on un jour ? Au fond d’une valise à quatre roues, après avoir fait les quatre cents coups, s’être saigné aux quatre veines, aux quatre coins du monde ?
Un de ces quatre…
Mais les aiguilles figées dans nos têtes en l’air avancent, nous révélant au fond d’un miroir brisé, sept ans de malheur et nos quatre vérités. L’enfance meurtrie, les valeurs bafouées, les champignons meurtriers, nucléaires ou vénéneux. Même si l’on sait «what you did last summer», avant le jugement – dernier ! – même si ceux qui ne tombent pas dans l’amnésie, ceux qui ne nient pas l’Histoire, notre histoire, la Vraie, existent encore, eux, les rares justiciers, tout en nous est sous les verrous d’un absurde sec, insensible, égaré, ou pire encore, blasé. Et puis Rien. *Locked down*.
“Press Home to unlock.”
Et dans nos yeux vides d’avoir tout pleuré, un seul nom, qui bat plus fort que tous les noms effacés, va plus loin que toutes les valises trimballées, crie plus fort que tous les silences effrités, les fenêtres violées, la chair déchiquetée… les lions affamés, et leurs proies.
Beyrouth!
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