©Les manifestants pro-avortement se sont rassemblés en grand nombre devant le bâtiment fédéral pour défendre le droit à l'avortement à San Francisco le 3 mai 2022. (AFP)
Alors que la Cour Suprême américaine, majoritairement composée de juges conservateurs, prévoit d'annuler l'arrêt "Roe v. Wade" qui garantit le droit à l'avortement pour les Américaines, les autorités californiennes ont exprimé leur farouche opposition à une telle décision. D'ores et déjà, le gouverneur de Californie a annoncé un amendement à la Constitution de son État, qui inscrirait l'accès à l'avortement comme un droit fondamental inaliénable sur le territoire californien.
Protéger bec et ongles le droit à l'interruption volontaire de grossesse et accueillir toutes les femmes qui n'y auraient pas accès dans leur État : la Californie sonnait mardi la mobilisation générale après la révélation d'un projet de décision de la Cour suprême revenant sur cet acquis.
"Nos filles, nos sœurs, nos mères et nos grand-mères ne seront pas réduites au silence", a réagi sur Twitter le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. "Le monde s'apprête à entendre leur furie. La Californie ne restera pas les bras croisés. Nous allons nous battre comme des diables", a-t-il promis, à la suite de la publication du document par le site Politico lundi soir.
Dans la foulée, le gouverneur et les leaders du parlement de l'État américain le plus peuplé et le plus riche annonçaient "un amendement pour inscrire le droit de choisir dans la Constitution de notre État". "Nous savons que nous ne pouvons pas faire confiance à la Cour suprême pour protéger les droits reproductifs, donc la Californie va ériger un pare-feu autour de ce droit dans notre Constitution", écrivent-ils.
Certes, cet amendement, qui devrait être soumis aux voix lors des élections de mi-mandat en novembre prochain, aura essentiellement une portée symbolique, de multiples lois garantissant déjà le droit à l'IVG sur le sol californien.Mais c'est précisément le but de cette annonce: faire savoir à toutes les femmes résidant dans des États qui s'empresseraient de restreindre, voire d'interdire l'avortement, que la Californie, bastion démocrate, continuera à les accueillir.
La Californie, refuge pour les femmes souhaitant avorter
Selon l'Institut Guttmacher, si la Cour suprême décide bien dans quelques semaines de revenir sur l'arrêt "Roe v. Wade" de 1973 (selon lequel la Constitution américaine garantit le droit des femmes à avorter tant que le fœtus n'est pas "viable"), 26 États américains décideraient "certainement ou probablement" d'interdire l'IVG sur leur territoire.
Une étude publiée récemment dans la Revue américaine de santé publique conclut que près d'une femme sur quatre aux États-Unis aura recours à une IVG avant d'avoir atteint l'âge de 45 ans.
"Cela ne va pas soudainement cesser parce que des politiciens extrémistes auront décrété des interdictions, ce besoin restera !", a tonné Jodi Hicks, présidente de l'organisation Planned Parenthood en Californie, qui administre environ la moitié des 165 centres d'IVG que compte cet Etat. "Il s'agit de dignité, de la santé des gens et de leur trajectoire vers l'avenir", insiste-t-elle, évoquant le cas des jeunes femmes sans ressources et vulnérables qui seront contraintes de voyager hors de leur État pour avorter. "Nous savons bien que ce type d'interdiction affecte de manière disproportionnée les gens à faibles revenus, les gens de couleur (...) Nous savons aussi que les gens qui veulent une IVG et à qui on la refuse ont quatre fois plus de risques que les autres de finir dans la pauvreté", faute de pouvoir saisir des opportunités d'études ou d'emploi, ajoute Mme Hicks.
Planned Parenthood indique avoir traité chaque mois en Californie au moins 80 patientes originaires d'autres États depuis septembre dernier, lorsque le Texas a considérablement durci les conditions pour avorter. Son antenne de Mar Monte, qui couvre le nord de la Californie et le Nevada voisin, se prépare à accueillir entre 250 et 500 patientes supplémentaires par semaine si "Roe v. Wade" est cassé.
La Californie, qui s'était illustrée par son opposition farouche à la politique ultra-conservatrice de l'ancien président Donald Trump, avait déjà adopté en 2014 une législation contraignant les employeurs et les assurances privées à inclure dans leur couverture santé le remboursement des IVG.
Avec AFP
Protéger bec et ongles le droit à l'interruption volontaire de grossesse et accueillir toutes les femmes qui n'y auraient pas accès dans leur État : la Californie sonnait mardi la mobilisation générale après la révélation d'un projet de décision de la Cour suprême revenant sur cet acquis.
"Nos filles, nos sœurs, nos mères et nos grand-mères ne seront pas réduites au silence", a réagi sur Twitter le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. "Le monde s'apprête à entendre leur furie. La Californie ne restera pas les bras croisés. Nous allons nous battre comme des diables", a-t-il promis, à la suite de la publication du document par le site Politico lundi soir.
Dans la foulée, le gouverneur et les leaders du parlement de l'État américain le plus peuplé et le plus riche annonçaient "un amendement pour inscrire le droit de choisir dans la Constitution de notre État". "Nous savons que nous ne pouvons pas faire confiance à la Cour suprême pour protéger les droits reproductifs, donc la Californie va ériger un pare-feu autour de ce droit dans notre Constitution", écrivent-ils.
Certes, cet amendement, qui devrait être soumis aux voix lors des élections de mi-mandat en novembre prochain, aura essentiellement une portée symbolique, de multiples lois garantissant déjà le droit à l'IVG sur le sol californien.Mais c'est précisément le but de cette annonce: faire savoir à toutes les femmes résidant dans des États qui s'empresseraient de restreindre, voire d'interdire l'avortement, que la Californie, bastion démocrate, continuera à les accueillir.
La Californie, refuge pour les femmes souhaitant avorter
Selon l'Institut Guttmacher, si la Cour suprême décide bien dans quelques semaines de revenir sur l'arrêt "Roe v. Wade" de 1973 (selon lequel la Constitution américaine garantit le droit des femmes à avorter tant que le fœtus n'est pas "viable"), 26 États américains décideraient "certainement ou probablement" d'interdire l'IVG sur leur territoire.
Une étude publiée récemment dans la Revue américaine de santé publique conclut que près d'une femme sur quatre aux États-Unis aura recours à une IVG avant d'avoir atteint l'âge de 45 ans.
"Cela ne va pas soudainement cesser parce que des politiciens extrémistes auront décrété des interdictions, ce besoin restera !", a tonné Jodi Hicks, présidente de l'organisation Planned Parenthood en Californie, qui administre environ la moitié des 165 centres d'IVG que compte cet Etat. "Il s'agit de dignité, de la santé des gens et de leur trajectoire vers l'avenir", insiste-t-elle, évoquant le cas des jeunes femmes sans ressources et vulnérables qui seront contraintes de voyager hors de leur État pour avorter. "Nous savons bien que ce type d'interdiction affecte de manière disproportionnée les gens à faibles revenus, les gens de couleur (...) Nous savons aussi que les gens qui veulent une IVG et à qui on la refuse ont quatre fois plus de risques que les autres de finir dans la pauvreté", faute de pouvoir saisir des opportunités d'études ou d'emploi, ajoute Mme Hicks.
Planned Parenthood indique avoir traité chaque mois en Californie au moins 80 patientes originaires d'autres États depuis septembre dernier, lorsque le Texas a considérablement durci les conditions pour avorter. Son antenne de Mar Monte, qui couvre le nord de la Californie et le Nevada voisin, se prépare à accueillir entre 250 et 500 patientes supplémentaires par semaine si "Roe v. Wade" est cassé.
La Californie, qui s'était illustrée par son opposition farouche à la politique ultra-conservatrice de l'ancien président Donald Trump, avait déjà adopté en 2014 une législation contraignant les employeurs et les assurances privées à inclure dans leur couverture santé le remboursement des IVG.
Avec AFP
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