©Le Conseil national de transition malien, qui a pris le pouvoir en février 2022 et est composé de la junte militaire, a entériné la rupture avec Paris et a amorcé un rapprochement avec Moscou
Suite à la décision unilatérale prise par le Mali de dénoncer les accords militaires avec la France, Paris a affirmé qu'elle jugeait cette décision "injustifiée", et qu'elle ne mettra pas en cause le retrait des troupes françaises du pays qui aura lieu dans les prochains mois. Une véritable guerre informationnelle a lieu entre les deux pays, alors que le Mali accuse la France de crimes de guerre, tandis que celle-ci affirme qu'il s'agit d'une opération orchestrée par les paramilitaires russes Wagner pour endommager la réputation de la France.
La France a jugé mardi "injustifiée" la décision des colonels au pouvoir au Mali de dénoncer les accords de défense entre Bamako et Paris, en plein retrait des troupes françaises du pays, qu'elle compte mener "en bon ordre" dans les prochains mois.
"Informée, le 2 mai, de la décision unilatérale des autorités de transition maliennes de dénoncer" ces accords, la France "considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane", a réagi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Paris a dans la foulée écarté toute répercussion sur le calendrier du délicat retrait en cours de la force militaire Barkhane déployée au Mali, annoncé en février et censé s'échelonner sur six mois. Le Quai d'Orsay assure que la France "poursuivra le retrait en bon ordre de sa présence militaire au Mali, annoncé en février, "conformément aux engagements pris à l'égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes".
Preuve d'une nouvelle dégradation des rapports entre Paris et Bamako, les autorités maliennes dominées par les militaires ont annoncé lundi soir rompre les accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France.
Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a justifié cette décision en invoquant notamment de "multiples violations" de l'espace aérien par les appareils français malgré l'instauration d'une vaste zone d'interdiction aérienne au-dessus du territoire.
Une véritable guerre informationnelle
Le Conseil de sécurité de l'ONU a parallèlement tenu mardi une réunion informelle à huis clos sur le Mali, à la demande de la Russie, qui a accusé la France de propager des accusations mensongères contre Moscou et Bamako, selon des diplomates.
Dans une lettre adressée fin avril à l'ONU, obtenue par l'AFP, Bamako avait dénoncé des "violations répétées et délibérées de l'espace aérien national par des aéronefs étrangers, notamment par les forces françaises, à des fins d'espionnage, d'intimidation et de subversion".
Des violations fermement démenties par les militaires français. "Nous considérons que l'analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le Sofa est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n'est pas fondée. Nous considérons qu'à ce stade le Sofa court toujours", jusqu'à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien, a commenté mardi l'état-major français.
Si les rapports entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner, un récent épisode semble avoir jeté de l'huile sur le feu.
De manière assez inédite, l'état-major français a décidé de diffuser des vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi (centre), quittée en avril par la France, montrant selon lui des paramilitaires de la société russe Wagner en train d'enterrer des corps en vue de faire accuser la France de crimes de guerre.
Paris a d'ailleurs tenu mardi à réaffirmer sa "vigilance à l'égard de toute tentative de manipulation de l'information" et a rappelé sa "détermination à assurer la sécurité de ses soldats et des soldats européens engagés à ses côtés au cours de cette phase de désengagement".
"Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits voire des exactions", avertit l'état-major.
Un retrait français qui s'annonce semé d'embûches
Après avoir progressivement quitté les bases avancées de Tessalit, Tombouctou et Gossi, les militaires français doivent encore quitter les bases de Ménaka et Gao (nord-est). "Le retrait sera effectif avant la fin de l'été", souligne l'état-major, qui estime faire face à "un problème diplomatique plus que militaire".
Malgré tout, "la vraie problématique est de savoir quelle sera l'attitude des forces maliennes" dans les prochaines semaines, s'inquiète un haut gradé, en craignant de possibles entraves alors que Barkhane est engagée dans une très lourde et complexe opération logistique pour quitter le Mali, après plus de neuf ans de présence.
De leur côté, les Nations unies doivent par ailleurs statuer en juin sur le renouvellement de leur mission au Mali (Minusma), forte de quelque 14.000 Casques bleus et policiers.
Avec AFP
La France a jugé mardi "injustifiée" la décision des colonels au pouvoir au Mali de dénoncer les accords de défense entre Bamako et Paris, en plein retrait des troupes françaises du pays, qu'elle compte mener "en bon ordre" dans les prochains mois.
"Informée, le 2 mai, de la décision unilatérale des autorités de transition maliennes de dénoncer" ces accords, la France "considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane", a réagi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Paris a dans la foulée écarté toute répercussion sur le calendrier du délicat retrait en cours de la force militaire Barkhane déployée au Mali, annoncé en février et censé s'échelonner sur six mois. Le Quai d'Orsay assure que la France "poursuivra le retrait en bon ordre de sa présence militaire au Mali, annoncé en février, "conformément aux engagements pris à l'égard de ses partenaires et dans un souci de coordination et de dialogue respectueux avec les forces armées maliennes".
Preuve d'une nouvelle dégradation des rapports entre Paris et Bamako, les autorités maliennes dominées par les militaires ont annoncé lundi soir rompre les accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France.
Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a justifié cette décision en invoquant notamment de "multiples violations" de l'espace aérien par les appareils français malgré l'instauration d'une vaste zone d'interdiction aérienne au-dessus du territoire.
Une véritable guerre informationnelle
Le Conseil de sécurité de l'ONU a parallèlement tenu mardi une réunion informelle à huis clos sur le Mali, à la demande de la Russie, qui a accusé la France de propager des accusations mensongères contre Moscou et Bamako, selon des diplomates.
Dans une lettre adressée fin avril à l'ONU, obtenue par l'AFP, Bamako avait dénoncé des "violations répétées et délibérées de l'espace aérien national par des aéronefs étrangers, notamment par les forces françaises, à des fins d'espionnage, d'intimidation et de subversion".
Des violations fermement démenties par les militaires français. "Nous considérons que l'analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le Sofa est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n'est pas fondée. Nous considérons qu'à ce stade le Sofa court toujours", jusqu'à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien, a commenté mardi l'état-major français.
Si les rapports entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner, un récent épisode semble avoir jeté de l'huile sur le feu.
De manière assez inédite, l'état-major français a décidé de diffuser des vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi (centre), quittée en avril par la France, montrant selon lui des paramilitaires de la société russe Wagner en train d'enterrer des corps en vue de faire accuser la France de crimes de guerre.
Paris a d'ailleurs tenu mardi à réaffirmer sa "vigilance à l'égard de toute tentative de manipulation de l'information" et a rappelé sa "détermination à assurer la sécurité de ses soldats et des soldats européens engagés à ses côtés au cours de cette phase de désengagement".
"Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits voire des exactions", avertit l'état-major.
Un retrait français qui s'annonce semé d'embûches
Après avoir progressivement quitté les bases avancées de Tessalit, Tombouctou et Gossi, les militaires français doivent encore quitter les bases de Ménaka et Gao (nord-est). "Le retrait sera effectif avant la fin de l'été", souligne l'état-major, qui estime faire face à "un problème diplomatique plus que militaire".
Malgré tout, "la vraie problématique est de savoir quelle sera l'attitude des forces maliennes" dans les prochaines semaines, s'inquiète un haut gradé, en craignant de possibles entraves alors que Barkhane est engagée dans une très lourde et complexe opération logistique pour quitter le Mali, après plus de neuf ans de présence.
De leur côté, les Nations unies doivent par ailleurs statuer en juin sur le renouvellement de leur mission au Mali (Minusma), forte de quelque 14.000 Casques bleus et policiers.
Avec AFP
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