"Union des gauches", une formule qui désignait un rêve populaire à la Blum (notre photo) il y a peu, est devenu une réalité grâce au tour de force du tribun Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Mais au prix de quelles divergences ? Sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se cache un défi existentiel pour la maison socialiste du PS qui, après le cuisant échec des présidentielles, fait déjà l'objet d'une fronde interne contre ce "grand écart". Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Conseil national du PS avait adopté, au terme de débats parfois houleux, à 62% l'accord avec La France insoumise.
Dans l'immédiat, M. Mélenchon ne sera pas lui-même candidat aux législatives, a-t-il précisé au 20H de France 2. L'événement marque une rupture profonde pour le PS, notamment par rapport au quinquennat Hollande, dont les conséquences à court et moyen terme restent incertaines. Le chef des négociateurs socialistes Pierre Jouvet s'est félicité vendredi de ce "rassemblement historique" qu'attendaient "les Français désespérés de cette désunion"."Nous avons prouvé que nous étions capables de converger vers un projet commun pour changer la vie des gens", s'est réjoui le représentant de la nouvelle vague du PS où une fracture générationnelle est clairement apparue ces derniers jours.Avec, d'un côté, une jeune garde impatiente de nouer des accords sur les cendres du fiasco de la candidate socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle (1,74%). Et, de l'autre, les "éléphants" comme François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault ou Jean-Christophe Cambadélis, vent debout contre cette union avec M. Mélenchon qui ne les a jamais ménagés.
À LFI, on applaudit, à l'image de l'eurodéputée LFI Manon Aubry. "Je me souviens la première fois qu'on a vu le Parti socialiste, il y a une grosse semaine, j'avais le sentiment d'avoir en face de moi un nouveau Parti socialiste, prêt à revenir sur les lois El Khomri [sur le droit du travail], prêt à défendre la retraite à 60 ans, la VIe République, et même à ne pas respecter certaines règles européennes", a-t-elle dit.
Ce virage à gauche conduit le politologue (et ancien candidat LR aux régionales de 2015) Dominique Reynié à dire que le Parti socialiste, "c'est fini", du moins en tant que "formation de gouvernement, qui accède au pouvoir, qui gouverne, qui conduit les affaires publiques de façon raisonnable, qui peut mener des réformes".
"Le Parti socialiste désormais se retrouve dans le sillage lointain d'une force qui est une force protestataire, La France insoumise", a-t-il estimé sur BFMTV, rappelant les différences au départ énormes entre PS et LFI, notamment dans leur "rapport à l'Europe, à l'universalisme, à la République".
Les adversaires politiques s'en délectent, à l'image du député MoDem Jean-Noël Barrot qui évoque "un triple reniement, du PS sur la question de la laïcité, du PCF sur le nucléaire et des Verts sur l'Europe".
Plusieurs figures du PS se sont également élevées contre ce "grand écart" sur plusieurs points programmatiques-clé, comblé au prix de nombreuses contorsions sémantiques. Certains ont d'ores et déjà appelé à "l'insoumission aux Insoumis", comme le sénateur Rachid Temal.
L'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve a déjà rendu sa carte du PS. D'autres membres pourraient suivre et quitter un parti "transformé en paillasson", comme le regrettait mercredi auprès de l'AFP le président du département de l'Hérault et ancien député Kléber Mesquida, 76 ans, dont 47 ans au PS.
Du côté de la majorité d'Emmanuel Macron, on s'empresse déjà de leur tendre la main. "Je dis : Rejoignez-nous aux sociaux-démocrates. Nos portes sont grandes ouvertes", a insisté vendredi le patron de LREM Stanislas Guerini.
Avec AFP
Rupture profonde du PS
Virage à gauche
À LFI, on applaudit, à l'image de l'eurodéputée LFI Manon Aubry. "Je me souviens la première fois qu'on a vu le Parti socialiste, il y a une grosse semaine, j'avais le sentiment d'avoir en face de moi un nouveau Parti socialiste, prêt à revenir sur les lois El Khomri [sur le droit du travail], prêt à défendre la retraite à 60 ans, la VIe République, et même à ne pas respecter certaines règles européennes", a-t-elle dit.
Ce virage à gauche conduit le politologue (et ancien candidat LR aux régionales de 2015) Dominique Reynié à dire que le Parti socialiste, "c'est fini", du moins en tant que "formation de gouvernement, qui accède au pouvoir, qui gouverne, qui conduit les affaires publiques de façon raisonnable, qui peut mener des réformes".
"Le Parti socialiste désormais se retrouve dans le sillage lointain d'une force qui est une force protestataire, La France insoumise", a-t-il estimé sur BFMTV, rappelant les différences au départ énormes entre PS et LFI, notamment dans leur "rapport à l'Europe, à l'universalisme, à la République".
Fronde contre le "grand écart"
Les adversaires politiques s'en délectent, à l'image du député MoDem Jean-Noël Barrot qui évoque "un triple reniement, du PS sur la question de la laïcité, du PCF sur le nucléaire et des Verts sur l'Europe".
Plusieurs figures du PS se sont également élevées contre ce "grand écart" sur plusieurs points programmatiques-clé, comblé au prix de nombreuses contorsions sémantiques. Certains ont d'ores et déjà appelé à "l'insoumission aux Insoumis", comme le sénateur Rachid Temal.
L'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve a déjà rendu sa carte du PS. D'autres membres pourraient suivre et quitter un parti "transformé en paillasson", comme le regrettait mercredi auprès de l'AFP le président du département de l'Hérault et ancien député Kléber Mesquida, 76 ans, dont 47 ans au PS.
Du côté de la majorité d'Emmanuel Macron, on s'empresse déjà de leur tendre la main. "Je dis : Rejoignez-nous aux sociaux-démocrates. Nos portes sont grandes ouvertes", a insisté vendredi le patron de LREM Stanislas Guerini.
Avec AFP
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