Une réunion au siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg. La Russie a quitté le Conseil quelques jours après avoir attaqué son voisin ukrainien, alors qu'une majorité des 46 autres Etats membres s'apprêtait à l'exclure.
La Commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'Homme, Dunja Mijatovic, a dénoncé samedi les violations "vertigineuses" des droits humains et du droit humanitaire international par l'armée russe en Ukraine, au terme d'une visite de quatre jours à Kiev et sa région.
"L'étendue et la gravité des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire qui ont eu lieu à la suite de l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine sont vertigineuses", s'est émue Mme Mijatovic dans un communiqué.
"Les noms de Boutcha, Borodianka, Irpin ou Andriivka en sont venus à symboliser les actes horribles qui ont été commis ici", a poursuivi la Commissaire dont la visite n'avait pas été annoncée pour des raisons de sécurité.
"Malheureusement, leurs habitants ne sont pas seuls dans leur souffrance. Il y a beaucoup plus de personnes à travers l'Ukraine qui ont subi des atrocités indicibles. Chacune d'entre elles mérite justice et ne doit pas être oubliée", a-t-elle ajouté.
La découverte de l'horreur à Boutcha
"J'appelle les États à continuer de soutenir de toutes les manières possibles, les efforts d'enquête et de poursuites et à les coordonner étroitement avec les autorités ukrainiennes, la société civile et la Cour pénale internationale", a déclaré Mme Mijatovic.
La commissaire s'est rendue dans plusieurs localités en dehors de Kiev qui ont "toutes subi des tirs d'artillerie, de violents combats et la brutalité des forces russes", poursuit le communiqué.
Une "illustration douloureuse de l'ampleur de ces violations flagrantes des droits de l'homme et du droit humanitaire, avec des preuves de plus en plus nombreuses d'assassinats arbitraires, de tortures et de disparitions forcées à grande échelle", selon le communiqué du Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent.
La Russie l'a quitté quelques jours après avoir attaqué son voisin ukrainien, alors qu'une majorité des 46 autres Etats membres s'apprêtait à l'exclure.
Mme Mijatovic a encore pointé "le ciblage délibéré par les forces russes de civils et de journalistes" ainsi que "les cas de plus en plus signalés de violences sexuelles par des soldats russes", les "informations faisant état de nombreuses personnes disparues" ou encore "la torture et les mauvais traitements infligés" notamment "aux fonctionnaires ukrainiens locaux".
"Même en temps de guerre, la vie humaine et les droits de l'homme doivent être protégés (...) Les civils et les infrastructures civiles ne doivent pas être ciblés. Les soldats capturés et ceux qui se rendent, les blessés et les malades, doivent tous être traités équitablement et humainement", a encore insisté Mme Mijatovic.
Un mur maculé de sang dans un appartement détruit à Kramatorsk, à l'est.
Lors de sa visite, la Commissaire a rencontré plusieurs officiels et politiques ukrainiens, de même que des défenseurs des droits de l'homme ou des membres d'ONG, selon le communiqué.
Il y a au total eu "200 attaques sur des établissements de santé" dans ce pays depuis le déclenchement des hostilités, a pour sa part déploré le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, devant la presse à Kiev.
Par ailleurs, l'Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle doit prendre part Volodymyr Zelensky.
Par ailleurs, le directeur de la CIA, Bill Burns, a déclaré samedi que le président russe Vladimir Poutine est déterminé à poursuivre la guerre en Ukraine, mais son agence ne perçoit aucune indication que la Russie se prépare à utiliser des armes nucléaires tactiques dans ce conflit.
Le président Poutine est "dans un état d'esprit tel qu'il ne pense pas pouvoir se permettre de perdre" et pense "que redoubler d'efforts lui permettra de progresser", a-t-il affirmé lors d'une conférence organisée par le journal Financial Times à Washington.
La résistance des Ukrainiens ne l'a pour l'instant pas découragé, "parce qu'il a tellement misé sur les choix qu'il a faits pour lancer cette invasion", a poursuivi M. Burns.
Néanmoins, la CIA ne voit à ce stade pas "de preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques", selon lui.
Le missile Iskander-M, ici dans son véhicule porteur, est un engin nucléaire tactique
"Etant donné les déclarations va-t-en-guerre que (...) nous avons entendues de la part des dirigeants russes, nous ne pouvons pas prendre ces possibilités à la légère", a-t-il ajouté, précisant que son agence restait "très concentrée" sur cette question.
La Russie avait placé en état d'alerte ses forces de dissuasion, y compris les armes nucléaires, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Vladimir Poutine a aussi formulé des menaces à peine voilées, laissant entendre qu'il était prêt à déployer ces armes nucléaires tactiques.
Le maître du Kremlin a promis une réponse "rapide et foudroyante" en cas d'intervention extérieure dans le conflit.
La Russie dispose de nombreuses armes nucléaires tactiques, d'une puissance inférieure à la bombe d'Hiroshima, selon sa doctrine "escalade-désescalade" qui consisterait à faire usage en premier lieu d'une arme nucléaire de faible puissance pour reprendre l'avantage en cas de conflit conventionnel avec les Occidentaux.
Quant à la Chine, elle suit "attentivement" le conflit et va probablement en tirer les enseignements pour ajuster ses plans en vue de s'emparer de Taïwan, a jugé Bill Burns.
Sur un autre plan, les femmes, les enfants et les personnes âgées ont tous été évacués samedi de l'aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l'offensive russe ne reprenne de plus belle à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.
"L'ordre du président (Volodymyr Zelensky) a été exécuté : toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d'Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie", a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Cette enfant fait partie des civils évacués de l'enfer de l'aciérie Azovstal
Vendredi, 50 personnes, là encore les civils les plus vulnérables, avaient pu quitter l'immense complexe sidérurgique.
Ces opérations, qui se déroulent depuis une semaine sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, selon Kiev, à près de 500 personnes de fuir.
Le ministère ukrainien de la Défense a toutefois affirmé samedi que "l'ennemi n'arrêtait pas son offensive", "bloquant" notamment toujours les défenseurs du quartier d'Azovstal.
L'état-major de l'armée ukrainienne a assuré que les forces russes avaient de nouveau la veille attaqué cette usine, en dépit du cessez-le-feu qu'elles ont unilatéralement décrété jeudi pour trois jours.
Marioupol, une cité portuaire du sud-est qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de bombardements russes.
L'Ukraine a en outre demandé samedi à Médecins sans frontières (MSF) d'organiser une mission pour évacuer et soigner les soldats retranchés dans l'aciérie, dans un communiqué diffusé quelques heures après l'annonce de l'évacuation des civils.
La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a écrit une lettre à Michel-Olivier Lacharité, responsable des programmes d'urgence de l'organisation humanitaire et chef de mission MSF en Ukraine, indique un communiqué du ministère de la Réintégration des territoires temporairement occupés d'Ukraine.
Le ministère, "se référant aux principes qui guident le travail de l'organisation MSF, appelle MSF à organiser une mission destinée à évacuer les défenseurs de Marioupol et d'Azovstal et à fournir des soins aux blessés, dont les droits humains ont été violés par la Fédération de Russie", peut-on lire dans le communiqué rédigé en anglais.
Les défenseurs de l'immense site industriel "se trouvent depuis 72 jours d'affilée, sous les bombardements et attaques incessants de l'armée russe" et par "manque de médicaments d'eau et de nourriture, les soldats blessés meurent de gangrène et de septicémie", indique le ministère.
Dans le sud-ouest, des aérodromes des régions d'Artsyz, près de la Roumanie, d'Odessa, le grand port ukrainien de la mer Noire, et de Voznessensk, au nord de Mykolaïv, ont été visés, a de son côté annoncé samedi soir le ministère russe de la Défense.
Dans le nord-est, des systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander ont "détruit de grandes quantités d'armes et d'équipements militaires livrés par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux" sur les gares de Krasnograd et de Karlovka, non loin de Kharkiv, a-t-il poursuivi.
Des frappes ont en outre été signalées samedi autour de Donetsk, où quatre personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
Les Russes ont obtenu ces dernières 24 heures des gains territoriaux limités aux alentours de Severodonetsk, l'une des principales localités du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, mais cela ne devrait pas aboutir à un encerclement complet, a noté l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).
A l'inverse, à Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la seconde ville d'Ukraine hors de portée de l'artillerie ennemie a pris de l'ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes, toujours d'après l'ISW.
"Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d'un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d'une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu'à présent dans cette guerre", a expliqué cet institut.
Au point que l'armée russe a dû faire sauter trois ponts routiers "pour ralentir la contre-offensive" dans cette région, selon le ministère ukrainien de la Défense.
La Marine ukrainienne a quant à elle assuré avoir détruit à une centaine de kilomètres d'Odessa, non loin de la minuscule île aux Serpents, un navire de débarquement russe au moyen d'un drone de combat de fabrication turque.
Une information que la Russie n'a pas confirmée, en assurant avoir coulé "le bateau d'assaut ukrainien 'Stanislav'".
De façon plus générale, le ministère britannique de la Défense a estimé dans un rapport que le conflit causait "des dégâts dans les unités russes les plus aptes" au combat.
A l'approche du 9 mai, les autorités ukrainiennes s'attendent à une intensification des attaques russes.
"S'il vous plaît, n'ignorez pas les alertes aériennes et gagnez immédiatement les abris, le risque de bombardements est très probable dans toutes les régions d'Ukraine", a lancé vendredi le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, ajoutant qu'aucune commémoration de la victoire de 1945 n'aurait lieu dans la capitale ukrainienne.
"L'ennemi cherche à achever les défenseurs d'Azovstal, il fait cela avant le 9 mai pour faire un cadeau à Vladimir Poutine", a mis en garde Oleksiï Arestovytch, un conseiller du président Zelensky.
A Moscou, l'armée russe effectue sur la Place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai
La Russie n'a jusqu'à présent pu revendiquer le contrôle complet que d'une ville d'importance, Kherson.
Samedi à Moscou, l'armée russe effectuait sur la Place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai, en présence de soldats ayant participé à l'offensive en Ukraine.
En marge de cette guerre, les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu la veille au soir dans un village frontalier de l'Ukraine, sans néanmoins faire de victimes.
La crainte que le conflit en Ukraine ne s'étende à la Transdniestrie s'est amplifiée ces dernières semaines après qu'un général russe a révélé que l'un des objectifs de la Russie était d'établir un couloir vers ce petit territoire.
Avec AFP
La Commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'Homme, Dunja Mijatovic, a dénoncé samedi les violations "vertigineuses" des droits humains et du droit humanitaire international par l'armée russe en Ukraine, au terme d'une visite de quatre jours à Kiev et sa région.
"L'étendue et la gravité des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire qui ont eu lieu à la suite de l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine sont vertigineuses", s'est émue Mme Mijatovic dans un communiqué.
"Les noms de Boutcha, Borodianka, Irpin ou Andriivka en sont venus à symboliser les actes horribles qui ont été commis ici", a poursuivi la Commissaire dont la visite n'avait pas été annoncée pour des raisons de sécurité.
"Malheureusement, leurs habitants ne sont pas seuls dans leur souffrance. Il y a beaucoup plus de personnes à travers l'Ukraine qui ont subi des atrocités indicibles. Chacune d'entre elles mérite justice et ne doit pas être oubliée", a-t-elle ajouté.
La découverte de l'horreur à Boutcha
"J'appelle les États à continuer de soutenir de toutes les manières possibles, les efforts d'enquête et de poursuites et à les coordonner étroitement avec les autorités ukrainiennes, la société civile et la Cour pénale internationale", a déclaré Mme Mijatovic.
La commissaire s'est rendue dans plusieurs localités en dehors de Kiev qui ont "toutes subi des tirs d'artillerie, de violents combats et la brutalité des forces russes", poursuit le communiqué.
Une "illustration douloureuse de l'ampleur de ces violations flagrantes des droits de l'homme et du droit humanitaire, avec des preuves de plus en plus nombreuses d'assassinats arbitraires, de tortures et de disparitions forcées à grande échelle", selon le communiqué du Conseil de l'Europe, vigie des droits de l'homme sur le continent.
La Russie l'a quitté quelques jours après avoir attaqué son voisin ukrainien, alors qu'une majorité des 46 autres Etats membres s'apprêtait à l'exclure.
Mme Mijatovic a encore pointé "le ciblage délibéré par les forces russes de civils et de journalistes" ainsi que "les cas de plus en plus signalés de violences sexuelles par des soldats russes", les "informations faisant état de nombreuses personnes disparues" ou encore "la torture et les mauvais traitements infligés" notamment "aux fonctionnaires ukrainiens locaux".
"Même en temps de guerre, la vie humaine et les droits de l'homme doivent être protégés (...) Les civils et les infrastructures civiles ne doivent pas être ciblés. Les soldats capturés et ceux qui se rendent, les blessés et les malades, doivent tous être traités équitablement et humainement", a encore insisté Mme Mijatovic.
Un mur maculé de sang dans un appartement détruit à Kramatorsk, à l'est.
Lors de sa visite, la Commissaire a rencontré plusieurs officiels et politiques ukrainiens, de même que des défenseurs des droits de l'homme ou des membres d'ONG, selon le communiqué.
Il y a au total eu "200 attaques sur des établissements de santé" dans ce pays depuis le déclenchement des hostilités, a pour sa part déploré le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, devant la presse à Kiev.
Par ailleurs, l'Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle doit prendre part Volodymyr Zelensky.
Incertitudes sur les armes nucléaires tactiques
Par ailleurs, le directeur de la CIA, Bill Burns, a déclaré samedi que le président russe Vladimir Poutine est déterminé à poursuivre la guerre en Ukraine, mais son agence ne perçoit aucune indication que la Russie se prépare à utiliser des armes nucléaires tactiques dans ce conflit.
Le président Poutine est "dans un état d'esprit tel qu'il ne pense pas pouvoir se permettre de perdre" et pense "que redoubler d'efforts lui permettra de progresser", a-t-il affirmé lors d'une conférence organisée par le journal Financial Times à Washington.
La résistance des Ukrainiens ne l'a pour l'instant pas découragé, "parce qu'il a tellement misé sur les choix qu'il a faits pour lancer cette invasion", a poursuivi M. Burns.
Néanmoins, la CIA ne voit à ce stade pas "de preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques", selon lui.
Le missile Iskander-M, ici dans son véhicule porteur, est un engin nucléaire tactique
"Etant donné les déclarations va-t-en-guerre que (...) nous avons entendues de la part des dirigeants russes, nous ne pouvons pas prendre ces possibilités à la légère", a-t-il ajouté, précisant que son agence restait "très concentrée" sur cette question.
La Russie avait placé en état d'alerte ses forces de dissuasion, y compris les armes nucléaires, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Vladimir Poutine a aussi formulé des menaces à peine voilées, laissant entendre qu'il était prêt à déployer ces armes nucléaires tactiques.
Le maître du Kremlin a promis une réponse "rapide et foudroyante" en cas d'intervention extérieure dans le conflit.
La Russie dispose de nombreuses armes nucléaires tactiques, d'une puissance inférieure à la bombe d'Hiroshima, selon sa doctrine "escalade-désescalade" qui consisterait à faire usage en premier lieu d'une arme nucléaire de faible puissance pour reprendre l'avantage en cas de conflit conventionnel avec les Occidentaux.
Quant à la Chine, elle suit "attentivement" le conflit et va probablement en tirer les enseignements pour ajuster ses plans en vue de s'emparer de Taïwan, a jugé Bill Burns.
Évacuation complète des civils d'Azovstal
Sur un autre plan, les femmes, les enfants et les personnes âgées ont tous été évacués samedi de l'aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l'offensive russe ne reprenne de plus belle à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.
"L'ordre du président (Volodymyr Zelensky) a été exécuté : toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d'Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie", a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Cette enfant fait partie des civils évacués de l'enfer de l'aciérie Azovstal
Vendredi, 50 personnes, là encore les civils les plus vulnérables, avaient pu quitter l'immense complexe sidérurgique.
Ces opérations, qui se déroulent depuis une semaine sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, selon Kiev, à près de 500 personnes de fuir.
Le ministère ukrainien de la Défense a toutefois affirmé samedi que "l'ennemi n'arrêtait pas son offensive", "bloquant" notamment toujours les défenseurs du quartier d'Azovstal.
L'état-major de l'armée ukrainienne a assuré que les forces russes avaient de nouveau la veille attaqué cette usine, en dépit du cessez-le-feu qu'elles ont unilatéralement décrété jeudi pour trois jours.
Marioupol, une cité portuaire du sud-est qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de bombardements russes.
Kiev en appelle à MSF
L'Ukraine a en outre demandé samedi à Médecins sans frontières (MSF) d'organiser une mission pour évacuer et soigner les soldats retranchés dans l'aciérie, dans un communiqué diffusé quelques heures après l'annonce de l'évacuation des civils.
La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a écrit une lettre à Michel-Olivier Lacharité, responsable des programmes d'urgence de l'organisation humanitaire et chef de mission MSF en Ukraine, indique un communiqué du ministère de la Réintégration des territoires temporairement occupés d'Ukraine.
Le ministère, "se référant aux principes qui guident le travail de l'organisation MSF, appelle MSF à organiser une mission destinée à évacuer les défenseurs de Marioupol et d'Azovstal et à fournir des soins aux blessés, dont les droits humains ont été violés par la Fédération de Russie", peut-on lire dans le communiqué rédigé en anglais.
Les défenseurs de l'immense site industriel "se trouvent depuis 72 jours d'affilée, sous les bombardements et attaques incessants de l'armée russe" et par "manque de médicaments d'eau et de nourriture, les soldats blessés meurent de gangrène et de septicémie", indique le ministère.
Poursuite des frappes à l'Est
Dans le sud-ouest, des aérodromes des régions d'Artsyz, près de la Roumanie, d'Odessa, le grand port ukrainien de la mer Noire, et de Voznessensk, au nord de Mykolaïv, ont été visés, a de son côté annoncé samedi soir le ministère russe de la Défense.
Dans le nord-est, des systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander ont "détruit de grandes quantités d'armes et d'équipements militaires livrés par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux" sur les gares de Krasnograd et de Karlovka, non loin de Kharkiv, a-t-il poursuivi.
Des frappes ont en outre été signalées samedi autour de Donetsk, où quatre personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
Les Russes ont obtenu ces dernières 24 heures des gains territoriaux limités aux alentours de Severodonetsk, l'une des principales localités du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, mais cela ne devrait pas aboutir à un encerclement complet, a noté l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).
"Des dégâts dans les unités russes les plus aptes" au combat
A l'inverse, à Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la seconde ville d'Ukraine hors de portée de l'artillerie ennemie a pris de l'ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes, toujours d'après l'ISW.
"Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d'un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d'une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu'à présent dans cette guerre", a expliqué cet institut.
Au point que l'armée russe a dû faire sauter trois ponts routiers "pour ralentir la contre-offensive" dans cette région, selon le ministère ukrainien de la Défense.
La Marine ukrainienne a quant à elle assuré avoir détruit à une centaine de kilomètres d'Odessa, non loin de la minuscule île aux Serpents, un navire de débarquement russe au moyen d'un drone de combat de fabrication turque.
Une information que la Russie n'a pas confirmée, en assurant avoir coulé "le bateau d'assaut ukrainien 'Stanislav'".
De façon plus générale, le ministère britannique de la Défense a estimé dans un rapport que le conflit causait "des dégâts dans les unités russes les plus aptes" au combat.
Une course vers le 9 mai
A l'approche du 9 mai, les autorités ukrainiennes s'attendent à une intensification des attaques russes.
"S'il vous plaît, n'ignorez pas les alertes aériennes et gagnez immédiatement les abris, le risque de bombardements est très probable dans toutes les régions d'Ukraine", a lancé vendredi le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, ajoutant qu'aucune commémoration de la victoire de 1945 n'aurait lieu dans la capitale ukrainienne.
"L'ennemi cherche à achever les défenseurs d'Azovstal, il fait cela avant le 9 mai pour faire un cadeau à Vladimir Poutine", a mis en garde Oleksiï Arestovytch, un conseiller du président Zelensky.
A Moscou, l'armée russe effectue sur la Place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai
La Russie n'a jusqu'à présent pu revendiquer le contrôle complet que d'une ville d'importance, Kherson.
Samedi à Moscou, l'armée russe effectuait sur la Place Rouge les dernières répétitions avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai, en présence de soldats ayant participé à l'offensive en Ukraine.
Nouveaux attentats en Transdniestrie
En marge de cette guerre, les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu la veille au soir dans un village frontalier de l'Ukraine, sans néanmoins faire de victimes.
La crainte que le conflit en Ukraine ne s'étende à la Transdniestrie s'est amplifiée ces dernières semaines après qu'un général russe a révélé que l'un des objectifs de la Russie était d'établir un couloir vers ce petit territoire.
Avec AFP
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