©Axel Bauer- Crédit photo: Joël Saget/AFP
C'est son père, Franck Bauer, qui inspire le nom de l'album, Radio Londres, qui sort vendredi, ainsi que deux titres, Ici Londres et Le jour s'enfuit. On entend d'ailleurs la voix du paternel au début et à la fin d'Ici Londres, enregistrée par son fils. « Il était venu un jour à la maison, on discutait de sa période de speaker de Radio Londres dans sa vingtaine, il me racontait les bombardements, la résistance, il avait alors 93 ans », confie Axel Bauer.
« Si la chanson pose la question, c’est déjà gagné »: Axel Bauer interroge le sens du mot « résistance », souvent galvaudé, en convoquant le souvenir de son père, Franck Bauer, une des voix de Radio Londres, dans son nouvel album.
Dans la famille Bauer, les plus jeunes connaissent Jim, fils d’Axel, qui s’est fait un prénom dans le tremplin musical télévisé The Voice. Les familiers des années 1980/90 repèrent Axel depuis les tubes Cargo, et son clip signé Jean-Baptiste Mondino, ou Éteins la lumière. Et les curieux des arcanes de la Résistance savent qui était Franck, père d’Axel, dernier speaker survivant de Radio Londres avant sa disparition à 99 ans en 2018.
Le chanteur en parle au parolier Boris Bergman qui confectionne le texte de ce morceau ouvrant ce disque réussi sur une trame acoustique, avant plusieurs éclairs électriques sur d’autres titres.
«40 à Londres, l’espion qui venait du jazz».
«On pensait avec Bergman qu’il fallait s’interroger sur le mot «résistance», au vu de tous les écarts», poursuit-il, faisant référence aux outrances dans les débats politiques actuels.
«On entend qu’on est en «dictature», mais dans une dictature on se fait torturer pour des paroles, ici on peut insulter le président sans craindre pour sa vie», insiste Axel Bauer.
Ici Londres braque aussi les projecteurs sur Franck Bauer, personnage «aux mille vies» esquissées dans une autobiographie, «40 à Londres, l’espion qui venait du jazz».
Batteur et pianiste de jazz, cette figure méconnue de la France Libre était également partie aux États-Unis pour y espionner les relais du régime de Vichy le jour et fréquenter les clubs de musique la nuit.
«Il a décidé de quitter les clubs de jazz et le confort de la société de consommation américaine pour revenir dans une Europe en guerre, en bateau, avec une chance sur deux d’être coulé par un U-boot (sous-marin allemand) sur le chemin de l’Angleterre, c’est ce qu’on appelle avoir le sens du devoir», dévoile son fils.
Après la Libération, Franck Bauer travailla comme reporter de guerre aux Nouvelles du matin, puis à l’AFP, et entra au ministère de la Culture.
«De la perte de ce sentiment d’invincibilité »
Il fut également secrétaire général de la Comédie-Française, fondateur du premier cabinet de relations publiques en France, professeur à la Sorbonne ou encore commissaire de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal.
Les parents du jeune Axel participent à sa construction musicale. Sa mère achète sa première guitare. Et son père lui offre un disque des Who et un billet pour leur concert. À 13 ans, accompagné par ce père au costume et chapeau élégants qui dénote dans le public hirsute, Axel Bauer se souvient du choc.
« Il y avait un côté apocalyptique chez les Who, les grands moulinets (du guitariste) Pete Townshend, Keith Moon (le batteur) aux yeux exorbités, Roger Daltrey (le chanteur) qui fait tourbillonner son micro avant de hurler We don't get fooled again, je n’étais pas complètement préparé (rires) ».
Radio Londres aborde aussi le thème de la résistance face à l’ennemi intérieur, une tumeur maligne combattue par le chanteur sexagénaire, évoquée avec une jolie distance dans C’est malin, écrite par ses soins.
Le guitariste y traite «de la perte de ce sentiment d’invincibilité» et de cette façon d’«envisager alors sa vie à la lumière de ce compte à rebours commencé». « Si on vivait tout à l’aune de cet éclairage, le monde serait différent, on dirait moins de saloperies, on ferait moins de conneries».
AFP
« Si la chanson pose la question, c’est déjà gagné »: Axel Bauer interroge le sens du mot « résistance », souvent galvaudé, en convoquant le souvenir de son père, Franck Bauer, une des voix de Radio Londres, dans son nouvel album.
Dans la famille Bauer, les plus jeunes connaissent Jim, fils d’Axel, qui s’est fait un prénom dans le tremplin musical télévisé The Voice. Les familiers des années 1980/90 repèrent Axel depuis les tubes Cargo, et son clip signé Jean-Baptiste Mondino, ou Éteins la lumière. Et les curieux des arcanes de la Résistance savent qui était Franck, père d’Axel, dernier speaker survivant de Radio Londres avant sa disparition à 99 ans en 2018.
Le chanteur en parle au parolier Boris Bergman qui confectionne le texte de ce morceau ouvrant ce disque réussi sur une trame acoustique, avant plusieurs éclairs électriques sur d’autres titres.
«40 à Londres, l’espion qui venait du jazz».
«On pensait avec Bergman qu’il fallait s’interroger sur le mot «résistance», au vu de tous les écarts», poursuit-il, faisant référence aux outrances dans les débats politiques actuels.
«On entend qu’on est en «dictature», mais dans une dictature on se fait torturer pour des paroles, ici on peut insulter le président sans craindre pour sa vie», insiste Axel Bauer.
Ici Londres braque aussi les projecteurs sur Franck Bauer, personnage «aux mille vies» esquissées dans une autobiographie, «40 à Londres, l’espion qui venait du jazz».
Batteur et pianiste de jazz, cette figure méconnue de la France Libre était également partie aux États-Unis pour y espionner les relais du régime de Vichy le jour et fréquenter les clubs de musique la nuit.
«Il a décidé de quitter les clubs de jazz et le confort de la société de consommation américaine pour revenir dans une Europe en guerre, en bateau, avec une chance sur deux d’être coulé par un U-boot (sous-marin allemand) sur le chemin de l’Angleterre, c’est ce qu’on appelle avoir le sens du devoir», dévoile son fils.
Après la Libération, Franck Bauer travailla comme reporter de guerre aux Nouvelles du matin, puis à l’AFP, et entra au ministère de la Culture.
«De la perte de ce sentiment d’invincibilité »
Il fut également secrétaire général de la Comédie-Française, fondateur du premier cabinet de relations publiques en France, professeur à la Sorbonne ou encore commissaire de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal.
Les parents du jeune Axel participent à sa construction musicale. Sa mère achète sa première guitare. Et son père lui offre un disque des Who et un billet pour leur concert. À 13 ans, accompagné par ce père au costume et chapeau élégants qui dénote dans le public hirsute, Axel Bauer se souvient du choc.
« Il y avait un côté apocalyptique chez les Who, les grands moulinets (du guitariste) Pete Townshend, Keith Moon (le batteur) aux yeux exorbités, Roger Daltrey (le chanteur) qui fait tourbillonner son micro avant de hurler We don't get fooled again, je n’étais pas complètement préparé (rires) ».
Radio Londres aborde aussi le thème de la résistance face à l’ennemi intérieur, une tumeur maligne combattue par le chanteur sexagénaire, évoquée avec une jolie distance dans C’est malin, écrite par ses soins.
Le guitariste y traite «de la perte de ce sentiment d’invincibilité» et de cette façon d’«envisager alors sa vie à la lumière de ce compte à rebours commencé». « Si on vivait tout à l’aune de cet éclairage, le monde serait différent, on dirait moins de saloperies, on ferait moins de conneries».
AFP
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