©Une jeune femme allume un cierge pour rendre hommage à la journaliste américano-palestinienne Shirine Abou Akleh, tuée ce mercredi (AFP).
Journaliste pour la chaîne de télévision panarabe al-Jazeera, Shirine Abou Akleh, tuée mercredi matin par balle alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, était une reporter palestinienne de renom, saluée pour son courage et son professionnalisme.
Dans une interview récente avec une agence de presse locale, Shirine Abou Akleh ne cachait pas avoir fréquemment peur lorsqu'elle était sur le terrain. "Je cherche un endroit sûr où me tenir et cherche une façon de protéger mon équipe avant de me préoccuper des images", confiait cette journaliste, qui n'avait pas d'enfant.
Shirine Abou Akleh, qui portait un casque et un gilet pare-balles flanqué du mot "Presse", a été tuée mercredi à Jénine, ville palestinienne où l'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a récemment multiplié les opérations. C'est de cette ville du nord de la Cisjordanie et du camp de réfugiés palestiniens adjacent que sont originaires plusieurs assaillants d'attaques anti-israéliennes meurtrières menées ces dernières semaines, sur fond d'accès de violences.
Plus tôt cette année, la journaliste avait écrit dans la revue "Cette semaine en Palestine" que Jénine ne représentait pas "une histoire éphémère dans (sa) carrière ni même dans (sa) vie personnelle". "C'est la ville qui peut élever ma morale", affirmait-elle, car Jénine "incarne l'esprit palestinien qui parfois tremble et tombe mais, au-delà de toute attente, s'élève pour poursuivre ses combats et ses rêves".
Ayant couvert le conflit israélo-palestinien pendant deux décennies, elle était une icône pour nombre de Palestiniens.
Aux yeux de son confrère Mohammad Daraghmeh, également un de ses amis proches, elle était "l'une des journalistes les plus fortes du monde arabe".
Elle "était l'une des premières femmes arabes à être correspondante de guerre à la fin des années 1990, lorsque le rôle traditionnel des femmes à la télévision était de présenter (les informations) dans un studio", a souligné sur Twitter Dima Khatib, une autre journaliste d'al-Jazeera, qualifiant sa collègue de "pionnière".
"Shirine était une journaliste courageuse, gentille, dotée d'une grande intégrité, et avec laquelle des millions de Palestiniens et moi avons grandi en la regardant", a salué Fadi Quran, l'un des directeurs d'Avaaz, une ONG basée aux États-Unis.
Avec AFP
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