©Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu dans les Territoires palestiniens pour protester contre la mort de Shireen Abu Akleh, et une rue de Ramallah va être rebaptisée à son nom. (AFP)
Suite à l'assassinat de la journaliste américano-palestinienne Shirine Abou Akleh par les forces d'occupation en Cisjordanie, des milliers de Palestiniens lui ont rendu hommage, appelant à une enquête internationale et condamnant les atteintes au droit humanitaire par l'armée israélienne. Alors que la communauté internationale appelle à une enquête transparente et indépendante, Tel Aviv a affirmé attendre les preuves "médico-légales", le ministre de la Défense Naftali Bennett évoquant même la possibilité que le tir soit venu d'un Palestinien et non d'un soldat israélien.
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, Shireen Abu Akleh portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage à Jénine. (AFP)
Plusieurs milliers de Palestiniens ont rendu hommage jeudi à l'une des leurs, la journaliste vedette Shirine Abou Akleh tuée par balle lors d'une opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, les États-Unis et de nombreux pays condamnant sa mort et réclamant une enquête "transparente".
Représentants palestiniens, diplomates étrangers et une foule de Palestiniens ont participé à la cérémonie officielle à Ramallah, au siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, où le cercueil de la journaliste enveloppé du drapeau palestinien a été transporté.
"Nous vivions avec Shirine. Sa voix entrait dans chaque maison et sa disparition est une blessure dans nos cœurs", a témoigné Hadil Hamdan, 45 ans, venue saluer la mémoire de la journaliste, tuée mercredi d'une balle dans la tête à Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
L'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas a rejeté les appels à une enquête conjointe avec Israël sur sa mort. Elle a, de même que la chaîne qatarie Al Jazeera pour laquelle la reporter travaillait, accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée. Israël, après avoir dit qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats.
"Nous tenons les autorités israéliennes d'occupation complètement responsables de sa mort", a déclaré M. Abbas durant la cérémonie, expliquant son refus d'une enquête conjointe par le fait que "les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance". Il a affirmé vouloir saisir la Cour pénale internationale.
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, Shirine Abou Akleh portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage à Jénine.
Un symbole de la résistance palestinienne
Israël, après avoir dit qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. (AFP)
L'annonce de son décès a suscité une vive émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe, où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis.
Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu dans les Territoires palestiniens pour protester contre sa mort et une rue de Ramallah va être rebaptisée à son nom. Shirine "était la sœur de tous les Palestiniens", a déclaré mercredi à l'AFP, la voix nouée de sanglots, son frère Antoun Abu Akleh. "Ce qui s'est passé ne peut être passé sous silence (...) Elle ne sera pas oubliée".
Sa dépouille a été transférée à Jérusalem où ses funérailles doivent se tenir vendredi dans une église.
L'armée israélienne a lancé ces dernières semaines plusieurs opérations dans le camp de réfugiés de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie, d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël.
Al Jazeera a accusé les forces israéliennes d'avoir tué "de façon délibérée" et de "sang froid" sa journaliste star. Juste après sa mort, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a suggéré qu'elle avait "probablement" succombé à un tir de combattants palestiniens. Mais quelques heures plus tard, son ministre de la Défense Benny Gantz a indiqué que l'armée "n'était pas certaine de la manière dont elle a été tuée". "C'est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (...) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons", a-t-il dit.
L'appel à une enquête indépendante et transparente
"Nous avons besoin de la preuve médico-légale" des Palestiniens, y compris la balle ayant tué la journaliste, afin de mener une enquête "complète", a dit M. Gantz. Israël a réclamé la balle aux Palestiniens afin que soit menée "une enquête scientifique pour retracer l'origine du tir", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire israélienne. L'État hébreu a également proposé à des responsables palestiniens et américains "d'être présents" lors de l'examen, selon la même source. "Malheureusement, l'Autorité palestinienne empêche à ce stade toute possibilité d'une enquête conjointe ou même l'accès aux conclusions élémentaires qui sont nécessaires pour parvenir à la vérité", a critiqué jeudi Naftali Bennett.
"L'enquête doit être complètement indépendante", a affirmé Hussein al-Sheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne, promettant de rendre publics les résultats "avec grande transparence".
Les États-Unis ont "condamné fermement le meurtre" et appelé à une enquête "transparente", de préférence conjointe entre Israéliens et Palestiniens. L'ONU et l'Union européenne ont elles exhorté à une investigation "indépendante". En visite à Téhéran jeudi, l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani a accusé Israël d'avoir tué la journaliste. "Il faut réclamer des comptes aux auteurs de ce crime odieux", a-t-il déclaré.
L'État hébreu a par ailleurs approuvé jeudi près de 4.500 logements dans des colonies en Cisjordanie occupée, dont plus de 2.700 définitivement, selon l'organisation israélienne "La paix maintenant". La colonisation israélienne est illégale au regard du droit international.
Avec AFP
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, Shireen Abu Akleh portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage à Jénine. (AFP)
Plusieurs milliers de Palestiniens ont rendu hommage jeudi à l'une des leurs, la journaliste vedette Shirine Abou Akleh tuée par balle lors d'une opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, les États-Unis et de nombreux pays condamnant sa mort et réclamant une enquête "transparente".
Représentants palestiniens, diplomates étrangers et une foule de Palestiniens ont participé à la cérémonie officielle à Ramallah, au siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, où le cercueil de la journaliste enveloppé du drapeau palestinien a été transporté.
"Nous vivions avec Shirine. Sa voix entrait dans chaque maison et sa disparition est une blessure dans nos cœurs", a témoigné Hadil Hamdan, 45 ans, venue saluer la mémoire de la journaliste, tuée mercredi d'une balle dans la tête à Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
L'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas a rejeté les appels à une enquête conjointe avec Israël sur sa mort. Elle a, de même que la chaîne qatarie Al Jazeera pour laquelle la reporter travaillait, accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée. Israël, après avoir dit qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats.
"Nous tenons les autorités israéliennes d'occupation complètement responsables de sa mort", a déclaré M. Abbas durant la cérémonie, expliquant son refus d'une enquête conjointe par le fait que "les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance". Il a affirmé vouloir saisir la Cour pénale internationale.
Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, Shirine Abou Akleh portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage à Jénine.
Un symbole de la résistance palestinienne
Israël, après avoir dit qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. (AFP)
L'annonce de son décès a suscité une vive émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe, où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis.
Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu dans les Territoires palestiniens pour protester contre sa mort et une rue de Ramallah va être rebaptisée à son nom. Shirine "était la sœur de tous les Palestiniens", a déclaré mercredi à l'AFP, la voix nouée de sanglots, son frère Antoun Abu Akleh. "Ce qui s'est passé ne peut être passé sous silence (...) Elle ne sera pas oubliée".
Sa dépouille a été transférée à Jérusalem où ses funérailles doivent se tenir vendredi dans une église.
L'armée israélienne a lancé ces dernières semaines plusieurs opérations dans le camp de réfugiés de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie, d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël.
Al Jazeera a accusé les forces israéliennes d'avoir tué "de façon délibérée" et de "sang froid" sa journaliste star. Juste après sa mort, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a suggéré qu'elle avait "probablement" succombé à un tir de combattants palestiniens. Mais quelques heures plus tard, son ministre de la Défense Benny Gantz a indiqué que l'armée "n'était pas certaine de la manière dont elle a été tuée". "C'est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (...) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons", a-t-il dit.
L'appel à une enquête indépendante et transparente
"Nous avons besoin de la preuve médico-légale" des Palestiniens, y compris la balle ayant tué la journaliste, afin de mener une enquête "complète", a dit M. Gantz. Israël a réclamé la balle aux Palestiniens afin que soit menée "une enquête scientifique pour retracer l'origine du tir", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire israélienne. L'État hébreu a également proposé à des responsables palestiniens et américains "d'être présents" lors de l'examen, selon la même source. "Malheureusement, l'Autorité palestinienne empêche à ce stade toute possibilité d'une enquête conjointe ou même l'accès aux conclusions élémentaires qui sont nécessaires pour parvenir à la vérité", a critiqué jeudi Naftali Bennett.
"L'enquête doit être complètement indépendante", a affirmé Hussein al-Sheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne, promettant de rendre publics les résultats "avec grande transparence".
Les États-Unis ont "condamné fermement le meurtre" et appelé à une enquête "transparente", de préférence conjointe entre Israéliens et Palestiniens. L'ONU et l'Union européenne ont elles exhorté à une investigation "indépendante". En visite à Téhéran jeudi, l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani a accusé Israël d'avoir tué la journaliste. "Il faut réclamer des comptes aux auteurs de ce crime odieux", a-t-il déclaré.
L'État hébreu a par ailleurs approuvé jeudi près de 4.500 logements dans des colonies en Cisjordanie occupée, dont plus de 2.700 définitivement, selon l'organisation israélienne "La paix maintenant". La colonisation israélienne est illégale au regard du droit international.
Avec AFP
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