Les bureaux de vote ont fermé. Les Libanais ont voté. Le sort du pays sera révélé dans quelques heures. Après une longue et houleuse journée, le taux de participation est estimé à l’heure actuelle à 30%, un pourcentage décevant selon le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui. D’après Wissam Saadé, journaliste et analyste politique, ce faible taux était prévisible. Côté sunnite, il traduirait à ses yeux «la réaction des partisans de l’ancien premier ministre Saad Hariri à la décision de ce dernier de suspendre sa participation à la vie politique». L’appel au boycott n’ayant pas été exprimé manifestement, le taux de participation demeure dans les grandes villes sunnites peu élevé, comme le montreraient les chiffres. Conséquence? «Une polarisation du paysage politique entre chrétiens et chiites, et une représentativité inégale entre les différentes communautés au sein du nouveau Parlement», souligne Wissam Saadé. A la question de savoir quel camp, à Beyrouth et Tripoli surtout, bénéficierait de cette faible participation, les analystes considèrent que l’abstention sunnite, à laquelle s’ajouterait une inaction importante de la population chiite, profiteraient aux chrétiens, dont la participation a été relativement considérable, en cette journée du 15 mai.
Le duo Amal-Hezbollah ne dort pas sur ses lauriers
Les milieux chiites connaîtraient le même sort que leurs confrères sunnites en matière de représentativité. Si l’on veut comparer l’afflux des électeurs partisans d’Amal et du Hezbollah en 2022 à celui des élections des législatives de 2018, «il est clair que les chiffres sont en baisse», comme le précise Wissam Saadé, pour deux raisons: «D’une part la communauté chiite manque d’alternatives sérieuses en dehors de ce duo, et d’autre part le tandem a eu du mal cette année à "convaincre", avec les moyens employés précédemment, ses partisans de participer aux élections». Il est, certes, évident que les répercussions de la crise économique, la baisse du pouvoir d’achat et la méfiance d’une partie de la population chiite à l’égard des privilégiés, rattachés à l’appareil du Hezbollah, ont joué un rôle considérable dans cette inertie électorale.
La balle est dans le camp chrétien
Selon Wissam Saadé, la forte compétitivité relevée durant la journée du 15 mai, pourrait conduire à une baisse des votes en faveur des listes appuyés par le président de la République Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil, chef du courant patriotique libre. «Le CPL ne disparaîtra pas pour autant, mais il serait important de noter que les estimations montrent que 5 à 6 députés relevant du parti de Bassil n’auront pas été élus par des voix majoritairement chrétiennes. Une révélation dont les retombées ne seront pas moindres à la veille des élections présidentielles», explique l’analyste interrogé par Ici Beyrouth. Les forces libanaises (FL) surtout, mais aussi le parti Kataëb et la société civile (dans une moindre mesure) bénéficieront de la plus grande part de ce scrutin. «Avec leurs alliés, les FL auraient la possibilité d’élargir leur groupe parlementaire, avec un nombre pouvant aller de 16 à 20, voire 21 députés», présume-t-il.
Quoi qu’il en soit, la conclusion est une: les Libanais n’ont pas tous répondu à l’appel, ce qui signifie comme l’indique Wissam Saadé «une remise en question de l’ensemble du système, un manque de confiance dans les institutions en général et dans les élections qui ont lieu dans un pays de plus en plus divisé, mais aussi une crise de légitimité qui reflète le schisme communautaire profond dans le pays».
Le duo Amal-Hezbollah ne dort pas sur ses lauriers
Les milieux chiites connaîtraient le même sort que leurs confrères sunnites en matière de représentativité. Si l’on veut comparer l’afflux des électeurs partisans d’Amal et du Hezbollah en 2022 à celui des élections des législatives de 2018, «il est clair que les chiffres sont en baisse», comme le précise Wissam Saadé, pour deux raisons: «D’une part la communauté chiite manque d’alternatives sérieuses en dehors de ce duo, et d’autre part le tandem a eu du mal cette année à "convaincre", avec les moyens employés précédemment, ses partisans de participer aux élections». Il est, certes, évident que les répercussions de la crise économique, la baisse du pouvoir d’achat et la méfiance d’une partie de la population chiite à l’égard des privilégiés, rattachés à l’appareil du Hezbollah, ont joué un rôle considérable dans cette inertie électorale.
La balle est dans le camp chrétien
Selon Wissam Saadé, la forte compétitivité relevée durant la journée du 15 mai, pourrait conduire à une baisse des votes en faveur des listes appuyés par le président de la République Michel Aoun et son gendre Gebran Bassil, chef du courant patriotique libre. «Le CPL ne disparaîtra pas pour autant, mais il serait important de noter que les estimations montrent que 5 à 6 députés relevant du parti de Bassil n’auront pas été élus par des voix majoritairement chrétiennes. Une révélation dont les retombées ne seront pas moindres à la veille des élections présidentielles», explique l’analyste interrogé par Ici Beyrouth. Les forces libanaises (FL) surtout, mais aussi le parti Kataëb et la société civile (dans une moindre mesure) bénéficieront de la plus grande part de ce scrutin. «Avec leurs alliés, les FL auraient la possibilité d’élargir leur groupe parlementaire, avec un nombre pouvant aller de 16 à 20, voire 21 députés», présume-t-il.
Quoi qu’il en soit, la conclusion est une: les Libanais n’ont pas tous répondu à l’appel, ce qui signifie comme l’indique Wissam Saadé «une remise en question de l’ensemble du système, un manque de confiance dans les institutions en général et dans les élections qui ont lieu dans un pays de plus en plus divisé, mais aussi une crise de légitimité qui reflète le schisme communautaire profond dans le pays».
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