Un mois après la réélection d'Emmanuel Macron, et à trois semaines des législatives, la France s'est dotée vendredi d'un nouveau gouvernement qui oscille entre renouvellement et recyclage.
Comprenant 14 hommes et 14 femmes, "c'est un gouvernement paritaire, équilibré entre certains qui étaient déjà ministres ces dernières années et puis des nouvelles figures" avec "des personnalités qui viennent de la gauche, du centre de la droite", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne sur le plateau du 20 heures de TF1.
La nouvelle cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna
Parmi les surprises égrenées sur le perron de l'Elysée par le secrétaire général Alexis Kohler figurent l'attribution du portefeuille de ministre des Affaires étrangères à la diplomate Catherine Colonna ou encore l'arrivée à la Culture de Rima Abdul Malak, jusque-là conseillère d'Emmanuel Macron.
Mais le centre d'attraction est l'arrivée au ministère de l'Education de Pap Ndiaye, âgé de 56 ans, qui dirigeait jusqu'à présent le Palais de la Porte Dorée, et donc le musée de l'Histoire de l'immigration. Cet intellectuel reconnu, spécialiste d'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, aura la charge de succéder à Jean-Michel Blanquer à la tête d'un ministère à vif, traversé par des tensions sociales.
L'extrême droite a immédiatement concentré ses critiques sur ce choix. "La nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l'Education nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir", a dénoncé Marine Le Pen.
Pap Ndiaye, de père sénégalais et mère française, nommé vendredi ministre français de l'Education et de la Jeunesse, est un historien respecté, spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités. Ce chercheur de 56 ans était à la tête depuis l'an dernier à Paris du Musée de l'immigration. Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po Paris, il est apprécié de ses pairs et fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.
Eric Zemmour a assuré que "c'est toute l'histoire de France qui va être revisitée à l'aune de l'indigénisme, de l’idéologie woke et de l'islamogauchisme". Elisabeth Borne a dénoncé des critiques "parfaitement caricaturales".
Mme Colonna, elle, est déjà rompue aux rouages de l'Etat, ayant été ministre des Affaires européennes de 2005 à 2007 et porte-parole de l'Elysée sous Jacques Chirac. La nouvelle cheffe de la diplomatie française, qui prend ses fonctions en pleine guerre en Ukraine, était ambassadrice au Royaume-Uni depuis septembre 2019.
A l'image de la nomination lundi à Matignon d'Elisabeth Borne, ancienne ministre du Travail, le premier gouvernement du deuxième quinquennat Macron est aussi marqué par la reconduction de plusieurs figures de l'acte I.
Certains conservent leurs portefeuilles: c'est le cas des poids-lourds Bruno Le Maire (Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique), qui obtient le statut de N.2 du gouvernement, Gérald Darmanin (Intérieur) et surtout Eric Dupond-Moretti (Justice), malgré des relations conflictuelles avec les syndicats de magistrats. Clément Beaune reste pour sa part le M. Europe de l'exécutif, et Franck Riester au Commerce extérieur.
Sébastien Lecornu (ex-Outre-mer) remplace Florence Parly à la tête du ministère des Armées
L'essentiel du mouvement s'apparente à un jeu de chaises musicales, ce qui fait dire à l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon que "sous les apparences ternes et grises, sans audace, on y retrouve les principales figures de la maltraitance sociale et de l'irresponsabilité écologique du précédent gouvernement".
"Un gouvernement de droite qui se moque complètement de l'écologie et du social", a abondé Julien Bayou, secrétaire national d'EELV.
C'est ainsi qu'Amélie de Montchalin (ex-Fonction publique) devient ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et qu'Agnès Pannier-Runacher (ex-Industrie) obtient le porte-feuille de ministre de la Transition énergétique. Les deux femmes formeront avec Elisabeth Borne, directement chargée de la planification écologique et énergétique, le triumvirat "écolo" du gouvernement.
"Une organisation inédite dans ce domaine", a souligné Mme Borne, qui plaide pour "décliner" la transition écologique "dans toutes les politiques publiques".
Sébastien Lecornu (ex-Outre-mer) décroche pour sa part les Armées en remplacement de Florence Parly. Marc Fesneau (ex-Relations avec le Parlement) ira à l'Agriculture, son prédécesseur Julien Denormandie ayant indiqué vouloir désormais se consacrer à sa famille.
Brigitte Bourguigon (ex-Autonomie) prend du galon en allant à la Santé, tandis que le ministère du Travail échoit à Olivier Dussopt (ex-Budget), avec la réforme des retraites en toile de fond.
Le très médiatique Gabriel Attal, envoyé aux Comptes publics, est remplacé par Olivia Grégoire au poste de porte-parole du gouvernement.
Figure de la gestion de la crise Covid, Olivier Véran prend en charge les Relations avec le Parlement, tandis que Gabriel Attal est envoyé aux Comptes publics. Olivia Grégoire lui succède au porte-parolat.
Parmi les entrants politiques, l'arrivée de Damien Abad traduit la poursuite de la fracturation de la droite par Emmanuel Macron. Ancien patron des députés LR, qui a claqué cette semaine la porte de son parti, obtient un ministère des Solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Proche d'Edouard Philippe, le maire d'Angers Christophe Béchu est nommé ministre délégué en charge des collectivités territoriales.
Et quelques marcheurs historiques sont récompensés, au premier rang desquels le patron du parti Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques, la présidente de la Commission des Lois de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, promue aux Outre-mers, ou encore Amélie Oudéa-Castera, ancienne DG de la Fédération de tennis (FFT), qui accède aux Sports.
La présidente de l'Université Paris-Saclay Sylvie Retailleau prend la tête de l'Enseignement supérieur et la Recherche, et la magistrate Isabelle Rome sera chargée de l'égalité femmes-hommes.
Ce nouveau gouvernement, qui doit se réunir en Conseil des ministres lundi, mènera la bataille des législatives des 12 et 19 juin, qui pourrait donner lieu à une autre vague de nominations.
Il devra aussi rapidement monter au front sur le sujet du pouvoir d'achat, dans un contexte inflationniste. "On a bien entendu le message des inquiétudes des Français", a assuré Mme Borne, rappelant que le premier projet de loi de son mandat comprendra un paquet de mesures sur la question.
Mais les ministres devront aussi se faire discrets sur leurs champs, la période de réserve débutant... lundi.
Voici la liste des 17 ministres, 6 ministres délégués et 4 secrétaires d'Etat du gouvernement de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne annoncée vendredi par l'Elysée dans l'ordre protocolaire:
Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique: Bruno Le Maire
Intérieur: Gérald Darmanin
Europe et Affaires étrangères: Catherine Colonna (entrante)
Garde des sceaux, Justice: Eric Dupond-Moretti
Transition écologique et cohésion des territoires: Amélie de Montchalin
Education nationale et jeunesse: Pap Ndiaye (entrant)
Armées: Sébastien Lecornu
Santé et prévention: Brigitte Bourguignon
Travail, plein emploi et insertion: Olivier Dussopt
Solidarités, autonomie et personnes handicapées: Damien Abad (entrant)
Enseignement supérieur et recherche: Sylvie Retailleau (entrante)
Agriculture et souveraineté alimentaire: Marc Fesneau
Transformation et fonction publique: Stanislas Guerini
Outre-mer: Yaël Braun-Pivet
Culture: Rima Abdul-Malak (entrante)
Transition énergétique: Agnès Pannier-Runacher
Sports et Jeux olympiques et paralympiques: Amélie Oudéa-Castéra (entrante)
- Auprès de la Première ministre:
Chargé des Relations avec le Parlement et de la vie démocratique: Olivier Véran
Chargée de l'Egalité entre les Femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances: Isabelle Rome (entrante)
- Auprès du ministre de l'Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique:
Chargé des Comptes publics: Gabriel Attal
- Auprès du ministre de l'Intérieur, de la ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires:
Chargé des collectivités territoriales: Christophe Béchu (entrant)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères:
Chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité: Franck Riester
Chargé de l'Europe: Clément Beaune
- Auprès de la Première ministre:
Porte-parole: Olivia Grégoire
Mer: Justine Bénin (entrante)
Enfance: Charlotte Caubel (entrante)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères:
Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux: Chrysoula Zacharopoulou (entrante)
AFP
Un gouvernement paritaire
Comprenant 14 hommes et 14 femmes, "c'est un gouvernement paritaire, équilibré entre certains qui étaient déjà ministres ces dernières années et puis des nouvelles figures" avec "des personnalités qui viennent de la gauche, du centre de la droite", a assuré la Première ministre Elisabeth Borne sur le plateau du 20 heures de TF1.
La nouvelle cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna
Parmi les surprises égrenées sur le perron de l'Elysée par le secrétaire général Alexis Kohler figurent l'attribution du portefeuille de ministre des Affaires étrangères à la diplomate Catherine Colonna ou encore l'arrivée à la Culture de Rima Abdul Malak, jusque-là conseillère d'Emmanuel Macron.
Les foudres de l'extrême droite
Mais le centre d'attraction est l'arrivée au ministère de l'Education de Pap Ndiaye, âgé de 56 ans, qui dirigeait jusqu'à présent le Palais de la Porte Dorée, et donc le musée de l'Histoire de l'immigration. Cet intellectuel reconnu, spécialiste d'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, aura la charge de succéder à Jean-Michel Blanquer à la tête d'un ministère à vif, traversé par des tensions sociales.
L'extrême droite a immédiatement concentré ses critiques sur ce choix. "La nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l'Education nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir", a dénoncé Marine Le Pen.
Pap Ndiaye, de père sénégalais et mère française, nommé vendredi ministre français de l'Education et de la Jeunesse, est un historien respecté, spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités. Ce chercheur de 56 ans était à la tête depuis l'an dernier à Paris du Musée de l'immigration. Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po Paris, il est apprécié de ses pairs et fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.
Eric Zemmour a assuré que "c'est toute l'histoire de France qui va être revisitée à l'aune de l'indigénisme, de l’idéologie woke et de l'islamogauchisme". Elisabeth Borne a dénoncé des critiques "parfaitement caricaturales".
Mme Colonna, elle, est déjà rompue aux rouages de l'Etat, ayant été ministre des Affaires européennes de 2005 à 2007 et porte-parole de l'Elysée sous Jacques Chirac. La nouvelle cheffe de la diplomatie française, qui prend ses fonctions en pleine guerre en Ukraine, était ambassadrice au Royaume-Uni depuis septembre 2019.
Un jeu de chaises musicales
A l'image de la nomination lundi à Matignon d'Elisabeth Borne, ancienne ministre du Travail, le premier gouvernement du deuxième quinquennat Macron est aussi marqué par la reconduction de plusieurs figures de l'acte I.
Certains conservent leurs portefeuilles: c'est le cas des poids-lourds Bruno Le Maire (Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique), qui obtient le statut de N.2 du gouvernement, Gérald Darmanin (Intérieur) et surtout Eric Dupond-Moretti (Justice), malgré des relations conflictuelles avec les syndicats de magistrats. Clément Beaune reste pour sa part le M. Europe de l'exécutif, et Franck Riester au Commerce extérieur.
Sébastien Lecornu (ex-Outre-mer) remplace Florence Parly à la tête du ministère des Armées
L'essentiel du mouvement s'apparente à un jeu de chaises musicales, ce qui fait dire à l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon que "sous les apparences ternes et grises, sans audace, on y retrouve les principales figures de la maltraitance sociale et de l'irresponsabilité écologique du précédent gouvernement".
"Un gouvernement de droite qui se moque complètement de l'écologie et du social", a abondé Julien Bayou, secrétaire national d'EELV.
"Triumvirat écolo"
C'est ainsi qu'Amélie de Montchalin (ex-Fonction publique) devient ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et qu'Agnès Pannier-Runacher (ex-Industrie) obtient le porte-feuille de ministre de la Transition énergétique. Les deux femmes formeront avec Elisabeth Borne, directement chargée de la planification écologique et énergétique, le triumvirat "écolo" du gouvernement.
"Une organisation inédite dans ce domaine", a souligné Mme Borne, qui plaide pour "décliner" la transition écologique "dans toutes les politiques publiques".
Attal aux Comptes publics
Sébastien Lecornu (ex-Outre-mer) décroche pour sa part les Armées en remplacement de Florence Parly. Marc Fesneau (ex-Relations avec le Parlement) ira à l'Agriculture, son prédécesseur Julien Denormandie ayant indiqué vouloir désormais se consacrer à sa famille.
Brigitte Bourguigon (ex-Autonomie) prend du galon en allant à la Santé, tandis que le ministère du Travail échoit à Olivier Dussopt (ex-Budget), avec la réforme des retraites en toile de fond.
Le très médiatique Gabriel Attal, envoyé aux Comptes publics, est remplacé par Olivia Grégoire au poste de porte-parole du gouvernement.
Figure de la gestion de la crise Covid, Olivier Véran prend en charge les Relations avec le Parlement, tandis que Gabriel Attal est envoyé aux Comptes publics. Olivia Grégoire lui succède au porte-parolat.
Vers les Législatives
Parmi les entrants politiques, l'arrivée de Damien Abad traduit la poursuite de la fracturation de la droite par Emmanuel Macron. Ancien patron des députés LR, qui a claqué cette semaine la porte de son parti, obtient un ministère des Solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées.
Proche d'Edouard Philippe, le maire d'Angers Christophe Béchu est nommé ministre délégué en charge des collectivités territoriales.
Et quelques marcheurs historiques sont récompensés, au premier rang desquels le patron du parti Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques, la présidente de la Commission des Lois de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, promue aux Outre-mers, ou encore Amélie Oudéa-Castera, ancienne DG de la Fédération de tennis (FFT), qui accède aux Sports.
La présidente de l'Université Paris-Saclay Sylvie Retailleau prend la tête de l'Enseignement supérieur et la Recherche, et la magistrate Isabelle Rome sera chargée de l'égalité femmes-hommes.
Ce nouveau gouvernement, qui doit se réunir en Conseil des ministres lundi, mènera la bataille des législatives des 12 et 19 juin, qui pourrait donner lieu à une autre vague de nominations.
Il devra aussi rapidement monter au front sur le sujet du pouvoir d'achat, dans un contexte inflationniste. "On a bien entendu le message des inquiétudes des Français", a assuré Mme Borne, rappelant que le premier projet de loi de son mandat comprendra un paquet de mesures sur la question.
Mais les ministres devront aussi se faire discrets sur leurs champs, la période de réserve débutant... lundi.
La composition du gouvernement Borne
Voici la liste des 17 ministres, 6 ministres délégués et 4 secrétaires d'Etat du gouvernement de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne annoncée vendredi par l'Elysée dans l'ordre protocolaire:
Ministres
Economie, finances et souveraineté industrielle et numérique: Bruno Le Maire
Intérieur: Gérald Darmanin
Europe et Affaires étrangères: Catherine Colonna (entrante)
Garde des sceaux, Justice: Eric Dupond-Moretti
Transition écologique et cohésion des territoires: Amélie de Montchalin
Education nationale et jeunesse: Pap Ndiaye (entrant)
Armées: Sébastien Lecornu
Santé et prévention: Brigitte Bourguignon
Travail, plein emploi et insertion: Olivier Dussopt
Solidarités, autonomie et personnes handicapées: Damien Abad (entrant)
Enseignement supérieur et recherche: Sylvie Retailleau (entrante)
Agriculture et souveraineté alimentaire: Marc Fesneau
Transformation et fonction publique: Stanislas Guerini
Outre-mer: Yaël Braun-Pivet
Culture: Rima Abdul-Malak (entrante)
Transition énergétique: Agnès Pannier-Runacher
Sports et Jeux olympiques et paralympiques: Amélie Oudéa-Castéra (entrante)
Ministres délégués
- Auprès de la Première ministre:
Chargé des Relations avec le Parlement et de la vie démocratique: Olivier Véran
Chargée de l'Egalité entre les Femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances: Isabelle Rome (entrante)
- Auprès du ministre de l'Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique:
Chargé des Comptes publics: Gabriel Attal
- Auprès du ministre de l'Intérieur, de la ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires:
Chargé des collectivités territoriales: Christophe Béchu (entrant)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères:
Chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité: Franck Riester
Chargé de l'Europe: Clément Beaune
Secrétaires d'Etat
- Auprès de la Première ministre:
Porte-parole: Olivia Grégoire
Mer: Justine Bénin (entrante)
Enfance: Charlotte Caubel (entrante)
- Auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères:
Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux: Chrysoula Zacharopoulou (entrante)
AFP
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