Selon l’Organisation mondiale de la santé, 92 cas de variole du singe ont été détectés jusqu’au 21 mai dans le monde.

Depuis qu’elle a été détectée dans plusieurs pays d’Europe, au Canada et aux États-Unis, la variole du singe fait couler beaucoup d’encre. Les gens craignent une réédition de la pandémie du Covid-19, alors que celle-ci continue de sévir. «Au Liban, aucun cas n’a encore été détecté, a affirmé lundi le ministère de la Santé. Nous n’avons pas non plus de cas suspects.»

La variole du singe est différente de la varicelle, bien que ces maladies se manifestent de manière identique, notamment par une fièvre, un mal de tête, des douleurs musculaires, une éruption cutanée et des pustules. Dans le cas de la variole du singe, des ganglions apparaissent. La maladie dure deux à quatre semaines, avant de disparaître spontanément.

«La varicelle est due à un virus de l’herpès, alors que la variole du singe est due à un poxvirus, précise Jacques Mokhbat, spécialiste en maladie infectueuse. La variole du singe est également différente de la variole, maladie qui se transmet d’un individu à un autre et qui, historiquement, a entraîné plusieurs épidémies, voire une mortalité. Grâce à la vaccination, la variole a été éradiquée en 1977, le dernier cas ayant été signalé en Somalie. Or, toutes les personnes nées après cette date n’ont plus reçu le vaccin contre la variole, alors que les personnes vaccinées contre la variole seraient théoriquement protégées contre la variole du singe». Et le médecin de poursuivre: «Il existe d’autres poxvirus qui ne sont pas des virus humains, comme la variole de la vache et la variole du singe. Cette dernière est une maladie de la forêt tropicale qu’on retrouve chez les rongeurs et les singes et qui se transmet rarement à l’homme.»

C’est au Congo que la majorité des cas endémiques de la variole du singe ont été détectés chez l’homme, avec 1.238 cas entre le 1er janvier et le 1er mai, selon l’Organisation mondiale de la santé. «Les transmissions étaient rares, note le Dr Mokhbat. L’homme est en train d’envahir l’habitat naturel des animaux de la forêt. De ce fait, les maladies des animaux l’ont atteint. Chaque année, des cas de variole du singe sont signalés.»


Cette fois-ci cependant, des cas ont été signalés dans plusieurs pays du monde de façon assez rapide. Selon l’OMS, 92 cas ont été confirmés jusqu’au 21 mai 2022. Selon l’agence onusienne, 1 à 5 cas ont été signalés en Australie, aux États-Unis, au Canada, en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie, en Suisse et aux Pays-Bas. Vingt-et-un à trente cas ont été confirmés au Portugal, en Espagne et au Royaume-Uni. Des cas suspects sont signalés en Belgique, en France, en Espagne et au Canada.

La variole du singe semble être due à des contacts humains assez importants surtout d’origine sexuelle. De fait, la maladie se transmet par les gouttelettes respiratoires, le contact cutané avec une personne malade, mais aussi par voie sexuelle avec une personne symptomatique en raison du contact cutané et par les draps du lit contaminés, «le virus restant vivant pendant plusieurs jours».

La variole du singe ne nécessite pas des mesures de prévention à l’instar de celles préconisées dans le cadre de la pandémie du Covid-19, puisqu’un individu n’est contagieux que s’il est symptomatique. Le Dr Mokhbat affirme dans ce cadre que jusqu’à présent «la maladie est bénigne et moins mortelle que l’on croyait, le taux de mortalité étant inférieur à 1%». Il ajoute qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «Il faut d'abord bien surveiller les cas venant de l’étranger et être capable de poser le diagnostic pour pouvoir isoler rapidement le malade», conclut-il.



 
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