La Commission européenne a estimé lundi que la situation de l'État de droit continuait à se détériorer en Hongrie, lors d'une réunion des ministres des Affaires européennes. L'UE s'inquiète de l'usage du logiciel espion Pegasus par les autorités. La Hongrie dénonce une "pression de l'UE" et rétorque que la réaction européenne est en lien avec le refus hongrois de valider l'embargo sur les hydrocarbures russes.
"Nouvelles détériorations"
Le président hongrois Viktor Orban.
Logiciel espion Pegasus
À propos des élections législatives d'avril, qui ont débouché sur une nouvelle victoire du dirigeant nationaliste Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans, M. Reynders a fait état des conclusions préliminaires de l'OSCE mettant en cause "la partialité des médias ou le financement opaque des campagnes".
Il a aussi évoqué des "problèmes en matière d'indépendance de la justice ou d'utilisation d'un logiciel espion comme Pegasus par les autorités hongroises". "Notre évaluation est que la situation n'est pas bonne en Hongrie", a aussi commenté la vice-présidente de la Commission chargée des valeurs et de la transparence, Vera Jourova.
Une stèle commémorative en russe et en hongrois dans une raffinerie rappelle la dépendance historique de ce pays d'Europe centrale aux hydrocarbures russes.
Pays enclavé
La ministre Judit Varga a quant à elle affirmé que le peuple hongrois avait par son vote exprimé son "soutien à la politique européenne du gouvernement hongrois", dénonçant une "pression politique" exercée par l'UE. Elle a par ailleurs justifié le blocage par son pays de l'adoption du sixième paquet de sanctions de l'UE prévoyant un embargo pétrolier contre la Russie, en réponse à l'invasion de l'Ukraine.
"En tant que pays enclavé, il est essentiel que la poursuite de l'approvisionnement et la sécurité énergétique de la Hongrie soient garanties. Nous attendons donc d'abord une nouvelle proposition, puis nous pourrons aller de l'avant", a-t-elle expliqué. "Nous sommes en discussions avec la Commission", a-t-elle ajouté.
La Hongrie dépend du pétrole acheminé de Russie par l'oléoduc Droujba. Budapest a chiffré entre 15 et 18 milliards d'euros le coût d'un arrêt de ses achats de pétrole russe pour expliquer sa demande d'exemption des approvisionnements par oléoduc du projet d'embargo pétrolier de l'UE. En l'absence de progrès cette semaine, la question de l'embargo devrait s'inviter au sommet européen des 30-31 mai.
Avec AFP
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