Laporta fustige la prolongation de Mbappé à Paris
©L’Espagne du football digère mal la prolongation de Mbappé au PSG. Photo : Lluis Gene AFP
Le président du FC Barcelone Joan Laporta estime que la prolongation de contrat de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain "fausse le marché" et "va à l'encontre de tous les principes de l'Union européenne" mercredi dans un entretien au journal catalan L'Esportiu.

"Cela fausse le marché. Les joueurs finissent par être prisonniers de l'argent. C'est ce qui se passe quand un club a un État derrière lui. Cela va à l'encontre de tous les principes de l'Union européenne. Cela amène à réfléchir à la pérennité du football en Europe", déclare Laporta dans un entretien diffusé mercredi par le journal sportif catalan L'Esportiu.

"On peut faire une lecture du point de vue du Barça. Un adversaire direct (le Real Madrid) ne s'est pas renforcé et on préfère qu'il ne puisse pas nous embêter davantage dans la compétition. Mais il y a la question réflexion sur la pérennité du football", a relevé le dirigeant blaugrana.

Interrogé sur la possibilité que le PSG "ouvre la porte" à Neymar, le président du Barça répond: "Il lui reste quatre ou cinq ans de contrat. Ces joueurs qui ont signé pour des clubs comme le PSG ont presque signé leur propre esclavage. Pour l'argent".

Le club catalan s'était positionné pour tenter d'enrôler l'attaquant français de 23 ans qui a fini par prolonger son contrat au Paris Saint-Germain samedi, mais le clan Mbappé lui avait fermé la porte.

Le week-end dernier, la Liga, l'organe qui gère le football professionnel en Espagne, a déclaré qu'elle allait déposer plainte contre le Paris Saint-Germain pour "défendre l'écosystème économique du football européen".

Legende : L’Espagne du football digère mal la prolongation de Mbappé au PSG. Photo : Lluis Gene AFP

Real et Liverpool, rois des transferts

L'un mélange stars en devenir et mégastars affirmées, l'autre recrute des joueurs adaptés à son style: le Real Madrid et Liverpool, qui s'affrontent samedi (22h00) en finale de Ligue des champions, sont habitués à régner sur le mercato, malgré l'échec madrilène à attirer Kylian Mbappé.

Réputé pour ses "Galactiques", des recrutements multimillionnaires en cascade au début des années 2000, le Real a quelque peu fait évoluer ses pratiques, contraint par la pandémie et par la concurrence croissante des autres grands clubs européens.

Luis Figo, Zinédine Zidane, Ronaldo et David Beckham entre 2000 et 2003 ; Cristiano Ronaldo, Karim Benzema, Kaka et Xabi Alonso en 2009 ; le coup de folie Gareth Bale, alors transfert le plus cher de l'histoire en 2013 (101 M EUR)...

La stratégie du recrutement du Real Madrid, incarnée par son emblématique président Florentino Pérez, s'est longtemps résumée à enrôler les meilleurs joueurs du monde à prix d'or.

Mais ces dernières années, l'attitude de la "Maison blanche" sur le mercato a évolué. Le Real recrute plus intelligent, et n'hésite plus à faire des paris sur l'avenir, en dénichant de jeunes joueurs qui pourraient devenir des prodiges.

C'est le cas d'Eduardo Camavinga, Vinicius, Rodrygo, Ferland Mendy ou Eder Militao, les derniers gros investissements du Real, qui sont tous arrivés dans la capitale espagnole à moins de 23 ans.

Pépites devenues piliers au Real


Une seule folie est venue perturber cette nouvelle politique : les 115 M EUR lâchés à Chelsea pour Eden Hazard, qui n'a pas pu donner satisfaction depuis son arrivée, miné par les blessures.

Quant au dossier Mbappé, pour lequel le Real était prêt à débourser une centaine de millions d'euros de prime à la signature, c'est le PSG qui gardé les faveurs du joueur, prolongé à Paris jusqu'en 2025.

En attendant le prochain "Galactique", toutes les pépites madrilènes citées plus haut, recrutées entre 2018 et 2021 et devenues aujourd'hui des piliers du schéma de Carlo Ancelotti, n'ont coûté "que" 219 M EUR à la "Maison blanche" au total.

A titre de comparaison, le Real avait dépensé 258 M EUR rien que lors du mercato estival 2009.

De son côté, Liverpool se distingue par sa politique de recrutement rigoureuse qui se rapproche des recrutements raisonnés du Bayern Munich, par exemple.

Les propriétaires des Reds, le groupe américain Fenways Sports Group, s'étaient fait connaître en hissant les Boston Red Sox au sommet du base-ball américain en basant son recrutement sur des études statistiques poussées pour cibler des joueurs sous-valorisés mais entrant parfaitement dans les besoins de leur entraîneur.

"Moneyball" à Liverpool

Appliquée au football, cette stratégie, surnommée "Moneyball", n'a donné que des résultats mitigés les premières années. Pragmatiques, les propriétaires ont fini par céder aux demandes insistantes de Jürgen Klopp, et ont accepté le fait qu'il faut parfois payer pour gagner.

Liverpool a donc cassé sa tirelire avec les arrivées coup sur coup de Virgil van Dijk en décembre 2017 et d'Alisson l'été suivant pour une somme cumulée de 155 M EUR, faisant d'eux le défenseur et le gardien de but les plus chers de l'histoire à l'époque.

Malgré cela, en six ans et demi sous les ordres de Klopp, Liverpool affiche un déficit de la balance des transferts de 200 millions d'euros seulement, soit une dépense moyenne de 35 millions d'euros par saison environ.

Pas mal quand on s'est offert sur cette période Sadio Mané, Joel Matip, Mohamed Salah, Andy Robertson, Fabinho, Naby Keita, Thiago Alcantara, Ibrahima Konaté ou Luis Diaz.

Dernièrement, Liverpool a profité à fond des clauses libératoires, comme Konaté, acheté à Leipzig pour 42 M EUR, des ennuis financiers d'autres clubs, comme Luis Diaz acheté pour 58 M EUR à Porto quand sa clause de départ était de 80 M EUR, ou des fin de contrats avec Thiago Alcantara libéré de sa dernière année de contrat avec le Bayern pour 20 M EUR ou la pépite de Fulham Fabio Carvalho qui arrivera libre cet été.

Malheureusement pour Liverpool, l'homme derrière toutes ces négociations serrées, Michael Edwards quittera le club à la fin de la saison.

La transition a été préparée avec un de ses proches collaborateurs, Julian Ward, déjà aux manettes pour le deal Diaz cet hiver, mais les Reds espèrent bien que le conte de fée du "Moneyball sur la Mersey" se poursuivra.
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