Nombre de Libanaises peinent à acheter des produits périodiques, dont les prix sont désormais exorbitants en raison de la crise économique. Une précarité menstruelle qui les pousse à recourir à d’autres alternatives pour vivre au mieux leurs règles et dont certaines associations tentent de briser le tabou.

Les Libanaises sont confrontées à de nombreux défis lorsqu’elles ont leurs règles et la crise économique n’a rien arrangé. Ce qui relève pourtant du naturel est un combat pour nombre d’entre elles, que ce soit en termes de stigmatisation, d’accès aux antidouleurs pour soulager leurs maux ou d’augmentation du prix des protections périodiques. Car ces dernières n’échappent pas à l’hyperinflation qui frappe le pays depuis deux ans et demi. Selon une étude de l’ONG libanaise Fe-Male, le prix des serviettes hygiéniques fabriquées au Liban a augmenté entre 98 et 234%. Le coût de celles importées, entre 66 et 409%. Résultat : 76% des femmes et des filles peinent à s’en acheter.


Mais la précarité menstruelle englobe aussi d’autres facteurs. Parmi eux : le manque d’endroit propre où se changer, l’absence d’espace sécurisé pour aborder ces thématiques ou le manque d’informations. C’est à ces derniers points que Jeyetna s’attèle. Depuis l’an dernier, l’association organise des sessions à visée éducative à travers tout le pays. Le but : informer les femmes qui le désirent sur ce sujet encore très tabou au Liban. Discussions, visionnage d’un documentaire, possibilité de récupérer différents produits (serviettes, tampons, culottes menstruelles, cups), gâteaux… Chaque session se déroule dans un cadre convivial mais sécurisé, pour permettre à chacune de vivre ce moment sereinement tout en changeant les règles.
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