Syrie: Erdogan n'attendra pas la «permission» américaine pour attaquer
©Une voiture blindée tout-terrain classique de type MRAP employée par l'armée turque, ici en Syrie en 2020.

Cinq jours après que les États-Unis aient exprimé leur préoccupation, la Turquie a fait savoir qu'elle n'attendra pas la "permission" des États-Unis pour lancer une nouvelle offensive en Syrie. Par ailleurs, la Turquie - en tant qu'allié transatlantique - s'oppose au processus d'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande.


La dernière intervention turque en Syrie remonte à octobre 2019, date de ce cliché où des soldats turcs patrouillent dans le nord-est syrien.
"Profondément préoccupés"

"On ne peut pas lutter contre le terrorisme en attendant la permission de qui que ce soit", a indiqué le chef de l'État turc, Recep Tayyip Erdogan, à un groupe de journalistes au retour d'une visite en Azerbaïdjan. "Que ferons-nous si les États-Unis ne font pas leur part dans la lutte contre le terrorisme ? Nous nous débrouillerons seuls", a-t-il ajouté en réponse à une mise en garde de Washington. Les États-Unis, par la voix du porte-parole du département d'État américain Ned Price, s'étaient dits mardi "profondément préoccupés" par l'annonce lundi par M. Erdogan du lancement prochain d'une nouvelle opération militaire turque dans le nord de la Syrie visant à assurer à Ankara une "zone de sécurité" large de 30 kilomètres à sa frontière. "Nous condamnons toute escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a souligné M. Price.Depuis 2016, Ankara a mené trois offensives dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qu'elle considère comme terroriste mais qui a été soutenue par les États-Unis notamment pour contrer les jihadistes du groupe État islamique.

Cette infographie rappelle l'état du conflit à l'issue de la dernière intervention turque en date en octobre 2019 au Kurdistan syrien.
La Suède, ni "sincère" ni "honnête"

Interrogé par ailleurs sur le processus d'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande, à laquelle Ankara s'oppose jusqu'ici, le président turc a jugé que les discussions mercredi à Ankara entre les délégations suédoise, finlandaise et turque n'avaient pas été "à la mesure des attentes" de la Turquie. M. Erdogan a de nouveau accusé les deux pays nordiques de "soutenir le terrorisme", estimant que la Suède n'est ni "sincère" ni "honnête".


Le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La Turquie accuse les deux pays, en particulier la Suède qui compte une communauté importante d'exilés turcs, d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Elle dénonce aussi la présence sur leur sols de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu'elle accuse d'avoir orchestré la tentative de coup d'État de juillet 2016.

Avec AFP

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