Économie, politique et citoyenneté
Je voudrais aborder le sujet économique au milieu de ce foisonnement d’avis d’experts et de pseudo-experts, la plupart sans expérience et à l’enseignement limité à l’académique. Le bruit ainsi créé et orchestré par des relais douteux tend à désorienter la population qui ne s’y retrouve pas dans les méandres d’une science difficile d’accès aux néophytes.

L’économie est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Elle est abordée avec une légèreté déconcertante, alors qu’elle a un impact fondamental sur notre vie de tous les jours ainsi que sur celle de nos enfants. L’économie repose sur un socle politique, qui lui-même repose sur le socle fondamental des valeurs morales d’une société. C’est cet ensemble de valeurs qui est le principal déterminant de la croissance, de la prospérité et de l’équité dans une société. Une société ne peut prospérer si ses valeurs morales ne sont pas porteuses d’espoir et n’assurent pas la protection et l’égalité des liens entre ses éléments.

L’économie n’est pas seulement positive, mais surtout normative. Cette dualité ne crée pas de dichotomie. Et au cas où, à un moment donné, ces deux notions s’opposent, c’est l’équilibre entre elles qu’il faut chercher à privilégier. Là est la gageure des bons économistes.

Le Liban souffre d’un déficit philosophique dans la recherche de sa voie économique. Celle-ci n’a jamais été optimale, et il est grand temps que nous la mettions sur la voie d’un avenir stable et durable. Pour cela, nous devons instituer les pratiques de la bonne gouvernance, de la transparence, de la lutte sans répit contre la corruption, de la tolérance et surtout la défense des libertés absolues.


Les défis sont nombreux et les enjeux à la mesure des ambitions d’un peuple qui souffre de sa géographie et de sa dépendance économique de l’extérieur. Les Libanais veulent vivre dans la paix dont jouissent les pays développés et dans le vivre-ensemble basé sur l’acceptation des différences cultuelles et culturelles. Le Liban n’est pas seulement un message universel, mais aussi une préfiguration de la situation que notre voisine l’Europe pourrait expérimenter dans un avenir proche.

Il s’agit de reconstruire notre indépendance et notre souveraineté, en comptant sur notre jeunesse et en lui offrant toutes les chances de réussite. Cela nécessite un corpus de lois post-modernes, une infrastructure pour le XXIe siècle, un État minimal mais efficient avec, aux commandes, des personnes compétentes et honnêtes, et jouissant d’un leadership fort.

J’aurai, plus tard, l’occasion de publier dans cet espace mes idées sur la vision du Nouveau Liban, ainsi que la reconstruction dont nous avons besoin pour projeter le pays dans un futur prometteur.
Commentaires
  • Aucun commentaire