« Rêvalité » le nouvel album ludique du musicien Matthieu Chedid
©Crédit photo: Julien de Rosa/AFP
« On peut glisser des choses adultes à travers le regard de l’enfant » : Matthieu Chedid sort une nouvelle panoplie de son double - M -, avec un album dopé par Gail Ann Dorsey, ex-bassiste de David Bowie.

Sur la pochette de Rêvalité, sorti récemment, le guitariste-chanteur apparaît en petit sur fond violet, dans un costume de la même couleur façon superhéros. « Avec cette photo comme celle d’un petit personnage, l’idée était de faire une figurine de mon double - M - ; enfant, j’avais une figurine de superman un peu comme ça », explique l’artiste.

Le fil avec l’univers des Comics est déroulé dans les clips à l’instar du morceau-titre Rêvalité - M -, dans son nouveau costume pourpre, sort de son repaire dans son bolide stylisé, références à Batman et sa Batcave. Mais sans le côté sombre et torturé de l’Homme chauve-souris. Comme le dit Matthieu Chedid - M - se sent « missionné pour balancer de la haute énergie dans un monde de basse énergie ». En clair, le showman revient en mettre plein la vue à son public, après l’époque des tournées avortées par la faute de la crise sanitaire.

Il s’est échauffé avec une série de concerts aux Folies Bergère à Paris et va maintenant s’attaquer aux festivals d’été avant d’enchaîner dès la rentrée. Avec en point d’orgue de cette tournée géante quatre dates au Zenith de Paris juste avant Noël.

Et comme Batman est épaulé par Robin, - M - s’est trouvé une alliée de poids avec Gail Ann Dorsey, l’Américaine qui fut la bassiste emblématique de Bowie dans les années 1990/2000.

« D’abord, c’est un honneur, comme quand j’avais été adoubé par Vanessa Paradis il y a 20 ans (elle l’avait sollicité pour son album Divinidylle) », commente le fils de Louis Chedid. « Cette voix anglophone ramène aux années 1980, avec un côté Grace Jones et au Gainsbourg période Love on the beat, ça va donner un côté américain, une teinte un peu particulière à l’album », poursuit-il. Gail Ann Dorsey, présente sur l’album, va également assurer basse et chœurs sur toute la tournée.


Avec son jeu en haute intensité, des titres disco/funk comme Mogodo ou Dans le living vont faire danser devant les scènes.

Comme d’habitude avec Matthieu Chedid, la légèreté, le côté bulle pop de son album, n’empêche pas quelques messages.

Rêvalité, c’est très ludique, je suis parti de l’idée du rouge pour la réalité, du bleu pour le rêve, ce qui donne le violet, puisque ma grand-mère (la femme de lettres Andrée Chedid) se demandait pourquoi dissocier rêve et réalité », décortique le quinquagénaire. « Et dans le ludique, on peut glisser des choses adultes à travers le regard de l’enfant ».

Le clip Rêvalité montre ainsi des passants asservis par leurs téléphones portables. « C’est l’écran total, qui nous anesthésie de tout, j’en suis le premier à en être victime, je ne montre pas les autres du doigt », confie-t-il. « Mais je vais peut-être proposer à mon public en concert, le temps d’une ou deux chansons : Allez on se fait un trip, tout le monde garde son téléphone dans la poche ».

L’importance de l’art et de le faire vivre suinte d’un morceau comme Fellini, du nom du réalisateur de Huit et demi. « Pendant les confinements, on a pu prendre conscience de la valeur de choses comme l’art, quand on nous a privés des musées ou des salles de cinéma », souligne-t-il. « On a pu accéder à la culture avec les plateformes, c’est déjà exceptionnel, mais rien ne remplace vraiment les salles de concerts, de cinéma, le théâtre, les musées, tous ceux qui font l’effort d’y aller le savent».

AFP
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